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presse_medias_en_ligne_senegal1Tout le monde est unanimes : institutions internationales, gouvernements africains, cabinets de conseil, journalistes, professionnels sont d’accord sur un point : sans contenus et services africains, le web n’aidera pas vraiment l’Afrique à se développer.

Mais tout le monde est également d’accord pour constater que les contenus africains en général et sénégalais en particuliers sont rares, voire absents. Les nouvelles technologies sont un support de communication, mais pas encore un support d’information. En tout cas pas d’information locale, susceptible de générer de la valeur ajoutée, et donc des revenus.

En se référant à l’article des sites les plus vus au Sénégal, on est frappés par 2 constats : sur les 100 sites les plus vus, seuls 13 sont liés au Sénégal. Et sur les 13, les seuls contenus qu’on y trouve sont des actualités, généralement issues de la presse papier. Et l’on sait à quel point l’actualité numérique est un modèle difficilement rentable, même en occident. Les quelques sites à contenus générant un peu de trafic sont ou bien gérés hors du Sénégal (par des étrangers ou des expatriés), ou bien souvent obsolètes et statiques.

La cause ? Le manque de maturité du marché est l’élément le plus flagrant, bien qu’il soit de moins en moins vrai : faible nombre d’internautes au Sénégal, faible revenu moyen des internautes, débit limité, nombre de possesseurs de cartes de paiement très réduit… Bref, difficile de rentabiliser le travail nécessaire à la production de contenus utiles et de qualité.

Or ce retard fait hésiter les éventuels investisseurs du marché, rendant tout développement spontané particulièrement difficile. Sans compter que les acteurs du contenu “bas de gamme” internationaux sont en train de se positionner partout à la fois. Que ce soit des contenus créés par des amateurs (youtube, …) ou des rédacteurs sous-payés au mot (Pagetronic à 3 FCFA le mot)… Le marché va bientôt être saturé avant même d’être occupé.

Mais comment sortir de la spirale du désert informationnel ? Les grandes initiatives nationales ont démontré leurs limites, et seul le secteur privé est capable de relever le défi ; mais pour susciter les vocations et faire sortir les projets, des soutiens financiers et administratifs doivent voir le jour. Il est tant de reconnaitre que ce n’est pas en installant des ordinateurs dans les écoles que cela suffira à faire naître une “génération web”. Il faut des formations (on parle désormais en France d’un investissement 50% hardware et 50% formation des enseignants), de la maintenance, et surtout et des contenus adaptés au Sénégal (alphabétisme, histoire, économie, agronomie, …).

A quand donc une mise en ligne des archives TV de la RTS, l’éclosion de web-tv avec des contenus originaux, des blogs par centaines, des sites gouvernementaux de qualité, des services rentables qui ne soient pas des copier-collers de sites occidentaux ? Les Sénégalais doivent faire preuve de créativité, et les instances nationales et internationales d’une vision et d’un soutien qui font encore souvent défaut…

[readon1 url=”http://senetic.ning.com”]Source : SénéTIC[/readon1]

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