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africa24_logoDepuis février 2009, Africa 24 la chaîne mondiale d’information pour l’Afrique a débuté sa conquête de l’espace audiovisuel mondial.
Constant Nemale, le président et fondateur de cet organe, et ses partenaires ont choisi le Burkina pour présenter la chaîne sur le continent africain. Nous avons saisi l’opportunité de la présence de Constant Nemale à Ouagadougou au début du mois de juin pour en savoir un peu plus sur les origines et les ambitions de Africa 24.

“Le Pays” : Quelles sont les raisons qui vous ont guidé dans la création de la chaîne Africa 24 et quelles sont vos ambitions ?

Constant Nemale : C’est la passion pour l’Afrique. Je suis Africain et c’est la dimension de faire quelque chose pour l’Afrique qui m’a amené à créer un outil qui valorise le continent. L’objectif est de faire en sorte qu’on puisse voir une autre facette de l’Afrique partout.

Qu’est-ce qui explique que vous soyez parti de 3 A Télésud, une autre chaîne de télévision dont vous étiez un des co-fondateurs ?

J’ai créé 3 A Télésud et c’est une énorme fierté pour moi. Je ne vais pas dénigrer ce que j’ai créé. Ce qui est sûr, il y a eu un différend important avec un nouveau partenaire qui est entré à 3 A Télésud. Mais j’avais déjà à l’esprit d’initier autre chose. Ce différend a été comme un coup d’accélérateur pour prendre ma liberté, et partir de l’expérience de 3A Télésud pour mettre cet outil, Africa 24, en place.

Pour créer cette chaîne, vous auriez reçu le soutien financier du chef de l’Etat équato-guinéen. Vous devez être très riches à Africa 24 !

Je n’ai pas de soutien du chef de l’Etat équato-guinéen et je ne veux pas qu’il y ait ce type de polémique. La république de Guinée équatoriale est un partenaire de Africa 24 comme nous comptons avoir une dizaine de pays africains autour de la table, et c’est ce projet que je mène. Le budget de France 24, c’est 130 millions d’euros par an, 650 millions d’euros pour CNN, 195 millions d’euros pour Al Jazeera, et celui de Africa 24 est de 5 millions d’euros par an. Dire que nous sommes riches, c’est donc une hérésie face à la réalité économique de ce type de projet. Nous avons juste les moyens de nous développer à minima.

Pourquoi avoir choisi la France pour y installer le siège de votre chaîne ?

Je pense qu’il ne faut pas faire cette erreur stratégique de croire qu’il faut être en Afrique pour s’intéresser à l’Afrique. C’est une chaîne pour l’Afrique et pas forcément de l’Afrique. Il faut se servir de tous les atouts que nous offre aujourd’hui la plate-forme mondiale pour mettre en place un outil qui fasse qu’on n’ait pas de complexe vis-à-vis des autres.

Qu’est-ce que les Africains peuvent attendre de Africa 24 ?

J’aimerais qu’ils se disent que chaque jour qu’ils regardent cette chaîne, nous leur apportons quelque chose de nouveau, un autre regard sur le continent, une autre façon d’apprécier le continent africain. Cela me fait mal au coeur de voir que les Africains ne savent pas s’inspirer des autres Africains. Si nous sommes capables de nous inspirer de nous-mêmes, nous aurons gagné une partie du combat.

Quel est votre objectif à terme ?

C’est développer une dizaine de bureaux de correspondants sur le continent, augmenter les heures de diffusion en ayant notre propre plate-forme technique en place, implanter le siège en Afrique. Nous voulons en plus développer une école de journalisme, de production audio-visuelle spécialisée derrière cet outil que nous avons mis en place. C’est aussi de faire en sorte que le niveau de coopération entre pays africains à travers ce média soit vraiment une réalité. Déjà en septembre prochain, nous entrons dans la nouvelle grille des programmes de la boucle et ce sera là de belles surprises.

Avez-vous déjà un partenaire au Burkina ? Au Burkina, nous allons travailler avec Canal 3 mais nous sommes ouverts à tous les partenariats sans exclusivité. Canal 3 a été le premier à venir vers nous. Nous nous entendons bien et il n’y a aucun souci.

Y a-t-il une raison principale qui vous a guidé dans le choix du Burkina pour présenter Africa 24 sur le continent ?

Il n’y a aucune raison principale. Je pense que les Burkinabè ne se rendent pas compte eux-mêmes à quel point ils peuvent être des vecteurs et des référents pour les autres Africains. Le Burkina est un pays africain. La mentalité des gens, la qualité des relations qu’on trouve ici devraient inspirer beaucoup d’autres.

Propos recueillis par Antoine BATTIONO et Abdel PITROIPA

[readon1 url=”http://www.lefaso.net”]Source : Lefaso.net[/readon1]

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