Dans ce numéro d’UNIVERS NUMÉRIQUE, nous avons traité du thème sur la relation entre la banque et le réseau social Facebook. Le prétexte, la sortie de l’ouvrage “Facebook, la prochaine grosse banque 2.0 ?” de Daouda Dème, ingénieur financier de formation, consultant et entrepreneur dans la nouvelle économie. L’ouvrage est édité par les Nouvelles Editions Numériques Africaines (NENA) et préfacé par le consultant Aboubacar Sadikh Ndiaye.
Nous avons également parlé dans cette émission de la convergence “banques / opérateurs télécoms”.

 

Après des années de tractations et de batailles judiciaires, l’organisation sud-africaine, ZA Central Registry, a désormais le droit de commercialiser le nom de domaine « .africa ».

Excellente nouvelle pour les éditeurs de sites web africain. Le régulateur d’Internet, la Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, en anglais, plus connue sous son abréviation ICANN) vient d’annoncer qu’elle commencerait le processus de la délégation du domaine générique de haut niveau dotAfrica (.africa) à l’organisation sud-africaine, ZA Central Registry (ZACR). Autrement dit, il sera possible, dans quelques semaines, pour les personnes et les organisations africaines d’acheter le droit d’utiliser le nom de domaine.

L’annonce intervient après que la Cour supérieure de Californie ait autorisé le régulateur mondial d’Internet à déléguer le « .africa » à la structure sud-africaine. Le litige qui oppose l’ICANN à DotConnectAfrica (DCA), une structure basée à l’île Maurice qui elle aussi a les yeux rivés sur le nom de domaine continental, est pourtant toujours en cours.

Les noms de domaine, une affaire stratégique…

Tout a commencé quand l’ICANN avait décrété que les noms de domaines « .com » et « .net » étaient saturés. Une situation qui a obligé l’entité à ouvrir de nouvelles possibilités. Presque toutes les activités ont eu leur propre nom de domaines. Des adresses web se terminant par « .fish », « .lawyer » ou même « .fail » sont apparu dès lors sur internet. Mais ce n’était pas forcément une chose facile. Vu la rentabilité et l’aspect stratégique que peuvent avoir les noms de domaines, des batailles avaient éclaté entre plusieurs acteurs. Mais la plupart des différends ont été résolus à l’amiable ou en mettant ces domaines aux enchères. En janvier 2016, par exemple, GMO Registry, un opérateur de noms de domaines privé basé au Japon a payé 41,5 millions de dollars américain pour commercialiser le nom de domaine «. shop ».

Historique d’une bataille ouverte…

Seule l’Afrique n’a pas eu son propre nom de domaine à cause de la bataille entre ZA Central Registry et DotConnectAfrica. Et vu le caractère géographique et culturelle du nom de domaine, il n’était pas possible de le mettre aux enchères. Du coup, l’ICANN a exigé que les demandeurs d’un domaine géographique obtiennent l’appui de 60 % des gouvernements de la zone disputée. Une règle qui a finalement provoqué une situation insolite, puisque les deux candidats ont présenté leurs demandes et ont affirmé avoir l’appui de la Commission de l’Union africaine, en 2012. En fait, DotConnectAfrica avait annoncé avoir reçu la bénédiction de la commission en 2009, avant que celle-ci ne retire ce soutien pour appuyer le dossier ZA Central Registry. Ainsi, ICANN a finalement légué le « .africa » au ZA Central Registry, début 2014. Une décision qui n’était évidemment pas au goût de de DotConnectAfrica qui a demandé une révision interne. Une opération qui a duré deux ans, pour au final, aboutir à la confirmation de la décision initiale.

C’est alors qu’a commencé un véritable marathon judiciaire après que DotConnectAfrica ait déposé une plainte contre l’ICANN pour fraude et pratiques commerciales déloyales et a demandé à un tribunal fédéral des États-Unis de bloquer l’organisation de l’attribution du nom de domaine au Registre central ZA pendant le procès. Si la dernière demande a finalement été refusée, la plainte contre l’ICANN est toujours en cours… Cela n’empêchera pas plusieurs groupes et organisations d’adopter le nouveau nom de domaine, et à leur tête l’Union Africaine.

