Les Émirats arabes unis avaient annoncé début août leur intention de suspendre les principaux services du BlackBerry à partir du 11 octobre. Le régulateur reprochait aux mobiles de RIM de permettre «aux individus de commettre des violations sans risque de poursuites, ce qui pourrait aboutir à des implications dangereuses pour la sécurité nationale, judiciaire et sociale». D’après les experts, le niveau de cryptage de l’appareil, et notamment de son service de messagerie électronique, rendrait très difficile la surveillance des utilisateurs.
Des négociations ont été engagées depuis avec l’espoir de parvenir à un compromis. Selon le régulateur émirati, Research In Motion a «fait preuve de coopération pour parvenir à une solution», si bien que «les services du BlackBerry sont désormais conformes aux règles en vigueur aux Émirats arabes unis». L’étendue des concessions obtenues n’a toutefois pas été précisée. Interrogé, Research In Motion n’a pas souhaité faire de commentaire dans l’immédiat.
Des négociations discrètes
Le groupe canadien se retrouve en effet dans une position délicate. Craignant de nuire à sa réputation au sein des entreprises, il a toujours nié offrir des solutions spécifiques aux pays souhaitant accéder aux données cryptées. Il n’y a «qu’un système BlackBerry disponible dans le monde», affirmait-il en août. Mais il redoute aussi de perdre des clients si des pays venaient à bloquer ses services. Selon le responsable d’une enseigne d’électronique aux Émirats, le seul ultimatum s’est déjà accompagné d’une chute des ventes du téléphone. «C’est une situation dans laquelle RIM perd de toute façon», juge Andrew Jaquith, analyste chez Forrester.
Alors que d’autres pays souhaitent aussi contrôler les échanges du BlackBerry, toutes ces négociations s’opèrent le plus souvent dans une totale discrétion. L’Inde, qui avait fixé en août un ultimatum de deux mois pour les mêmes raisons, devrait être le prochain pays à parvenir à un accord, en s’inspirant du modèle canadien. Au Canada, les services de police peuvent intercepter les appels téléphoniques, les courriels ou encore les textos provenant d’un BlackBerry, à condition qu’un mandat ait été émis en ce sens par un magistrat. «L’Inde recherche actuellement la même chose et nous pensons que RIM peut s’entendre sur un tel règlement», a déclaré le ministre canadien du Commerce international.
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