Aujourd’hui, nous vivons dans la société de l’information par lequel les technologies de l’information et la communication jouent un rôle crucial et incontournable dans un monde globalisé. Le Sénégal dispose d’infrastructures et des compétences humaines lui permettant de devenir dans le domaine des technologies numériques un hub et business case de l’informatique et les télécommunications . La mutation des technologies de l’information aura un effet d’entrainement sur les autres secteurs de l’ économique , en améliorant ainsi leur facilité d’accès et de façon substantielle pour une valeur ajoutée.

L’arrivée du Président Macky Sall à la tête de l’Etat du Sénégal en 2012 a mise en place un programme de développement , appelé PSE(plan Sénégal émergent) qui ambitionne de faire le Sénégal , un pays émergent pour une durée d’un quart de siècle. Mais l’émergence de l’économie d’un pays repose sur les cinq éléments ou bien les « 5E » qui sont l’Etat, l’éducation, l’énergie , l’épargne et l’ exportation .

Effectivement, l’émergence de l’économie numérique vers laquelle le Sénégal se projette pour une ouverture internationale et d’accroissement économique. Depuis la mise en place du plan Sénégal émergent, nous constatons l’apparition d’un certain nouveau usage, destinée à une population grandissante. Ces dernières années, le taux de croissance économique du pays dans les technologies de l’information augmente et l’esprit l’entreprenariat commence à gagner de plus en plus les jeunes Sénégalais dans ce secteur, l’Etat du Sénégal compte créer un environnement propice et plein d’opportunité. Les progrès des infrastructures d’internet de qualité et la montée fulgurante de la 3G+ ou bien du mobile ont déjà transformé l’écosystème de la technologie.

Le Sénégal, selon le rapport du cabinet McKinsey « Lions go to digital » montre que les technologies de l’information et la communication contribue à hauteur de 3,3 % du PIB (produit intérieur brut).Dans ce contexte du plan Sénégal émergent (PSE), le numérique apporte sa contribution au même titre que les nécessités comme l’eau potable, l’électricité ou les transports. Les retombées des technologies de l’information sont visibles directement à travers d’emplois créés et les recettes réalisées et, indirectement dans l’apparition de nouveaux biens et services qui soutient l’activité des autres secteurs.

Au Sénégal, l’autorité de la régulation des Télécommunications et des postes (ARTP) a mise en œuvre un plan stratégique 2015-2017 au travers duquel elle souhaite contribuer de manière significative au développement du pays dans le domaine de l’informatique et les technologies de l’information et la communication . L’institution de régulation des marchés de télécom et les technologies de l’information et de la communication a mise en œuvre à travers la construction d’une plate forme des services. Ainsi selon elle, « le mobile banking peut être la colonne vertébrale du développement économique et social du Sénégal » ceci rentre dans la philosophie du plan Sénégal émergent .En outre elle encourage la mutation du secteur des télécoms et les technologies de l’information, qui « s’accompagne de l’édification de normes claires et bien partagés ».

Le gouvernement du Sénégal doit accompagner la formation et le financement des jeunes entrepreneurs : « pour produire de la richesse, de la croissance et aller vers l’émergence et de placer l’innovation au cœur du développement économique et social » pour ce plan Sénégal émergent (PSE).

Le Sénégal est en avance car il bénéfice d’une stratégie nationale de développement des nouvelles technologies de l’information et la communication bien ancrée dans notre peuple. Le gouvernement du Sénégalais est l’un des seuls pays de l’Afrique de l’ouest pour l’instant à avoir investi dans les infrastructures de fibre optique, indépendamment des opérateurs tels qu’ORANGE, EXPRESSO et TIGO. Au terme, l’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE) couvrira l’intégrité des capitales régionales par l’intermédiaire de son réseau et son Data Center.

L’environnement économique au Sénégal semble être propice pour l’émergence des affaires et de l’économie numérique. En revanche, les infrastructures sont développées et le pays manque cruellement d’investissement. Les Technologies de l’information et de la communication contribuent de 17 Milliard de FCFA d’après IGDP. (D’après le rapport : Essor du numérique en Afrique de l’ouest novembre 2015).