Source : La Tribune Afrique

L’opérateur historique de télécommunication au Sénégal annonce la baisse de ses tarifs Internet sur l’ensemble de ses offres. D’après le communiqué reçu par ITmag cette baisse couvre les tarifs sur l’internet fixe, les tarifs unitaires de connexion mobile en augmentant les volumes et une nouvelle offre “Keurgui Box”. L’objectif de cette mesure, d’après Orange/Sonatel est la vulgarisation des usages numériques et la satisfaction de ses clients.

Entrée en vigueur des nouveaux tarifs internet à compter du 15 février 2017

Sonatel appliquera à partir de ce 15 février 2017 une baisse moyenne des tarifs de l’internet entre 15 et 20%.

Pour l’internet fixe résidentiel haut débit, Sonatel :

  • baisse ses tarifs entre 15 et 20% sur les redevances mensuelles et les frais de mise en service des offres ADSL ;
  • introduit l’offre Keurgui box qui permettra aux clients d’avoir accès à l’internet fixe partout avec une innovation majeure qu’est l’option « satisfait ou remboursé » ; en effet, le client a 8 jours pour expérimenter cette nouvelle offre ; durant ce délai, il est satisfait ou remboursé de l’intégralité des frais d’accès.

Pour l’internet mobile très haut débit, Sonatel :

  • augmente jusqu’à 40% les volumes des Pass Internet pour le même prix ;
  • va proposer prochainement à ses clients détenteurs de téléphones non accessibles à Internet la possibilité d’échanger leur téléphone 2G avec un smartphone 3G à moins de 10 000 FCFA pour une meilleure expérience Internet Mobile

Pour faciliter l’accès à Internet pour les professionnels, Sonatel :

  • baisse les redevances mensuelles d’offres prépayées ainsi que les Pass internet à partir de 1Go à 2 500F CFA au lieu de 3 500 F CFA ;
  • accompagne les entreprises en leur offrant un débit plus confortable au même prix. En effet aujourd’hui, à l’heure des services tels que la messagerie, les échanges de fichiers, la collaboration et la videoconference, etc.), les usages et les besoins en bande passante des entreprises se développent de jour en jour. Avec Orange Business Services, chaque entreprise fera l’objet d’un bilan personnalisé pour bénéficier de plus d’abondance et de plus de confort.

Sonatel accompagne la Stratégie « Sénégal Numérique 2025 »

«Sonatel répond à la politique du gouvernement du Sénégal, à travers sa nouvelle stratégie « Sénégal Numérique 2025 », qui, par une accélération du développement du secteur, vise l’accès du plus grand nombre à un internet plus abordable et de meilleure qualité», lit-on dans le communiqué.
A travers cet accompagnement, Sonatel va contribuer à réaliser l’ambition de la stratégie « Sénégal Numérique 2025 » de hisser le Sénégal parmi les 5 premiers pays africains les mieux connectés.

 

 

Pour les trois nouvelles licences d’accès internet qu’il a attribuées aux fournisseurs Waaw Sa, Africa access et Arc informatique, toutes des sociétés de droit sénégalais, l’Etat du Sénégal a encaissé un montant global de 950 millions de francs Cfa.

L’Etat du Sénégal a attribué trois licences d’accès internet à trois fournisseurs, notamment Waaw Sa, Africa access et Arc informatique, des sociétés de droit sénégalais. Ces Four­nisseurs d’accès internet (Fai) qui, selon Modou Mamoune Ngom, directeur des Télé­communications, ont payé 950 millions de francs Cfa ont reçu leur concession et cahier de charges avec des obligations de couverture. Seyni Faty, directeur de l’Economie et des marchés à l’Autorité de régulations des télécommunications et des postes (Artp), précise que les décrets approuvant ces conventions sont déjà signés et ils ont six mois, conformément à leur licence, pour commencer la commercialisation de leurs services. Le pays est divisé en trois zones. Et chaque fournisseur à l’obligation de couvrir sa zone avant d’aller couvrir d’autres. M. Faty faisait hier, au dernier jour de l’atelier de formation et de partage avec des journalistes sur les secteurs régulés par l’Artp tenu à Saly, la revue des grands projets de l’Artp durant 2016. En ce qui concerne l’identification des clients des opérateurs de téléphonie mobile au Sénégal, l’expert, directeur de l’Economie et des marchés à l’Artp, a indiqué qu’à la date du 26 novembre 2016, toutes les puces qui n’ont pas été identifiées ont été résiliées. Pour Orange, 8 millions 831 mille usagers ont été identifiés et 3 millions 920 mille cartes sim résiliées. Pour Tigo, 3 millions 611 mille 048 clients ont été identifiés et 1 million 037 mille 003 cartes sim coupées du réseau. Expresso a identifié 3 millions 430 mille 684 abonnés et résilié 173 mille 717 cartes sim. Au total, 5 millions 130 mille 720 cartes sim ont été coupées du réseau et résiliées à la date du 26 novembre 2016. Pour rappel, cette opération d’identification a été lancée pour, entre autres, lutter contre la vente de carte sim à la sauvette.

