L’utilisation des téléphones mobiles a révolutionné le mode de vie des Sénégalais. A la date du 30 septembre 2015, le Sénégal compte près de 15 millions de lignes téléphoniques mobile (14 819 053 plus précisément selon le dernier rapport de l’observatoire du marché des télécommunications de l’ARTP). Pour un pays dont la population n’atteint pas 13 millions d’habitants, le Sénégal est dans le peloton de têtes des nations africaines en termes de taux de pénétration de la téléphonie mobile. Grâce à leurs smartphones, près d’un Sénégalais sur deux (plus de 50% de la population) a accès à Internet.

« La révolution numérique » au Sénégal

Cette nouvelle donne change les habitudes.Les transactions financières n’échappent pas à ce qu’il convient d’appeler « la révolution numérique ». Désormais, avec un téléphone mobile, le Sénégalais parvient à ouvrir son propre compte, effectuer des transactions, faire des épargnes et régler ses factures. Dans un pays où le taux de bancarisation des populations est très faible, cette donne nouvelle prend l’effet d’un bouleversement économique et sociétal.

En effet, une frange importante de la population, qui était exclue du système bancaire du fait de la complexité des procédures administratives et de la flambée usuraire des taux d’intérêts pratiqués par certaines institutions de crédit, trouve désormais solution à ses problèmes à travers les différentes applications de paiement mobiles. Des applications proposées souvent par les opérateurs de téléphonie mobile.

Avec le Mobile Banking, le commerce électronique commence à prendre son essor au Sénégal.

Contrairement à l’acte bancaire, le Mobile Banking présente de nombreux avantages dont la fluidité, la simplicité et le coût des transactions pour le client. Il réduit la circulation du cash, sécurise les personnes qui voyagent dans les zones de conflit. Dans les zones rurales, le Mobile Banking présente l’avantage d’épargner les populations de déplacements pour payer un microcrédit. Dans un cadre plus général, les transactions via les téléphones mobiles rendent désormais possible le paiement des factures (eau, électricité etc). De même, avec le Mobile Banking, le commerce électronique commence à prendre son essor au Sénégal.

Dès lors, les opérateurs comme Orange (Orange Money), Tigo (Tigo Cash), Wari, Joni Joni etc deviennent des maillons importants dans le secteur des transactions financières. Chaque jour, d’importantes sommes d’argents transitent à travers les transactions du Mobile Banking avec tout ce que cela comporte aussi comme risques (blanchiments d’argents etc). D’où la nécessité pour l’Etat de mettre sur pied un cadre réglementaire performant pour encadrer l’activité de transfert de fonds par téléphonie mobile.

Accès des analphabètes aux technologies de l’information et de la communication

En parallèle, l’Etat doit aussi adopter une politique visant à favoriser l’utilisation du Mobile Banking. Parmi les mesures de cette politique, une place centrale doit être accordée à l’accès des analphabètes aux technologies de l’information et de la communication. Dans un pays comme le Sénégal, où le taux d’analphabétisme est relativement élevé, un accent pourrait être mis pour une plus grande simplification des procédures de transactions financières via le mobile. Comme le Kenya, pays de prédilection du Mobile Banking, le Sénégal a les potentialités pour faire bénéficier les avantages de cet outil de transaction financière à une part importante de sa population. La concrétisation de ce défi est à notre portée.

Farba Alassane Sy
Extrait de la revue l’Amicale des Cadres de l’ARTP (ACA)

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