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uaco_burkinaLa 8e édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) 2011 s’est achevée, le samedi 10 décembre dernier, par une série de 9 recommandations dont la mise en oeuvre va donner un nouveau souffle à la presse audiovisuelle africaine. La 8e édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou(UACO), ouverte, sous le thème : « Les nouveaux enjeux médiatiques en Afrique face aux mutations internationales : mondialisation, transition numérique, presse en ligne, éthique et déontologie », a pris fin par une cérémonie organisée, le samedi 10 décembre dernier. Durant trois jours, quelque 400 participants ont échangé sur une vingtaine de sous-thèmes et sont parvenus à des recommandations dont un appel des institutions financières africaines à soutenir la presse. La Banque africaine de développement (BAD), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont été nommément, appelées à soutenir l’effort de production audiovisuelle.

Les participants ont recommandé, notamment « aux organismes sous-régionaux » dont les trois institutions, « une plus forte implication dans la production audiovisuelle aussi bien dans les secteurs publics que privés des médias ». Selon eux, les institutions africaines doivent soutenir les médias à produire des images de l’Afrique pour les Africains, mais aussi les aider à rattraper leur retarddans la numérisation des moyens de production et de diffusion. Les partenaires au développement et tous les gouvernants sont aussi attendus pour accompagner les médias à réussir le challenge de la transition numérique et à s’inscrire dans la dynamique de la mondialisation. La présidente de la cérémonie de clôture, présidente du comité d’orientation des UACO, Béatrice Damiba, a soutenu que les mutations technologiques, notamment le passage au numérique, « exposent » l’Afrique à des défis de renforcement des capacités humaines, financières, et matérielles.

Elle a indiqué que ces défis de l’Afrique sont aussi ceux du monde entier et qu’il faut un « élan de solidarité » afin d’y faire face, « pour réduire la fracture numérique entre l’Afrique et les pays développés et rattraper le train de la révolution numérique ». Les participants ont souhaité aussi proposé la relance de la conférence des ministres en charge de la communication dans l’espace UEMOA (8 pays), sous l’égide de cette institution, dans la perspective d’un développement et d’une gestion concertés des médias et des problèmes inhérents. Dans la même vision, les responsables des télévisions de l’espace UEMOA sont appelés à «impulser une nouvelle dynamique» à la coproduction et aux échanges de programmes entre eux. « Aux responsables de télévisions de se retrouver régulièrement, sous l’égide de l’UEMOA, dans un cadre de concertation à formaliser », indique le rapport de synthèse des travaux. Selon ce rapport, les participants souhaitent, par ailleurs, une concertation formalisée entre structures de formation à la communication et au journalisme de l’espace UEMOA, en vue d’un échange d’expériences, d’enseignants, d’étudiants et de stagiaires.

Un virage important

Enfin, ils ont interpellé les gouvernements africains et leurs partenaires à leur allouer des ressources budgétaires, afin de rehausser les Universités africaines de la communication au rang de manifestation panafricaine et à accélérer l’adoption et la mise en place de l’e-gouvernance. Le gouvernement burkinabè, actuellement dirigé par le journaliste Luc Adolphe Tiao a, quant à lui, été invité à apporter un soutien financier et matériel au processus d’implantation des télévisions régionales sur l’ensemble du territoire. L’implantation de ces médias est « gage d’une pertinente impulsion du développement à la base », a-t-on indiqué. Des organisations comme l’Institut supérieur d’informatique et de gestion (ISIG) devraient, pour leur part, travailler avec l’accompagnement de l’UEMOA, à susciter la création d’un cadre formel de concertation entre les structures privées de formation à l’informatique de la sous-région. La Radiotélévision du Burkina (RTB) a également été interpellée à offrir davantage un temps d’antenne au privé, notamment aux Petites et moyennes entreprises /industries (PME/PMI).

Mme Damiba s’est réjouie de la « qualité exceptionnelle des communications et des débats » qui ont eu lieu au cours de la rencontre. Instaurées en 2004 par le ministère de la Communication, en partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophonie, les UACO sont un cadre fédérateur qui réunit des professionnels, des universitaires, des chercheurs, des étudiants et d’autres personnes-ressources africains et d’ailleurs, pour discuter des défis qui se présentent aux médias, partager des expériences, des pratiques et des techniques, en vue de solutions appropriées. Des modifications sont intervenues dans l’organisation des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) au cours de la 8è édition de ce colloque. Les UACO qui étaient annuelles depuis sa création en 2004, sont devenues biennales.

Ainsi, la prochaine rencontre est attendue en 2013. « Rendez-vous est pris pour la 9è édition, prévue du 21 au 23 novembre 2013 », a indiqué la présidente du comité d’orientation de la 8è édition des UACO. Les participants ont également souhaité l’implication des gouvernements africains pour faire de ce rendez-vous des UACO, une manifestation panafricaine, à l’instar du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. Les organisateurs se sont déjà engagés à concrétiser ces changements souhaités. « Nous veillerons à consolider leurs assises par un cadre réglementaire et institutionnel approprié, pour en faire un plateforme scientifique majeure, à inscrire à la hauteur de l’envergure que nous voulons donner à ce rendez-vous désormais, inscrit à l’avance dans nos agendas», selon Mme Damiba. « L’on peut affirmer que les UACO ont pris une nouvelle envergure et un nouvel envol », a-t-elle ajouté.

Aimé Mouor KAMBIRE

Source: afriquejet.com

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