Dialigué Faye
Source : Le Quotidien

 

Le réseau des journalistes spécialises en technique de l’information et de la communication qui évaluait le bilan de ses activités se dit très rassuré. Ismaïla Camara, le président du Rejotic, participait au 3e séminaire d’échanges organisé par l’autorité de régulation des télécommunications et des postes. Le réseau veut initier un prix pour distinguer les meilleurs journalistes TIC.

Source : Dakaractu

Depuis 10 ans, CIO MAG sillonne l’Afrique afin de recueillir les besoins des utilisateurs africains et promouvoir les meilleures pratiques en matière digitale. Chaque pays ayant des besoins qui lui sont propres, CIO MAG souhaite réunir, utilisateurs, fournisseurs, gouvernements et institutions internationales afin de traiter au mieux les problèmatiques nationales et trouver les solutions les mieux adaptées.

Venez rencontrer les DSI venus d’une dizaine de pays d’Afrique et d’Europe autour des enjeux de Big data, de l’Internet des objets, de la mobilité, de la sécurité et d’autres enjeux liés à la transformation digitale.

Plénières de cette édition

  • Convergence énergie/numérique : Comment construire une chaîne de valeur et un écosystème à la fois durable et cohérent ?
  • Quelle stratégie pour faire des filières de l’électricité et du numérique de puissants leviers d’intégration sous régionale ?
  • Energie/numérique, vers quel mécanisme de financement pour les projets d’envergure?
  • Convergence électricité/systèmes de communication : Comment explorer de nouveaux usages (Data Center, réseaux fibre optique, etc…)
  • Transformation numérique et confiance numérique.
  • Conditions de succès de la transformation digitale dans les entreprises et administrations africaines
  • Objets connectés et Big data : 2 tendances lourdes de la transformation digitale en Afrique

IT Forum Sénégal : 21-22 février 2017 au King Fahd Palace Dakar
Plus d’infos : ciomag-events.com/it-forum-senegal

 

Les banques n’ont pas beaucoup d’alternatives face à la puissance des infrastructures et de la surface financière des opérateurs télécoms. Des mariages forcés (parfois douloureux) se profilent à l’horizon.

L’obtention récente (septembre 2016) d’une série d’agréments d’ «établissement de monnaie électronique» en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali et en Guinée fait de Orange une banque à part entière.

« Orange en sa qualité d’EME est désormais « garant de l’émission, de la gestion et de la distribution de la monnaie électronique. Orange Money met en place la politique de conformité en lieu et place de la banque partenaire, qui exerçait auparavant cette activité pour Orange, et instruit auprès de la Banque Centrale les demandes de lancement de nouvelles fonctionnalités et le suivi de l’activité »,explique la direction.

Les objectifs recherchés à travers ces agréments sont clairs comme l’explique Bruno Mettling, directeur général adjoint du groupe Orange et PDG d’Orange MEA : « l’obtention de ce statut d’EME nous permet de développer encore un peu plus l’activité d’Orange Money, activité au cœur de notre ambition d’être le partenaire stratégique de la transformation numérique de la zone Afrique et Moyen Orient, avec l’objectif de générer plus de 200 millions d’euros d’ici à 2018. Aujourd’hui, la base de clients Orange Money représente 5% des clients de ce marché dans le monde. L’accélération est déjà en cours avec l’ouverture notamment de nouveaux corridors pour étendre nos services de transferts d’argent à l’international ».

Le groupe qui avait mis en place Orange Money en partenariat avec le réseau de la BNP Paribas opérera désormais en direct, privant les filiales ouest-africaines de la banque française d’une importante manne financière.