Le Sénégal souhaite devenir un pays moteur dans la région de l’Afrique de l’ouest pour la promotion des technologies numériques. Pour cela, notre pays a intégré l’union internationale des télécommunications (UIT) en 2014 et a été désigné comme coordonnateur et porte parole du groupe Afrique en 2015 jusqu’en 2018 . En complément, le gouvernement a la responsabilité du volet des technologies de l’information et de la communication du projet de NEPAD (nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Les technologies numériques permettent aux citoyens et aux gouvernements de se rapprocher dans ce qu’on appelle l’administration électronique. Aujourd’hui, selon le cabinet McKinsey, seulement 12% des gouvernements africains ont une présence sur l’internet. Le cabinet de conseil estime que d’ici 2025 la moitié de ces organisations africaines sera connectée du réseau mondial virtuel.

L’essor rapide de l’accès aux nouvelles technologies au Sénégal ces dernières années s’accompagnent donc avec une transformation économique encourageante. Cependant, l’essor des technologies numériques dans notre pays a son revers, notamment en terme de sécurité. Cette transformation nécessite ainsi un accompagnement adopté en terme de l’utilisation et de la régulation. Notre pays est entrain de travailler pour une stratégie des technologies de l’information et de la communication, confié à un cabinet de consultance jusqu’à présent qui attend la conclusion ou les résultats de ce rapport dans le secteur de l’économie numérique.

Abdoulaye DIALLO

Au sommet de l’actualité depuis qu’il s’est offert Tigo, le Sénégalais, Kabirou Mbodje est, semble-t-il, loin d’être dépassé par les événements. Invité de Dakaractu dans « Entretien », la patron de Wari livre la philosophie à la base de son succès et invite les jeunes entrepreneurs à faire sien le verbe « Oser ».

L’homme d’affaires Sénégalais est aussi revenu sur les contours de la transaction avec Camberos avant de décliner ses nouvelles ambitions. ENTRETIEN…

Son nom figure en bonne place dans le profil des personnes en hausse. Son dernier achat se chiffre à 80 Milliards FCFA. En effet, Tigo Sénégal est tombé dans l’escarcelle de Kabirou Mbodje, le PDG du groupe Wari. L’homme fascine autant qu’il impressionne, le self-made man est l’invité de ce numéro d’entretien sur Dakar Actu.
Bonsoir Mr. Mbodje,

Bonsoir.

Est-ce que l’étiquette de self-made man vous sied ? Est-ce que vous êtes d’accord avec cette étiquette qu’on vous colle ?

Oui, et je pense que l’étiquette de self-made man sied à tout entrepreneur qui se lève le matin et décide de créer une entreprise et de débloquer une activité quel que soit le profil qu’il a. Effectivement c’est un self-made man parce qu’il compte d’abord sur lui avant de compter sur les autres.

Êtes-vous conscient que ces derniers jours, vous faites le buzz avec le rachat de Tigo à 80 Milliards de FCFA ? Comment se sent Kabirou Mbodje après ce rachat ?

Alors le rachat, il ne faudra pas s’attarder sur les montants. C’est un rachat avec une valeur et une offre derrière. Je pense les gens en font cas parce que peut être ce n’est pas fréquent et on aimerait bien que ça soit plus fréquent que les Africains, les Sénégalais osent, ne se donnent pas de limites et se disent que c’est possible d’aller acquérir des activités, des sociétés quel que soit l’endroit où ils sont, en fonction des synergies que ça peut avoir avec son activité propre.

Comment ça s’est passé? On aimerait bien savoir. Qu’est-ce qui a fait la différence ? Qu’est-ce qui a fait que Kabirou Mbodje a raflé la mise, devançant ses concurrents?

Mais je pense qu’on avait déjà une offre. J’en profite pour remercier toute l’équipe qui a travaillé sur ce projet d’acquisition. Ils sont vraiment très professionnels. Aussi bien nos équipes en interne que nos partenaires, consultants, avocats et autres financiers qui ont travaillé sur ce montage-là. Je pense que c’est ce qui a fait la différence. Une offre adaptée, une vraie convergence par rapport à WARI et l’activité que WARI développe en Afrique et par le monde, et enfin une meilleure provision financière. Je pense que c’est le package, la combinaison de tout cet ensemble qui a déclenché le choix de MILLICOM de nous vendre sa société.

C’est quoi l’objectif, le but de ce rachat de Tigo ? Vous visez quoi à travers cette transaction ?

