Titulaire d’une Licence en Electricité et Informatique à l’IUT (Lokossa-Bénin) et d’un Master en Réseaux Télécoms & Multimédia à l’ESMT (Dakar-Sénégal) Aziz YERIMA promoteur de la startup PayDunya est également un développeur d’applications web. Depuis 2013, il pilote sa startup qui répond à l’épineux problème de système de payement en ligne adapté au continent africain. Dans cette interview exclusive accordée à la rédaction d’Africa Top Success le jeune consultant marketing & business chez Upperskies nous plonge au cœur de PayDunya.

Bonjour, qui est Aziz YERIMA ?

J’ai toujours ambitionné devenir entrepreneur, car l’entreprenariat n’est pas pour moi une question de ‘’gagner de l’argent ou être patron de soi-même’’ mais une source d’épanouissement et surtout le fait de relever les défis quotidiens au lieu de taches récurrentes en tant qu’employé. Je travaille sur le projet PayDunya depuis octobre 2013 et j’ai eu à réaliser des travaux depuis lors, travaux qui ont d’ailleurs permis l’éclosion de ce document et de sa mise en œuvre avec mes associés. Avec mes associés, nous avons eu à collaborer sur d’autres projets notamment au sein de Upperskies et sont aussi co-fondateurs de la startup Pooser Company crée en 2013.
Je conclurais en disant que je suis très dynamique, ambitieux, prêt à relever des défis, je travaille avec abnégation et que je suis aussi dévoué aux causes publiques.

Que veut dire PayDunya ?
PayDunya=Pay+Dunya. Pay pour payer et Dunya qui veut dire « monde » ou «la vie ici-bas » en arabe donc PayDunya veut vous permettre de payer les biens et services de ce bas monde.

Racontez-nous le début de l’aventure PayDunya
Tout a commencé en 2013, j’étais Président Enactus à l’Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications de Dakar. Enactus est une association estudiantine mondiale qui promeut le leadership et l’entreprenariat à travers des projets à but socio-économique à l’endroit des personnes dans le besoin.

Un de nos projets cette année consistait a aider des dames qui transformaient des produits locaux qu’elles commercialisaient ensuite. Nous avions décidé de mettre en place un site web pour leur permettre de vendre leurs produits à toute la population sénégalaise au monde entier. Pour ce projet, nous avons été confrontés à deux problèmes :
1-acheter le nom de domaine du site web : tous les hébergeurs demandaient à être payer via cartes bancaires ou PayPal et nous n’avions pas de cartes bancaires compatibles au paiement en ligne juste des cartes de retrait au niveau des distributeurs
2-trouver un moyen de paiement en ligne : après avoir trouvé un hébergeur qui acceptaient les paiements par Western Union, nous avions voulu utiliser PayPal pour accepter les paiements des clients sur le site web mais PayPal nous exigeait de créer un compte bancaire dans un pays occidental.

C’est donc ainsi, que j’ai commencé à travailler sur PayDunya depuis 2013 après avoir suivi un cours sur le mobile money et ayant découvert la puissance et le potentiel de ces solutions.

Paydunya avant apres

De l’achat en ligne au transfert d’argent en passant par le paiement en ligne PayDunya se présente comme une plateforme polyvalente. Expliquez-nous le concept.

L’idée est de pourvoir offrir une ubiquité des moyens de paiement en une solution technique, c’est-à-dire offrir une seule plateforme qui agrège tous les services de mobile money d’Afrique de l’ouest et centrale à un e-commerçant, une startup, une administration africaine ou occidental afin qu’ils puissent recevoir des paiements de clients vivant dans tous ces pays. Le premier service de PayDunya est de permettre de payer des factures à travers ses solutions que sont :

1- API : Il s’agit de placer un bouton de paiement en fin de parcours client sur un site web ou une application mobile afin que les clients cliquent dessus pour effectuer le paiement du bien ou service acheté

2- Clic and Pay (CnP) : permet d’effectuer des ventes sur les réseaux sociaux et sites d’annonces. Idéal pour ceux qui n’ont pas de sites web ou ceux qui veulent profiter de la puissance des réseaux sociaux. Ce service est également utilisé pour vendre des œuvres artistiques (musique, photo, etc) et littéraires (livre, roman etc) qui sont téléchargés directement après le paiement.

3- Paiement A la Livraison (PAL) : Si vous vendez des biens physiques (e-commerce, restaurant etc) qui nécessitent une livraison, l’option « PayDunya PAL (Paiement A la Livraison) » permet de vous payer avant la livraison mais de confirmer le paiement par le client au moment de la livraison. Ce service accompagne les solutions API (paiements sur site web ou application mobile) et Clic and Pay (ventes sur les réseaux sociaux et sites d’annonces)

4- Demande de Paiement (DmP) : permet d’envoyer une facture à un client pour le paiement d’une prestation de service.

Comment comptez-vous procéder pour mobiliser toute l’Afrique sur la plateforme ?
Nous travaillons chaque jour à l’amélioration continue de nos solutions afin qu’elles répondent au mieux aux besoins de nos clients, car comme j’aime le dire : « Chez PayDunya, nous ne vendons pas un service, nous proposons une solution aux problèmes des startups africaines ». Nous pensons que c’est en répondant bien et mieux aux besoins de populations que nous mobiliserons toute Afrique sur notre plateforme.

 Quels sont les difficultés que vous rencontrez dans la réalisation du projet
Les difficultés sont nombreuses, entre autres :
-Manque de ressources humaines qualifiées
-Milieu des affaires non adapté aux startups
-Méconnaissance du citoyen lambda de ce que c’est que les paiements en ligne
-Manque de confiance aux transactions financières à travers internet
-Partenariats difficiles à obtenir et frais élevés

Bénéficiez-vous des appuis locaux et étrangers ?
Oui, nous bénéficions de conseils d’incubateur CTIC, de Jokkolabs et de certaines personnes.

Un appel en guise de mot de fin ?
Je pense que nous africains devons avoir un saut d’orgueil et nous mettre au travail comme l’ont fait les asiatiques pour devenir aujourd’hui des puissances mondiales. Arrêtons d’être des consommateurs avérés mais consommons ce que nous produisons. Et chacun doit se mettre au travail, arrêtons de croiser les bras à attendre un emploi et créons notre propre emploi.

Source : Africa Top Success

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