La tendance est quasi-globale puisqu’en Afrique de l’Est, les prises de contrôle des banques par les opérateurs télécoms font légion. « Il est plus évident pour un opérateur télécoms d’aller vers la banque que l’inverse », explique Abdoulaye Compaoré, directeur de Coris Capital, qui rappelle que l’infrastructure coûte cher. Néanmoins, les banques ont avec elle le savoir-faire et un service qui échappe encore aux opérateurs télécoms : la gestion du risque. «Tant qu’il s’agit de faire du transfert d’argent, de mobile à mobile, les spécialistes du transfert d’argent sont gagnants. Mais dés qu’ils voudront monter en gamme, pour proposer de l’épargne et du crédit, ils rencontreront les réalités d’un marché hpyer réglementé », concède un juriste qui a pignon sur rue à Abidjan. La barrière réglementaire que constitue le relèvement du capital minimum à 10 milliards de FCFA semble dès lors dissuasif. Pourtant de l’avis des observateurs, ce durcissement des conditions d’accès à l’activité bancaire va plutôt hâter la mutation du secteur. «Les banques auront de plus en plus mal pour remplir ces conditions. L’ensemble des résultats des 24 banques exerçant au Sénégal est inférieur à celui de la seule Sonatel qui présentait un résultat net de 221 milliards de FCFA à la fin 2015 ».

Cette surface financière ajoutée aux infrastructures constitue une force de frappe imparable qui font des opérateurs de télécoms les maîtres du jeu dans les rapprochements en cours. « Si les banques ne réagissent pas vite, elles vont disparaître dans un espace de dix ans », renchérit Mamadou Ndoye, fondateur de la start-up Obertys, qui propose de déplacer la banque chez le client au moyen d’une tablette tactile et d’un agent en moto. «Le processus est inéluctable, nous assistons à une convergence entre les métiers des télécoms et ceux de la banque. La bonne anticipation serait de revoir en profondeur le modèle de l’activité du retail banking qui ne doit plus reposer sur un réseau physique mais plutôt sur la banque mobile et à distance ». En clair, les banques doivent réagir. Autrement, poursuit cet ancien d’Ecobank, c’est l’ubérisation garantie. Déjà, sur le terrain, les nouveaux opérateurs comme Wari ont transformé les banques en sous-agent. «En quelques années, le rapport de force s’est inversé. Ce sont désrmais les banques qui courent derrière Wari pour lui proposer leurs réseaux». L’opérateur sénégalais de transfert d’argent qui fait transiter 4 milliards d’euros par an à travers son réseau devrait logiquement évoluer d’un cran pour proposer à la clientèle la possibilité d’avoir un compte à l’instar d’Orange Money. Ou encore de Mokash (MTN en partenariat avec Commercial Bank of Ouganda) en Ouganda, qui permet aux clients d’ouvrir un compte d’épargne mobile rémunéré et d’obtenir des prêts courts de 30 jours.

Les nouveaux acteurs

Orange Money réalise un record

Lancé en décembre 2008 en Côte d’Ivoire, Orange Money est désormais présent dans 14 pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Avec près de 8 milliards d’euros échangés par plus 16 millions de clients à fin 2015, la progression d’Orange Money se poursuit avec un parc d’abonnés actifs estimé à 2 millions de clients. Orange Money a genéré 13,7% de la croissance de la Sonatel en 2015. En juillet 2016, Orange Money a atteint pour la première fois 1 milliard d’euros de transactions en un seul mois.

MTN s’allie avec WorldRemitt

En janvier 2016, le spécialiste londonien de transfert d’argent World Remit et le géant sud-africain MTN Group ont signé un partenariat permettant aux clients du premier d’envoyer l’argent via le réseau mobile banking du second dans des pays comme la Zambie, le Rwanda et en Ouganda. L’opérateur sud-africain compte 36 millions de clients disposant d’un compte électronique.

Safaricom, la prime aux pionniers

Lancé en 2007, le service M-Pesa du kenyan Safaricom a des dépôts qui dépassent 10 milliards de dollars à la fin 2015. Lancé en 2005 à l’origine pour faciliter le remboursement de microcrédit pour un réseau de 500 clients de l’institution de microfinance Faulu Kenya, le service a rapidement dépassé son usage de départ, se transformant en paiement mobile. Le M-Pesa comptait à la fin 2015 quelque 18 millions d’utilisateurs réalisant 8 millions d’opérations par jour.