Ce que nous visons aujourd’hui c’est créer une convergence d’activités. On parle de l’économie digitale et quand on parle de l’économie digitale, les gens ont tendance à penser Internet. L’économie digitale, c’est de faire en sorte qu’il y ait convergence entre les services, la finance et l’outil, le véhicule qui est la Telecom. Sans les trois nous ne pouvons pas parler de l’économie digitale. Donc, c’est ce que nous avons compris. Nous avons développé la plateforme WARI et nous l’avons étoffée de services : de services financiers et d’autres services non financiers. Nous avons créé des partenariats avec des banques parce que WARI anime un ensemble de partenaires dont des banques qui offrent des services financiers et, à ça nous avons greffé la dernière pierre qui est la partie Telecom pour permettre de créer la capillarité et de donner un accès global à l’ensemble des services qui sont fournis.

Alors c’est une première en Afrique que les services Telecom soient rachetés par un Africain, un Sénégalais de souche. Est-ce que Kabirou Mbodje est aujourd’hui dans la logique de changer ce qui est déjà acquis au niveau Tigo, en y apportant des innovations, ou justement Kabirou Mbodje va rester dans cette même dynamique en laissant continuer son actif ?

Il y a deux questions dans la question. La première chose sur le fait que ça soit une première. Tant mieux que ça tombe sur nous, mais on n’y a pas réfléchi en tant que première. On réfléchit en tant qu’opportunité de renforcer notre position et de pouvoir mieux développer nos activités conformément à nos stratégies. C’est la première chose. Il s’est fait que c’est passé par le rachat d’une multinationale et c’est tant mieux. J’en profite pour dire aux gens que quel que soit le domaine d’activités où ils sont, les sénégalais, les chefs d’activités sénégalais ou africains, ils peuvent le faire, ils doivent aller conquérir le monde. Ça c’est la première chose.

Concernant Tigo en lui-même, aujourd’hui il faut partir d’un constat d’une offre de service, d’un service public que sont les Télécoms et de pouvoir faire mieux, proposer une meilleure qualité de services, plusieurs services à la disposition des populations et avec des prix toujours moins chers et abordables pour que tout le monde puisse en profiter pour que ça crée un écosystème qui génère des emplois pour que la jeunesse sénégalaise, la jeunesse africaine puisse s’y engouffrer et créer leur propre valeur ajoutée. Cela va profiter au Sénégal et profiter à notre continent

Vous êtes le PDG de WARI. Comment se porte WARI actuellement ?

Il se porte très bien. Aujourd’hui nous sommes partis d’un pays en 2008, date de la création de WARI, avec une banque et je rappelle une banque Sénégalaise, la première banque à nous faire confiance, donc il faut que les sénégalais se fassent confiance pour arriver à ce genre de résultat. Nous sommes partis avec une banque et aujourd’hui sommes dans 40 pays en Afrique et 62 pays dans le monde et 152 banques qui sont partenaires de la plateforme WARI et des centaines d’institutions de micro-finance plus des dizaines et dizaines de milliers de partenaires, de points partout en Afrique. Voilà un peu, les statistiques de WARI. On passait d’une vingtaine de transactions par jour à des millions de transactions par jour. Voilà, on peut s’en féliciter et on espère que l’engouement suscité par les populations par cette acquisition va se traduire par une adhésion au projet de WARI, et avec le projet Tigo, je pense que ça va créer un ensemble qui va plaire au sénégalais.

Kabirou Mbodje a un parcours assez élogieux. Aujourd’hui, il est au sommet… je peux dire ça avec ce qui vient d’être fait. Alors, c’est quoi le message que Kabirou Mbodje veut livrer aux sénégalais. Qu’ils continuent à avoir confiance en eux-mêmes et croient en leurs capacités?C’est quoi aujourd’hui le message de Kabirou à l’endroit des africains en général ?

Déjà on n’est pas au sommet, nous avons un long chemin à parcourir. On n’est qu’au début. Cette acquisition n’est que le début d’un long travail pour offrir le meilleur aux Sénégalais, aux Africains. Effectivement, on a commencé dans une pièce qui fait 26 m2 à deux et maintenant il y a plus de 300 personnes dans cet immeuble qui travaillent sur le projet WARI. Ça va se développer avec l’apport de tout le staff de Tigo etc… Ce que je peux dire aux gens, c’est qu’il faut croire en soi. Comme on dit : on le fait parce qu’on ne savait pas qu’on pouvait le faire. Donc voilà, il faut se lever le matin et avoir l’envie de changer les choses, d’avoir envie de changer son quotidien, avoir envie d’améliorer la vie des gens autour de soi et à ce moment-là, les choses se mettent en place parce qu’avec abnégation et avec pugnacité, on finit par ouvrir petit-à-petit des portes et on commence à développer une activité et à réaliser ses rêves.

