Mamoudou_Ibra_Kane_RFM

Mamoudou_Ibra_Kane_RFMWalf Fm est la radio la plus écoutée de la bande Fm à Dakar. C’est du moins ce qui ressort d’un sondage réalisé en Mars dernier par l’Agence dakaroise d’études stratégiques et de recherches (Adesr). Mamoudou Ibra Kâne, le Directeur de la radio Rfm classée deuxième, est, lui, d’un tout autre avis. Non sans contester la démarche de l’institut de sondage, il réclame sans hésiter la première place. Et pour cause…

Quelle est votre réaction après la publication des résultats du sondage effectué par l’Adesr ?

Ma première considération, c’est que la démarche des instituts de sondages de manière générale me pose problème. Ils se réveillent du jour au lendemain pour sortir des sondages. Ils ne mettent pas à notre disposition les termes de référence et ne nous demandent pas notre lecture, nous qui sommes dans les radios, les journaux, les télés et donc concernés au premier chef. Même parfois le moment choisi pose problème, étant donné que le sondage, c’est la photographie d’un temps T. Et on nous oblige à croire en la véracité de ces sondages ! Je pense d’ailleurs qu’il n’est pas dans leur intérêt, au risque de voir leur crédibilité ternie à jamais, de continuer à faire ce genre de sondage.

Est-ce à dire que vous n’acceptez pas la deuxième place que l’on attribue à la RFM

Je récuse totalement et sans hésitations ce classement, parce que tout simplement, il ne reflète pas la réalité. Je ne personnalise pas les choses, mais je parle en toute objectivité et je pense que ceux qui connaissent le fonctionnement de l’audiovisuel vont me comprendre. Walfadjiri a aujourd’hui un format hybride. Est-ce que c’est une télé ou est-ce que c’est une radio ? D’ailleurs, cela m’amuse parfois de me mettre à la place des sondeurs lorsqu’ils demandent aux enquêtés «quelle radio écoutez-vous». Mais c’est Walf radio ou c’est Walf Tv. Il est vrai que les sondeurs rétorqueront toujours qu’ils vont préciser si c’est radio ou télé. Toutefois, le citoyen lambda ne fait pas cette distinction. Il est en train de regarder sa télé, c’est Walf, il répond, j’écoute Walf, parce que tout simplement Walf c’est une télé et une radio. Alors, cela veut dire tout simplement que la Rfm est la radio numéro 1, en tout cas, à Dakar, parce que nous ne couvrons pas l’ensemble du territoire. Circulez dans les rues, allez dans les marchés, les bureaux, en centre-ville, en banlieue ou encore dans les transports en commun, vous le constaterez. Ce qu’on remarque souvent, c’est que les gens saisissent au vol, ce qui les arrangent dans ces sondages et crient qu’ils sont premiers. Tns Sofres (Institut de sondage Français) a fait récemment un sondage sur les radios, sur l’ensemble du territoire national. Ces résultats révèlent des choses très intéressantes, mais on n’en parle pas. C’est bien d’être premier, mais pourvu que l’on propose aux auditeurs et aux téléspectateurs quelque chose de très clair. Aujourd’hui, si vous dîtes Rfm, Sud Fm, tout le monde sait que ce sont des radios, 2Stv, on sait que c’est une télévision. S’agissant de Walfadjiri, je suis désolé de le dire, d’autant plus que je pense faire partie de ce groupe, puisque j’y ai travaillé. J’ai quitté là-bas en de bons termes avec l’employeur et les employés. Donc, mon problème ce n’est pas Walfadjiri, mais sa nature. Ce qui sort, à mon avis, des différents sondages réalisés jusqu’ici, c’est que le Groupe Futurs Médias est le premier groupe de presse en 5 ou 6 ans d’existence. Nous avons la première radio à Dakar, en l’occurrence Rfm, et le premier journal. En termes de taux de vente, de lectorat, de tirage, L’Observateur est le premier.

On vous reproche d’être une radio élitiste…

C’est vrai qu’au départ, on nous faisait souvent ce reproche-là. Quand nous démarrions la radio, nous avions une grille des programmes assez élitiste et les sondages le révélaient effectivement. Il fallait être d’un certain niveau d’instruction pour écouter la radio Rfm. Toutefois, cela a complètement changé. Cela fait trois ans maintenant que nous avons une grille des programmes beaucoup plus proches des populations. «Wer gu yaram» «Pencum Jamano», ces émissions prouvent que nous nous sommes rapprochés de la grande masse. Nous avons des émissions musicales avec Khoutia, Dj Boub’s, Sidate, Niatam Bâ et Nicolas qui font dans la proximité. Il y a même deux émissions en Wolof avec El Hadj Assane Guèye et Ahmed Aïdara, en Pulhar également. Vous n’êtes pas sans savoir que la lutte mobilise les personnes et nous sommes assez présents dans ce cadre. Maintenant, il est vrai qu’il y a des émissions qui sont faîtes en Français «Remue ménage» et «Grand Jury» et c’est tout à fait normal. C’est comme si vous me dites, la presse écrite est élitiste, parce qu’elle ne s’adresse qu’à ceux qui sont instruits en Français, mais cela n’empêche pas que L’Observateur, un journal people, soit lu par toutes les couches de la société. Alors, je pense que ce reproche aurait très bien pu être fondé, il se justifiait à un certain moment, mais ce n’est plus le cas. Je ne vois pas aujourd’hui une radio qui fait plus que nous en matière de proximité. Je ne dis pas que tout ce que nous faisons est parfait. Il y a certainement des manquements que nous allons prendre en compte et améliorer.

Justement pour pallier ces manquements et éventuellement conquérir davantage les auditeurs, que préconisez-vous ?

Il y a à peine trois mois, nous avons mis sur pied une nouvelle grille des programmes avec de nouvelles émissions qui parlent, entre autres, de l’éduction pour permettre aux élèves de bien manier la langue Française qui représente un outil de travail. Ce qu’il faut maintenant, c’est lui laisser le temps de s’appliquer, car je pense qu’en radio, une grille de programme a une certaine durée de vie. On ne peut pas le changer en moins de six ans, ce ne serait pas réaliste. D’ailleurs, si vous regardez de près, nous sommes l’une des rares radios qui changent régulièrement de grilles de programmes, parce que nous tenons compte des critiques que nos confrères et auditeurs nous font. Des critiques que, nous-mêmes, nous nous faisons, mais aussi des critiques qui ressortent d’une analyse fine des sondages qui sont effectués. Même si je reconnais que la Rfm doit se développer davantage. Nous sentons que l’un de nos points faibles, c’est que nous sommes absents dans la plupart des régions. Et pourtant Rfm aurait pu être, aujourd’hui, écoutée dans au moins dix capitales régionales en dehors de Dakar. Encore une fois, je rappelle aux autorités concernées que la Rfm doit continuer sa marche.

[readon1 url=”http://www.lobservateur.sn”]Source : L’Observateur[/readon1]

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