L’Algérie va rejoindre le train en marche

Mohamed Habib, président directeur général de Mobilis, devra encore patienter pour lancer le service de Mobile Money en Algérie. Le texte encadrant cette activité attend l’aval de l’assemblée nationale. Mobilis opérera en partenariat avec la Banque Nationale d’Algérie. Les tests techniques effectués s’avèrent concluants.

Airtel Money et UBA scellent une union

La nigériane United Bank for Africa et Airtel Money ont lancé un partenariat stratégique, courant octobre, permettant aux clients de la banque de faire un lien permanent entre leurs comptes bancaires et leur portefeuille électronique. Grâce à ce partenariat, les clients de la banque pourront consulter leur compte, faire du shopping avec leur téléphone et payer leurs factures. Pour sa part, UBA aura accès aux 20 000 points de vente de Airtel à travers le Nigeria.


Face à ces assauts répétés sur leur secteur, certaines banques ont développé des fintech en interne pour, à l’instar d’Ecobank, lancer leurs propres services. «Trop coûteux et contre-productif » dénote un expert de la monétique qui estime que les établissements de crédit ont tout intérêt à se rapprocher des fournisseurs de solutions technologiques pour rejoindre la révolution en marche. «L’idéal serait d’intégrer des solutions externes et il y en a encore à bon marché». Malheureusement, les étages supérieurs des banques sont souvent conservateurs et peu sensibles aux innovations que proposent les jeunes ingénieurs. « Dans ses débuts, Wari s’est rabattu d’abord sur le réseau de Total. Les banques qui lui avaient fermé la porte ne sont revenus que quand le succès s’est avéré ».

En fait, les banques ne feront que retarder une tendance de rapprochement entre les services financiers dans leur globalité et les services technologiques. Orange qui a obtenu aussi son agrément en banque s’intéresse aussi aux assurances. Une offre de services bancaires et assurantielle mobile est prévue en 2017 avec Groupama Banque. Les experts qui prédisent la révolution de la retail banking dans les cinq prochaines années estiment que la banque abandonnera ce premier étage de l’activité aux fintech et aux opérateurs télécoms tout en continuant pour quelques années à assurer la gestion du risque. L’avenir du secteur bancaire est dans le corporate, la gestion de fortune et les services financiers à haute valeur ajoutée. Dans ce cadre, le lancement au Ghana, par Ecobank en partenariat avec MTN, du «Mobile Money Tresaurery Bill (TBill4all) permettant aux particuliers d’investir dans les bonds de trésor à partir de leur téléphone augure de la voie du futur.

En clair, à moyen terme, les opérateurs télécoms eux mêmes sont menacés par les GAFA (Google Amazone, Facebook, Apple). L’impact du lancement des services d’Apple Pay et de transfert d’argent via Facebook ou Twitter est à tenir en compte dans les business plan s’intéressant aux seteurs télécoms et banques. Une certitude illustrée par l’intrusion récente du service Google Pay qui est entrain de bousculer les Booking.fr et autres plateformes de distribution de produits touristiques qui ont contraint les tours opérateurs classiques (TUI, Thomas Cook) à revoir leurs business modéles.

Bref, en Afrique, il y a encore du chemin à parcourir pour lever tous les obstacles du mobile banking d’un pays à l’autre.

L’Afrique, un marché à peine exploré

Les 31 pays africains réceptifs à la mobile banking comptaient 84 millions de comptes actifs de monnaie électronique en décembre 2015 selon l’association GSMA. Le potentiel de développement est encore énorme dans un continent où le taux de bancarisation auprès de la banque classique n’excède pas 34% selon la Banque Mondiale. Dans un pays comme le Nigeria, première puissance démographique et économique du continent, les détenteurs d’un compte mobile appartiennent à la tranche 15-34 ans pour 60%, sont éduqués (70%) et ont un emploi (70%), révèle une étude de Financing Inclusion Insight, une plateforme de statistiques et d’analyses financée par la fondation Bill et Melinda Gate. Parallélement, d’autres études estiment que l’Afrique est en mutation. La technologie low cost USSD (Unstructured Supplementary Service Data), compatible avec presque 95% des téléhpones en circulation, est entrain d’être concurrencée par les applications développées par les finetech et qui ont l’avantage de supporter plus de services à valeur ajoutée. La prochaine révolution devenue nécessaire sera l’interopérabilité. Permettre aux clients de recevoir ou d’émettre de l’argent des et vers les systèmes concurrents, telle est la direction du marché. Ce qui suppose une mise à niveau de l’arsenal juridique et règlementaire.