Jusqu’où peut aller l’ambition de Kabirou Mbodje ?

Jusqu’où doit aller l’ambition de n’importe qui dans le monde. De la même chose, je donne l’exemple de VISA, de COCA COLA, l’exemple d’APPLE, MICROSOFT. Quand vous regardez Steve jobs ou Bill Gates, ils ont commencé dans des garages, l’un dans celui de son père, l’autre dans sa maison, dans sa chambre. Ils ne se sont pas posé de questions. Ils travaillaient sur leur concept et les choses sont venues… L’argent, ce n’est pas ce qui vient avant. Quand on a démarré une activité en pensant à ce qu’on va gagner, on a forcément beaucoup de déception au départ et beaucoup de difficultés pour atteindre les objectifs. Mais quand on pense à ce qu’on doit faire de différent de ce que font les autres, ce qu’on doit faire pour changer les choses, à ce moment-là tout se greffe autour et les résultats arrivent, mais il ne faut jamais arrêter.

Ça vous est arrivé d’avoir des doutes dans votre parcours ?

Oui tout le monde a des doutes. On a eu des gros et on a eu même des périodes catastrophiques dans le parcours où vous pensez que vous avez fait un bon bout de chemin et du jour au lendemain, vous perdez tout et vous vous retrouvez à redémarrer à zéro. C’est arrivé quelque fois. Mais ce qui fait la force d’une personne, ce n’est pas de dire j’ai essayé et j’ai réessayé … c’est de dire combien de fois tu as essayé et c’est ce qui définit la valeur d’une personne. Les doutes ça peut arriver à tout le monde, dans la maison, dans le travail, qu’on soit employé ou entrepreneur. Encore une fois, il faut ou être croyant ou avoir la force de se lever tous les matins et de se dire que ce jour-là sera meilleur que demain et en ce moment-là, ça vous fait avancer.

Comment analysez-vous de manière générale l’environnement des affaires en Afrique ?

Au Sénégal, il faut saluer les autorités parce qui font de gros efforts. Regardez l’attention qu’elles mettent pour renforcer la notation dans le doing business. Cela veut dire qu’il y a une vraie volonté de créer des conditions pour qu’éclose l’entreprenariat Sénégalais. Il faut que les entrepreneurs croient en eux. Les Sénégalais ont montré qu’ils pouvaient croire aux entrepreneurs Sénégalais. On les remercie parce que cela motive. Ce qu’il faut, c’est que les gens prennent exemple sur cela pour faire mieux de sorte à développer les services qui sont adaptés et demandés par les populations. En ce moment là, je pense que les pouvoirs publics nous accompagneront et mettront le cadre pour que cela profite à tous.

L’Etat crée les conditions, le privé doit aider les jeunes à lutter contre le chômage. De Wari à Tigo, vous allez contribuer à donner aux jeunes du travail ?

Quand on est entrepreneur, c’est qu’on veut créer son propre emploi. Créer plus de valeurs ajoutée, c’est créer plus d’emplois. Ce que nous voulons faire… que nous avons fait avec Wari en créant plus de 18 mille emplois directs, c’est faire en sorte que, grâce à la combinaison de Wari et Tigo, cela génère énormément d’opportunités, d’emplois et que la jeunesse Sénégalaise puisse s’y engouffrer et faire éclore cette créativité qu’on voit à travers les initiatives privées…mais pour que ça devienne quelque chose de costaud, il faut un écosystème organisé. Tout ce que nous essayons de faire, c’est organiser ou contribuer à organiser le système et faire en sorte que chacun s’y retrouve pour ou créer son emploi, ou profiter de cette opportunité pour avoir un emploi et générer des revenus qui vont profiter à l’ensemble de la nation.

Quelle sera la prochaine étape de Kabirou Mbodje après les télécoms ?

