Le projet de budget 2017 du ministère des Postes et des Télécommunications est arrêté à la somme de 4,229 milliards de FCfa, soit une hausse de 9,85% par rapport à l’exercice précédent. Il a été adopté, hier, par les députés. La situation de la Sn la Poste, la « Stratégie Sénégal numérique 2025 », entre autres interpellations des députés, ont marqué les débats.

Le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan a engagé un programme de restructuration de la Poste. L’ambition est d’en faire une banque. Le plan d’actions 2017-2019 prend en charge toutes les préoccupations notées depuis quelques années. Le ministre des Postes et des Télécommunications, Yaya Abdoul Kane et son département s’inscrivent également dans cette même dynamique de construction et de réhabilitation de cette institution obligée de s’adapter face aux évolutions numériques. Depuis 2010, un montant de 1,300 milliard de FCfa a été versé par l’Etat à la Sn la Poste au titre de la rémunération du service public à l’exception de l’exercice 2013, où une dotation de 450 millions de FCfa avait été prévue en raison de la modulation des crédits de tous les départements.

Le ministre délégué chargé du Budget, Birima Mangara a, quant à lui, insisté sur la nécessité de restructurer la Poste de façon à en faire une banque postale, enrichie d’autres types de services profitables à la population. Il a également indiqué qu’au 31 août 2016, l’Etat doit à la Poste 49,500 milliards de FCfa, une partie constituée par la rémunération du service public. Dans le même temps, la Poste est redevable à l’Etat de 130 milliards de FCfa. Cette situation, selon lui, a conduit à inviter à la mise en place de mécanismes qui permettraient, dans un avenir proche, d’assainir les finances de la Poste. Parmi ces dispositifs, la nécessité, pour la Poste, de disposer d’un compte à la Bceao dans le système de compensation.

TNT : « les difficultés rencontrées par Excaf ont ralenti le projet »

Le ministre des Postes et des Télécommunications est également revenu sur le projet de Télévision numérique terrestre (Tnt). Il s’est félicité du travail remarquable abattu par le Comité national de pilotage de la transition de l’analogie vers le numérique (Contan). Regrette-t-il juste que l’opérateur Excaf Telecom ait rencontré des difficultés dans la distribution des décodeurs pour être en phase avec la convention de concession signée avec l’Etat du Sénégal. « Excaf Telecom s’était engagé à mettre à la disposition des citoyens 865.000 décodeurs », indique-t-il tout en saluant le taux de couverture assez satisfaisant dans les régions. Le Contan l’estime à 77 %. Une task force a été mise en place par le Premier ministre pour trouver une solution. Pour ce projet, note-t-il, l’Etat n’a déboursé aucun franc et a voulu mettre en avant le privé sénégalais.

1.369 milliards de FCfaà la Stratégie Sénégal numérique 2025

Cette stratégie vise, selon le ministre Yaya Abdoul Kane, l’accès au numérique pour tous et pour tous les usages à l’horizon 2025. Elle met l’accent sur l’accès à la téléphonie et à l’internet à moindre coût. Ce sont, au total, 28 réformes et 69 projets pour un coût global de 1.369 milliards dont 77 % du financement attendu du secteur privé, 13% du secteur public et 10 % en mode partenariat public privé. L’ambition du gouvernement est de couvrir, à l’horizon 2025, l’ensemble du territoire national.

Il a, par ailleurs, rappelé certaines réformes importantes du gouvernement sénégalais. Le premier axe est relatif à l’accès ouvert et abordable à tous les services. Le deuxième vise à avoir une administration, des citoyens et des entreprises connectés. Il est ensuite question de la promotion de l’industrie du numérique innovante et créatrice de valeurs. La diffusion du numérique dans les secteurs prioritaires (agriculture, élevage, santé…) est également prise en compte.

46 milliards de FCfa pour un parc technologique numérique, 35.000 emplois à l’horizon 2025

La première phase du projet « Ville numérique » concernera le projet de parc de technologie numérique qui est en cours de réalisation pour un coût global de 46 milliards de FCfa. Ce projet est financé par l’Etat du Sénégal avec l’appui de la Banque africaine de développement (Bad). « Ce projet va faire du Sénégal une plate-forme sous-régionale avec des infrastructures de classe internationale pour attirer des investisseurs privés », informe Yaya Abdoul Kane. Un site de 25 ha, à Diamniadio, accueillera les opérateurs. Un centre d’incubation pour appuyer les startups et un autre de formation pour les jeunes y sont également prévus. L’objectif, à l’en croire, est de créer 35.000 emplois à l’horizon 2025. Une phase d’extension, dont l’étude est en cours, permettra d’étendre ce projet à d’autres zones.

Alassane Aliou Mbaye
Source : Le Soleil

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