Or, les réglementations diffèrent. Par exemple, au Ghana, les coûts de transactions sont supportés par l’expéditeur et le destinataire d’un envoi de monnaie électronique. Dans la zone UEMOA, seul le réceptionnaire est facturé.

En attendant l’harmonisation, notons que les clients de MTN et Vodafone bénéficient de l’interopérabilité depuis 2015. Le réseau d’acceptation né du partenariat couvre les plateformes MPesa de Vodafone au Kenya, en Tanzanie, en République Démocratique du Congo et au Mozambique et les platefofmes MTN Mobile Money en Ouganda, au Rwanda et en Zambie. Un partenariat analogue unit Orange Money et MTN sur la Côte d’Ivoire. Ce partenariat ouest-africain a été rejoint par groupe indien Airtel dont la filiale burkinabée a été rachetée à 100% par Orange, début janvier 2016. A terme, Orange, Millicom, Bharti Airtel, Ooredoo, Etisalat, MTN, STC, Zainet et Vodafone envisagent de créer un vaste réseau d’interopérabilité avec les encouragements de l’Association mondiale des opérateurs télécoms (GSMA). Ces 9 opérateurs totalisent 550 millions de transactions dans 48 pays d’Afrique.

Les transferts transfrontaliers, le graal

Selon la GSMA, un africain sur 7 reçoit des transferts en provenance d’amis ou de membres de la famille à l’étranger pour un montant de 60 milliards de dollars. Un transfert sur trois a lieu au sein du continent. Seul hic, dénoncé par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), des coûts de transfert qui atteignent 12,4% du montant nominal de la transaction contre une moyenne mondiale de 8,6%. Les frais de transfert peuvent atteindre 20% sur les transferts effectués au sein du continent. La banque mondiale, citée par la GSMA, estime que les dix corridors de transfert les plus coûteux au monde se situent tous en Afrique et qu’une baisse de 5% des coûts de transfert libérerait 4 milliards en faveur de la population africaine. Ces chiffres démontrent l’enjeu pour les Etats de lever tous les verrous relatifs au transfert d’argent via le Mobile Money d’un pays à un autre. Les enjeux sont d’autant plus importants que, selon les études, jusqu’à 60% des transferts passent par des circuits informels dans des pays comme le Sénégal.

Source : Financial Afrik

 

Dans un communiqué en anglais publié sur son site web, Millicom annonce qu’il a signé un accord pour la vente de sa filiale Tigo au Sénégal au Groupe Wari pour un montant de 129 millions de dollars (environ 80 milliards de FCFA).

Beaucoup de questions se posent sur cette information qui annonce l’acquisition de Tigo Sénégal par le Groupe Wari. Avec quelle société Millicom a-t-il trouvé un accord­? Quel est le montage financier effectué par Wari qui a abouti à cet achat de Tigo Sénégal? Wari a-t-il acheté 100% des actions de Millicom ou une partie­? Quelle est­ la répartition du capital?

Aussi des informations supplémentaires pour avoir des réponses à ces questions sont nécessaires afin d’être définitivement édifié sur la réalité cette transaction.

En vertu de tout ce qui précède, la prudence doit être de mise sur l’information selon laquelle Tigo Sénégal a été acheté par le Groupe sénégalais Wari. C’est d’autant plus important de faire preuve de réserves­ que le Directeur de Wari déclare dans une interview­: «­Je précise que Wari n’est pas une société sénégalaise, même si sa base se trouve à Dakar­». Pour rappel, ce dernier a créé un holding au Togo ainsi qu’une société au Luxembourg, siège de Millicom.

En plus de cette interrogation légitime, le fait de vouloir continuer à commercialiser les produits et services sous la marque Tigo ne constitue nullement un signal de changement de propriétaire de cette société d’autant plus que la marque Tigo est négativement chargé dans sa perception par beaucoup de sénégalais.