Comme je l’ai dit tout à l’heure, ce que nous essayons de faire depuis que nous avons créé le concept Wari, c’est de faire en sorte de répondre aux besoins des Africains. Aujourd’hui, c’est de connecter l’Afrique à elle-même, que chaque Africain, quel que soit l’endroit où il est sur le continent, soit connecté et puisse profiter de l’énergie, de la synergie de la valeur ajoutée des uns et des autres. Que l’on fasse en sorte que l’Afrique soit connectée au reste du monde. Pas que le reste du monde soit connecté à l’Afrique pour ses besoins, mais que nous, l’Afrique, nous nous mettions ensemble pour qu’on aille peser sur l’économie mondiale et que notre voix, notre image soient renforcées et qu’on puisse faire jeu égal avec l’ensemble des acteurs.

Après le rachat de Tigo Sénégal par Kabirou Mbodje, les Sénégalais ont eu un sentiment de fierté. Cela vous réconforte ?

Non seulement cela nous réconforte, mais cela nous ramène à beaucoup plus de responsabilités. Cela veut dire que les gens croient en nous et ont des attentes. Et cela se traduit par une vraie réponse en terme de qualité, en terme de prestations de services, en terme de coût et de plus de responsabilité par rapport à leurs attentes.

Qu’est ce qu’elle est devenue… Soda ?

C’est l’assistante la plus fidèle. Vous m’interviewez moi, mais c’est elle la star de l’entreprise. C’est elle le pilier. Tous les employés la vénèrent. Elle a énormément de valeurs. Elle est décisive dans l’âme de Wari. Pour cela, je la salue. La fidélité, le sérieux, l’abnégation et le professionnalisme. C’est ce qu’elle incarne et c’est pourquoi je suis content de l’avoir à mes côtés.

Quel message aux jeunes entrepreneurs porteurs de projets ?

Allez-y ! Allez-y ! Essayez et que personne ne vous dise que ce n’est pas possible, faites-le et faites le ensemble et allez jusqu’au bout de vos rêves parce que vos rêves sont valides…

Source : Dakaractu

Le phénomène mondial de la piraterie et des logiciels contrefaits n’épargne pas le géant de l’informatique Microsoft Corporation. Ce qui leur a occasionné pour l’année 2014 une perte d’environ 8 milliards de dollars dû au fait que 90% des ordinateurs vendus dans la région Afrique (de l’ouest, de l’est du centre et des îles de l’océan indien) sont équipés de système d’exploitation piratés ou contrefaits. Ces propos de Mark Pristchard (Directeur des ventes Afrique de l’Ouest et du centre) sont ressortis en marge de la conférence de presse qu’il a tenu le mercredi 09 février 2017 à la maison de la presse de Dakar, en présence de son homologue Kaylash Bhana (Directeur des ventes Afrique de l’Ouest, de l’Est, du centre, et des îles de l’océan indien).

Microsoft a donc décidé de se rapprocher des partenaires et quelques agences du gouvernement du Sénégal dans sa lutte contre la contrefaçon et la piraterie afin de sensibiliser, éduquer et lutter contre la piraterie.

A travers ce partenariat, Monsieur Kaylash Bhana souhaite présenter la stratégie commune mise en place afin de contribuer à la protection et à la sécurité des données des individus et des organisations en entreprises. Selon lui «les entreprises diminuent de 10 fois plus de risque de cybercriminalité et par ailleurs accroissent leur productivité en utilisant des logiciels authentiques».

A travers cette campagne de sensibilisation, Microsoft compte bien présenter aux publics les risques liés à l’usage de licences non authentiques (pertes de données) et surtout d’un point de vue économique la distorsion de la chaine de valeur car les revendeurs ne paient ni taxes, ni TVA et font perdre à l’Etat, d’innombrables ressources financières. Ce que Mark Pritchard finira par traduire en ces termes: «Toute action visant à freiner notre développement sécuritaire est un ennemi qu’il faut neutraliser».

Source : PublitechEcho

Interpellé, ce vendredi, à Saly (Mbour), sur l’attribution de la 4G au Sénégal, Abdou Karim Sall persiste et signe que « la Licence 4G n’existe pas au Sénégal », a-t-il martelé.

D’après lui, si Sonatel est, en ce moment, le seul opérateur téléphonique du pays à posséder la 4G, cela ne fait pas de lui un détenteur de la Licence.

En effet, affirme-t-il, le processus d’attribution est plus complexe qu’on ne le pense. Et répond à des règles ou un cahier des charges bien établis en la matière.

