La forte présence des groupes médiatiques des pays étrangers en Afrique constitue ‘’un gros atout’’ pour le continent, a indiqué, jeudi à Dakar, Tidiane Dioh, responsable du Programme Médias de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

 

‘’Actuellement, il y a une forte présence des groupes médiatiques des pays anglophones, asiatiques (Chine) et arabes qui s’installent en Afrique pour rivaliser avec les groupes français’’, a-t-il dit.

Cette présence des médias anglophones et arabes a engendré, selon M. Dioh, ‘’le renouveau de la présence des groupes des médias occidentaux et leur ambition de conquérir l’Afrique”. Cette situation ‘’constitue […] un gros atout pour le continent’’, a-t-il affirmé.

Tidiane Dioh présentait un exposé sur la ‘’grandeur et la décadence de l’empire médiatique français en Afrique’’ dans le cadre du cinquantenaire du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI).

Cet exposé est présenté dans le cadre du Colloque international “Les médias en Afrique, cinquante ans après « le soleil des indépendances » : bilan, enjeux et perspectives”, organisé par le CESTI et le Réseau mondial francophone des écoles de journalisme (Réseau Théophraste).

Tidiane Dioh a brossé la situation médiatique de l’Afrique, de l’époque coloniale à aujourd’hui, en rappelant que ‘’la presse francophone en Afrique a été l’objet de pression de la part des pouvoirs coloniaux’’.

‘’Il y avait non seulement le souci d’une expansion de la part des colons, mais également un caractère à réduire la presse sous le contrôle du pouvoir public’’, a-t-il analysé, soulignant toutefois que malgré toutes ces pressions, le média africain, surtout francophone, a pu se développer jusqu’à présent.

Selon lui, ‘’la France qui, deux siècles avant, chapeautait l’espace médiatique africain, a actuellement perdu sa place”.

‘’Les groupes médiatiques français essayent aujourd’hui de rattraper l’espace qu’ils ont perdu en Afrique au fil des années pour se réinstaller à nouveau’’, a-t-il soutenu.

Dans cette perspective, M. Dioh estime que le retour des médias français en Afrique ‘’ne doit plus être perçu comme une décadence, mais plutôt une rupture pour une reprise effective’’.

Source : APS

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