La confirmation de cette information constituerait un signal fort pour les autorités qu’il est temps­ de créer les conditions pour que des entrepreneurs sénégalais deviennent enfin des actionnaires majoritaires plutôt que minoritaires dans le secteur des télécoms. En effet, entre autre participation dans ce secteur, 25% des actions de Tigo étaient détenues par un privé sénégalais. Cette information, qui satisfait tant de sénégalais, ne saurait être un évènement important en termes d’amélioration de l’écosystème numérique du Sénégal au vu du profil de ces sociétés.

Wari est présentée comme une success story, dont on ne publie jamais les états financiers pour le prouver. En effet, on ne communique que sur le nombre de transactions effectués Wari, de points de vente, de pays de présence plutôt que de chiffres d’affaire, d’investissements, de ratio d‘endettement ou de bénéfices à distribuer aux actionnaires. En outre, cette société traine beaucoup de casseroles­: d’innombrables conflits entre les actionnaires, sur fond d’accusation de gestion opaque qui atterrissent au tribunal, des redressements avec le fisc sénégalais, les litiges récurrents avec le réseau national des prestataires du transfert d’argent sans oublier un service client souvent décrié.

Tigo Sénégal est plus connu des sénégalais dans des activités de fraude que par la qualité de ses services, d’ailleurs cette société n’a jamais dépassé les 25% de part de marché malgré sa présence au Sénégal depuis 19 ans (1998). En Juillet 2016, Tigo était épinglé par l’Autorité de régulation des Télécommunications et des Postes du Sénégal (ARTP) pour fraude sur des stations radioélectriques. Aussi, Tigo devait s’acquitter d’un montant de 6,6 milliard FCFA représentant les liaisons non facturées par ce que non déclarées à l’ARTP. Tigo a démarré l’année 2017, par un redressement fiscal de 5 milliards de FCFA et le Trésor public a dû procéder par la force (un avis à tiers détenteur) pour percevoir une partie de la somme réclamée.

Le 06 Janvier 2017, par l’intermédiaire de son avocat, l’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (ASUTIC) a déposé une plainte contre Tigo pour publicité trompeuse, auprès de l’ARTP. Le 1er Février 2017, une réclamation fut encore déposée contre Tigo, pour soustraction frauduleuse de crédit, des manquements à son cahier des charges et des omissions à dessein dans son système d’information pour induire les utilisateurs de ses services en erreur.

Fort de ce constat, cette transaction entre ces deux sociétés, l’une ayant des méthodes de gestion décriées, l’autre adepte d’actes de gestion peu recommandables, n’annonce rien de positif pour les utilisateurs des TIC au Sénégal en termes de qualité de services, accessibilité et des tarifs abordables, malgré les déclarations d’intention dans ce sens sur fond de patriotisme. Que le groupe Wari baisse d’abord les tarifs sur ses services de transfert d’argent (son cœur de métier), parmi les plus chers du marché, afin d’être le moins cher avec la meilleure qualité de service, pour être crédible dans ses promesses de réduction des tarifs télécoms et d’amélioration de la qualité des services.

Depuis l’annonce de cette information, une campagne de communication est déclenchée, enrobée pour mieux la vendre à l’opinion sénégalaise, de patriotisme économique d’un entrepreneur national, en surfant sur cette acquisition qui du reste n’a pas encore abouti. En effet, cette cession des actifs de Tigo Sénégal au Groupe Wari est suspendue à l’approbation des autorités sénégalaises.

Malgré qu’il reste encore une étape importante à surmonter et au vu des spots qui ont commencé à être diffusé par Tigo, il est évident qu’il s’agit d’une stratégie bien définie depuis fort longtemps et qu’on est en train de chercher à capitaliser cette information, hyper médiatisée depuis son annonce, en un gain de part de marché au détriment de la qualité des services. Cette stratégie ne saurait prospérer.

L’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (ASUTIC), ayant, entre autres missions, la promotion d’une industrie des télécommunications responsable et innovante, porteuse de progrès social et économique, réaffirme avec force sa position de veille sociétale et ne saurait accepter l’instrumentalisation du sentiment patriotique des sénégalais à des fins mercantiles au profit de quelques actionnaires, fut-ils sénégalais.

