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tidjane_deme_google_gsenegal_2012Accès, contenu et écosystème pour faire de l’Internet une partie intégrante de la vie quotidienne au Sénégal. Trois axes d’intervention de Google au Sénégal et un objectif. Mais sans statut pour les fournisseurs d’accès, dans un marché sans compétition , la tâche apparaît plutôt ardue, selon le chef du bureau Google Francophone, Tidiane Dem.

Entre la Sonatel et les fournisseurs d’accès à Internet, ça n’a jamais été le grand amour et ce depuis 2000. Ces derniers ne sont pas avares de critiques en direction de l’opérateur historique et si ce n’est pas “l’étroitesse” du réseau mis en place au Sénégal pour accéder au réseau mondial, c’est sa « position dominante » qu’ils dénoncent. Après la récente étude commanditée par Google Senegal et qui fait état d’un « manque d’ambitions » de l’Etat sénégalais et de la « toute puissance » de Sonatel dans le secteur, l’administrateur de Google Senegal, Tidiane Dem a remis une couche. C’était avant-hier mardi 27 novembre, à l’occasion d’un round-up sur les activités du célèbre moteur de recherche version sénégalaise.

Activités qui ont bien évolué pour cette entreprise installé au Sénégal depuis 2009 pour l’Afrique francophone et qui s’épanouit et développe son business sur internet en générant des revenus avec de la publicité. En quatre ans d’activité, le bilan de Google Senegal est jugé « Bon ! ».

Après avoir réussi à fédérer une communauté de développeurs auparavant éparpillés, Google Senegal en est à sa quatrième édition du barcamp (conférence où les développeurs se réunissent et partagent leur savoir), « nous accompagnons financièrement les développeurs dans la construction de take up et nous avons travaillé avec le CTic (centre d’incubation) sur des concours de start up, bref tout ce qui contribue à alimenter un environnement propre à développer internet dans la région », souligne Tidiane Dem.

Google Senegal a aussi a son actif un produit qui permet de faire des interfaces SMS et dont le succès dépasserait les frontières sénégalaises pour être déployé en Afrique, en Asie et ailleurs.

Quand le problème de l’accès est résolu, « les gens ont besoin de raisons d’être sur internet, mais pour que l’intérêt soit pertinent, cela passe par le développement d’un contenu local. » Et en termes de contenu qui constitue le deuxième axe d’activité de Google francophone, Youtube Senegal est à son initiative, permettant à un acteur local d’avoir une visibilité globale ; un outil d’analyse permettant aux artistes, à la faveur de la piraterie, de mettre leurs contenus en ligne d’une manière qu’ils contrôlent en générant des revenus, « avec une approche très légaliste», souligne Tidiane Dem.
Malgré le potentiel, les obstacles ne manquent pas.

Bientôt la 4 G ?

Aussi, le Sénégal ne compterait aujourd’hui que deux fournisseurs de services internet malgré ses 400 000 abonnés enregistrés en fin mars 2012. Dans les années 2000, le pays en comptait une douzaine, lesquels n’auraient pas soutenu la concurrence avec Sonatel sur qui ils reposaient techniquement.

En termes de fourniture d’accès, les acteurs, selon M. Dem, « n’ont pas de statut. » « Ce sont des fournisseurs de services à valeur ajoutée mais ne peuvent pas déployer leur propre infrastructure même quand ils ont le capital et décidés à investir », dit-il pour le déplorer, en pointant du doigt la « position dominante d’un opérateur unique sur tous les segments de l’accès, c’est-à-dire sur l’international, sur l’infrastructure nationale. »

Entre problèmes d’accès à internet, coûts jugés exorbitants, absence de moyens, carence d’infrastructures et défaut de politiques publiques, la coupe est pleine pour le directeur des opérations de Google francophone. Pour lui, « C’est l’Etat qui met en place l’environnement qui permet à la concurrence de se développer. Cette absence de compétition dans ces différents secteurs pose problème, parce que cela veut dire qu’il n’y a pas assez d’investissement dans ces infrastructures et que les prix ne sont pas assez bas pour permettre à la population d’accéder à ces services », a expliqué M. Dème.

Par ailleurs, s’il constate que le Sénégal a mis du temps avant de lancer la 3G, il reconnait cependant que, selon les statistiques de l’ARTP, cette technologie affiche aujourd’hui une très forte croissance. « Le nombre d’abonnés double actuellement tous les six mois et une demande très forte va se créer qui va engendrer un marché pour la 4G pour les opérateurs », estime M. Deme qui déplore toutefois sur le marché sénégalais, l’absence de hotspot (réseau wifi public) qui permet à tout un chacun d’accéder à internet.

Source: sudonline.sn

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