Entre le lancement de la phase test de la 4G au Sénégal et l’attribution effective à au moins un opérateur pour sa commercialisation, les Sénégalais ont perdu beaucoup de temps.

Pour rappel, c’est en octobre 2013 que l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) a décidé d’octroyer des autorisations temporaires aux trois opérateurs de téléphonie titulaires de licence au Sénégal (Sonatel, Sentel Gsm et Expresso), pour leur permettre de tester les nouveaux services mobiles 4G. Les tests devaient se dérouler jusqu’au 31 décembre 2014 et pendant cette période, l’utilisation des ressources spectrales par les opérateurs devaient être gratuite.

Une phase test qui aurait dû être plus utile

Les opérateurs, Orange en premier, avaient lancé une vaste campagne de communication annonçant l’arrivée de la 4G au Sénégal. A l’époque, nous fustigions même l’attitude de l’opérateur Orange/Sonatel en attirant l’attention des Sénégalais qu’il ne s’agissait que d’une phase test et que la 4G ne pouvait pas être commercialisée avant fin 2015, début 2016, (lire l’édito ici).

L’opérateur Tigo a dû attendre plus d’un an, soit jusqu’en décembre 2014, pour lancer à son tour sa phase pilote de la 4G. Quant à Expresso, aucune information n’avait été livrée s’agissant de l’effectivité ou non d’un test de la 4G à son niveau.

Cette phase pilote devait se terminer le 31 décembre 2014. L’Etat du Sénégal en avait décidé autrement en annonçant une prolongation jusqu’au 31 mars 2015.

D’ailleurs cette décision de prolonger cette phase test qui viendrait du Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne avait été critiquée par plusieurs acteurs du secteur. Pour notre part, il ne s’agissait, ni plus, ni moins, que d’un cafouillage au sommet de l’Etat, (lire notre analyse ici).

Il aura fallu attendre le mois de mai 2015 pour que le processus de recrutement de cabinets d’étude sur l’attribution de la 4G soit lancé, pour qu’enfin le 16 novembre 2015 que l’appel à candidatures pour l’attribution de la licence 4G ne soit publié par l’ARTP.

Les opérateurs avaient un délai de 60 jours pour déposer leurs offres. Ce qui ne fût point le cas. La suite, on l’a connait… Les opérateurs ont boycotté l’appel à candidature, les autorités ont fait dans la menace, etc.

Un fiasco total dans tout le processus

Non seulement, l’Etat du Sénégal et le régulateur n’ont pas profité de la phase test pour passer toutes les études concernant l’attribution de la licence 4G, mais le processus de gestion de l’appel à candidature s’est soldé par un fiasco total.

Du temps perdu, un manque à gagner énorme

Finalement, il aura fallu attendre le mardi 21 juin 2016, pour que l’ARTP annonce, à la surprise totale, l’attribution de la licence 4G à l’opérateur Sonatel, celle-ci couplée avec le renouvellement de la concession.  En attendant, l’Etat a entamé des discussions avec les deux autres opérateurs (Tigo et Expresso) afin qu’ils obtiennent, dans les mêmes conditions, la licence 4G à leurs tour.

A l’heure actuelle, si la 4G avait déjà été commercialisée, les consommateurs Sénégalais n’en seraient que plus que ravis. Cette avancée technologique qui fait déjà le tour de l’Afrique est un vrai levier pour booster la croissance économique, surtout celle numérique, pour notre pays.

 

 

 

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