Tous les entrepreneurs du monde ne s’intéressent qu’aux gains potentiels qu’ils peuvent tirer de leurs investissements, les sénégalais ne font pas exception. Par conséquent, tout investisseur, étranger ou sénégalais, qui opère dans le secteur des télécoms sera évalué et apprécié suivant ces trois indicateurs­: accessibilité des services, leurs qualités et les tarifs abordables.

L’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (ASUTIC)­:

  • Exprime des réserves sur cette annonce de transaction tant que les informations qui attestent de sa réalité ne sont pas publiées­;
  • Demande au Peuple Sénégalais de ne pas se laisser influencer dans ses décisions économiques par un patriotisme de façade­;
  • Exhorte les autorités, au vu du profil de ces sociétés, ­de faire preuve de la plus grande vigilance afin que la transparence et la bonne gestion continue de gouverner le secteur des télécoms.

Fait à Dakar, le 12 Février 2017
Le Président Ndiaga Gueye
Courriel­: infos@asutic.org
Tél­: 77 307 18 18 / 70 785 85 85

A PROPOS DE ASUTIC
L’Association Sénégalaise des Utilisateurs des Technologies de l’Information et de la Communication en abrégée « ASUTIC », est une association à but non lucratif fondée à Dakar en Septembre 2014 qui a obtenu son récépissé en Mai 2015. L’objectif de l’association est de représenter et protéger les droits et les intérêts socio-économiques des consommateurs des produits et Services des technologies de l’information et de la communication pour des services de qualité, au meilleur prix, accessible à tous les Sénégalais.
Pour plus d’infos visitez notre site web: www.asutic.org
Échanger avec nous sur notre page Facebook: https://facebook.com/asuticsenegal

 

Google a annoncé vendredi 10 février le lancement de nouveaux lieux au Sénégal sur Street View. Street View est une fonctionnalité de Google Maps extrêmement populaire, déjà disponible dans plus de 81 pays du monde, dont 7 en Afrique.

L’évènement, présidé par le Ministre de la Communication de la Culture, représenté par son Directeur de Cabinet, M. Remi Sagna, a permis aux invités de découvrir virtuellement le Sénégal en parcourant des images panoramiques des rues environnantes.

Découvrez la Maison des Esclaves de Gorée, un lieu qui revêt pour beaucoup une grande portée symbolique en tant qu’emblème de la traite négrière. Gorée est inscrite sur l’inventaire des monuments historiques du Sénégal et classé patrimoine mondial de l’UNESCO. On pourrait également s’immerger dans d’autres sites emblématiques, dont l’impressionnant lac Rose, un lac unique, connu pour ses eaux roses, et « sillonner » les routes et villes principales, y compris Dakar, Saint-Louis, Thiès et Touba.

Si vous êtes situé dans une zone où Street View est disponible, vous pouvez accéder à ces images via Google Maps. Il vous suffit de zoomer au maximum ou de faire glisser l’icone orange “Pegman” située à gauche de la carte jusqu’à une rue affichée en bleu. Vous pouvez visiter un restaurant avant de vous y rendre, organiser votre prochain voyage, définir des points de rencontre ou encore obtenir une aide précieuse pour vos devoirs de géographie. Si vous hésitez à acheter une maison, vous pouvez gagner du temps en examinant la propriété et ses environs à l’avance, ou en consultant l’itinéraire pour vous y rendre. En outre, avant même de partir pour vos vacances tant attendues, vous pouvez facilement découvrir à quel endroit se situe exactement votre hôtel et vérifier son aspect, ainsi que les environs.

Seydina Diop, Responsable des Relations Institutionnelles a dit que “les entreprises peuvent également tirer parti de la technologie Street View pour intégrer gratuitement Google Maps directement dans leur site web. On peut ainsi faire la promotion d’une chaîne d’hôtels, ou renforcer la notoriété d’une bibliothèque ou d’un restaurant à proximité.

Cet outil est également disponible sur Google Earth et Google Maps pour mobile. Pour en savoir plus sur Street View, et découvrir comment l’utiliser pour vos loisirs ou vos besoins professionnels, consultez la page :
http://maps.google.co.sn/streetview
Images: https://www.google.com/streetview/#senegal-highlights