Le principal opérateur de télécommunications au Kenya, Safaricom, a annoncé vendredi une baisse de 71% du coût du SMS, nouvel épisode d’une guerre des prix dans le secteur devenu le plus performant de l’économie kényane.
Safaricom, filiale à 40% du Britannique Vodafone, et détenant plus de 70% du marché kényan, a annoncé que le prix d’un SMS envoyé à l’intérieur de son réseau allait passer de 3,50 shillings kényans (0,035 EUR) à 1 shilling (0,01 EUR). Un SMS envoyé vers un autre opérateur sera désormais facturé 2 Ksh et non plus 5 Ksh. “Le lancement de cette offre prend en compte nos 17 millions d’usagers à travers le pays et leurs besoins variés, auxquels nous devons répondre de façon aussi uniforme que possible”, a commenté le PDG de Safaricom Bob Collymore, qui vient de prendre la succession de Michael Joseph, longtemps patron emblématique d’une des entreprises les plus prospères du pays. La baisse des prix répond à une directive en ce sens publiée en août dernier par la Commission des communications du Kenya (CCK). Un des concurrents de Safaricom, Airtel (ex-Zain, racheté par le groupe indien Bharti Airtel) avait aussitôt annoncé une réduction de 50% de ses prix (3 Ksh pour un appel vers un autre réseau, 1 Ksh pour un SMS vers un autre réseau). Michael Joseph avait alors dénoncé “des pratiques non-éthiques au mépris de la viabilité” du secteur des télécoms. L’explosion des télécoms est devenu de loin le principal facteur de croissance du Kenya, selon la Banque Mondiale. “La croissance des technologies de l’information et des communications a dépassé celle de tous les autres secteurs depuis une décennie”, note l’institution dans son dernier rapport publié le mois dernier. “Sans les TIC, le taux de croissance du Kenya n’aurait été que de 2,8% depuis 2000”, alors qu’il devrait s’élever à 4,9% cette année et 5,3% l’an prochain, toujours selon la Banque mondiale. La téléphonie mobile permet désormais à 70% de la population kényane d’avoir accès à des services financiers, contre moins de 5% en 2006, toujours selon la Banque mondiale.