presse_web_nettali_pressafrik_ferloo
presse_web_nettali_pressafrik_ferlooLes professionnels de l’information et de la communication, des membres du Synpics ont participé hier au séminaire organisé par l’Institut Panos, en collaboration avec PressAfrik, sur les enjeux de la presse en ligne. Les cadres juridiques, professionnels et économiques de ce secteur ont fait l’objet de débat.

Y a-t-il un modèle économique viable pour la presse en ligne au Sénégal ? C’est la question que l’on est tenté de se poser au sortir de la table ronde organisée hier par l’institut Panos à Dakar sur le thème « Enjeux de la presse en ligne : liberté d’expression et modèles économiques ». Parmi les trois panels tenus, celui sur les nouveaux modèles économiques a suscité plus de débats par rapport à ceux sur les aspects juridique et professionnel de la presse en ligne dans le nouveau code de la presse.

Selon le journaliste Alassane Diallo qui a fait une communication sur « La visibilité de la presse en ligne : nouveaux modèles économiques », il est difficile de trouver des partenaires financiers. Les responsables de sites d’information ont du mal à trouver des ressources financières pour entretenir leurs ressources humaines. Poursuivant, il soutient que certains s’investissent dans d’autres activités pour accompagner les sites.

Au début, ces responsables avaient adopté les méthodes traditionnelles utilisés par l’audiovisuel que le consultant en journalisme/communication Aboubacar Sadikh Ndiaye appelle « crowdsourcing ». Mais cette méthode ne donne plus les mêmes résultats. La recherche de nouveaux moyens pour renflouer leur caisse. Cette recherche a abouti au « crowfunding », un financement par des internautes de projets journalistiques, lancé par les Américains.

Seulement, cette implication des internautes dans le financement de reportages donne le droit aux internautes de dire ce qu’ils veulent lire ou pas. Alassane Diallo, qui est contre ce modèle économique qui est une forme de sponsoring, l’assimile à de la corruption. Quelques participants, à l’image de Bouna Manel Fall, enseignant au Cesti, imputent les difficultés rencontrées par les entreprises de presse en général à l’Etat. Selon lui le déséquilibre dans le paysage médiatique est dû au fait que la Radio télévision sénégalaise a, à elle seule, 75% des recettes publicitaires.

Mamadou Camara, professeur de droit à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a relevé quelques enjeux de la presse en ligne qui tournent autour des sites en tant que terrain de liberté d’expression et d’opinion. Il a également survolé les entraves à cette liberté qui pour la plupart ont trait à la réglementation juridique. L’universitaire a également soulevé la nécessité d’élaborer des principes sur la base de standard comme la protection de la vie privée et la garantie de la liberté d’expression. Après cet exposé tiré de son étude sur « la liberté d’expression à l’ère de la société de l’information ».

Dans le cadre juridique, le juge Pape Assane Touré a fait un exposé sur le statut de la presse en ligne comme il est défini dans le nouveau code de la presse. Ce service d’information doit avoir au minimum trois journalistes professionnels pour le traitement d’informations renouvelées régulièrement. L’entreprise doit également s’identifier. La cybercriminalité est applicable à ce secteur. L’exposé sur la qualité de l’information a été confié à Bouna Manel Fall. Ce dernier s’est appesanti sur la crédibilité de l’information diffusée.

Awa Guèye

Source : L’Observateur

Laisser un commentaire