rts_senegal
rts_senegalAvec l’émergence de télévisions privées, la Radio Télévision Sénégalaise (Rts) est obligée d’aller à la conquête du marché publicitaire afin de faire face à la concurrence. Samedi dernier, l’Amicale des jeunes de la Rts s’est penchée sur la question du financement de l’audiovisuel  public lors d’un débat à Saly Portudal.

Près de quarante milliards de francs Cfa investis depuis douze ans par la Radio Télévision Sénégalaise (Rts) pour couvrir l’ensemble du territoire national, des redevances satellitaires de plus d’un milliard de francs, une soixantaine de millions de francs de facture mensuelle d’électricité… A ces charges, Abdou Ndao, le directeur administratif et financier de la Rts, ajoute une masse salariale qui a doublé, des droits de diffusion des matches de football de la Coupe d’Afrique et de la Coupe du monde aux coûts prohibitifs, sans compter les contraintes liées au service public. M. Ndao parlait du thème du financement de l’audiovisuel public lors d’un débat organisé samedi dernier à Saly Portudal par l’Amicale des jeunes de la Rts.

La Radio Télévision nationale, malgré le programme triennal d’investissement public lui permettant de renouveler certains de ses équipements, est désormais obligée d’aller sur le marché publicitaire pour chercher des moyens afin de satisfaire la demande du public. Selon Ibrahima Souleymane Ndiaye, directeur de la Télévision nationale, cette chaîne est confrontée à des obligations de service public et à une interférence politico-religieuse qui, souvent, n’aident pas les professionnels. La Rts est tenue d’accroitre son audience en faisant recours, par exemple, aux téléfilms et au sport. L’ouverture à la concurrence, estime M. Ndiaye, n’a pas été bien préparée. Il rappelle que la 2stv (privée) est sortie des flancs de la Rts et que les fréquences privées ont été presque tirées à l’arraché par leurs promoteurs. Dans un tel contexte, des problèmes financiers et de contenu se sont posés aux télévisions commerciales. D’où l’arrivée en masse de feuilletons bon marché qui leur permettent de faire un « maximum d’argent », remarque M. Ndiaye.

La Rts, face à l’émergence des chaînes privées, a été obligée de dévier de sa ligne éditoriale de service public et faire comme ses « concurrentes » pour augmenter son audimat. Cependant, estime Ibrahima S. Ndiaye, la Télévision nationale doit revenir à ses fondamentaux, à savoir l’information, le théâtre, etc. Il faut, pour cela réfléchir à une véritable stratégie en tenant compte des pesanteurs et des contraintes. Lors de ce débat de l’Amicale des Jeunes de la Rts, le magistrat Mouhamadou Bamba Niang, président du Comité scientifique élaborant le projet du Code de la Presse, a rappelé que les aspects de financement de l’audiovisuel public y sont abordés. Ce futur code, dont les journalistes et le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (Synpics) ont pris part à l’élaboration sous la houlette du ministère de la Communication, contient plusieurs dispositions concernant l’autonomisation financière des radios et des télévisions à vocation publique, par l’instauration d’une redevance annuelle. Celle-ci ferait l’objet d’un vote à l’Assemblée nationale pour en assurer la continuité et, ainsi, atténuer sensiblement l’emprise des médias publics sur la publicité et leur permettre de se consacrer davantage à leurs missions de promotion de l’intégrité économique, culturelle et sociale de la nation…

Omar DIOUF

[readon1 url=”http://www.lesoleil.sn”]Source :lesoleil.sn [/readon1]

Laisser un commentaire