« Il faut lancer un appel à candidatures. Malheureusement, celui que nous avons lancé en janvier 2015, s’est avéré infructueux, car il fallait permettre aux consommateurs d’avoir la 4G au Sénégal, avant la fin de l’année 2016 », a expliqué le Directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp).

Se voulant plus clair, il affirme que cela se comprend à bien des égards, puisque, dans les cahiers des charges actuels des opérateurs de téléphonie au Sénégal, la Licence 4G ne figure pas. C’est pourquoi, dira-t-il, compte-tenu des obligations et indications, l’Artp a jugé nécessaire de faire un autre appel à candidatures.

« L’année dernière, nous avons procédé au renouvellement de la concession Sonatel. Donc, nous en avons profitél comme le prévoient les cahiers des charges, pour élargir le périmètre de la concession », a rappelé Abdou Karim Sall.

Et de poursuivre : « cette nouvelle convention précise la durée, les conditions d’attribution et de résiliation de la concession ».

Sources : Actusen / Seneplus

Les médias remplissent plusieurs fonctions de nature cognitive et socio-affective, dans une « société de communication » où les entreprises audiovisuelles peuvent jouer un grand rôle.

La multiplication des écrans et la concurrence des chaînes amènent souvent les producteurs-diffuseurs à renouveler constamment leur offre de contenus pour remporter des parts de marché, dans un écosystème dont les contours économiques se redessinent régulièrement, au rythme des mutations qui interviennent dans les technologies de l’information et de la communication.

Le public réceptacle, en «consommateur souverain », se nourrit du développement des dispositifs numériques interactifs, de plus en plus présents dans les programmes audiovisuels.

Ces bouleversements notés dans les modes de consommation favorisent de fortes incertitudes qui déteignent, parfois, sur le respect des stipulations contractuelles des cahiers des charges et de la réglementation qui garantissent une activité des médias conforme aux attentes des populations.

Le CNRA travaille à la sensibilisation des acteurs de la dynamique audiovisuelle, pour faire valoir une culture citoyenne de l’innovation qui sert leur activité, enjeu essentiel dans l’exercice de la liberté de l’information.

Le Collège du CNRA, réuni en sa séance du 02 février 2017 et après en avoir délibéré, rend public le présent avis sur les faits constatés et répertoriés dans la période du 1er octobre au 31 décembre 2016.

DYSFONCTIONNEMENTS ET MANQUEMENTS

Au cours du quatrième trimestre de l’année 2016, les dysfonctionnements et manquements constatés ont trait aux points ci-dessous énumérés.

La programmation de films comportant des séquences obscènes et violentes à des heures de grande écoute. Il est noté une persistance de la programmation par la majeure partie des acteurs audiovisuels de séries/fictions télévisées, caractérisées par l’expression de plusieurs formes de violence (physique, morale).

La diffusion de séries télévisées mettant en scène des victimes ensanglantées. De telles images qui banalisent la violence, diffusées aux heures où les familles sont en général devant la télévision, posent problème, surtout pour le jeune public particulièrement sensible et vulnérable et très attaché à ces séries.

La diffusion par certaines télévisions de publicité autour de thématiques dédiées aux praticiens de la médecine traditionnelle. Ces pratiques constituent une violation des dispositions des articles 8 à 14 de la loi n°83-20 du 28 janvier 1983 relative à la publicité et celles du décret n°67-147 du 10 février 1967 instituant le Code de déontologie médicale ainsi que des stipulations des articles 17 à 22 du cahier des charges applicable aux radios privées commerciales et 34 à 40 du cahier des charges applicable au titulaire d’une autorisation de diffusion de programmes de télévision privée de droit sénégalais.

Le placement systématique de produits ou publicité commerciale sauvage pendant des émissions télévisées.

La persistance des dérives verbales, la diffusion de propos grossiers et choquants, notées lors d’émissions radiophoniques. Ces dérives sont notées principalement dans les émissions concernant des faits divers, qui sont diffusées quotidiennement le matin.

RECOMMANDATIONS

Face à de tels dysfonctionnements et manquements, qui constituent une violation des dispositions des textes législatifs, réglementaires et des cahiers des charges en vigueur au Sénégal dans le domaine de l’audiovisuel, le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel fait les recommandations énumérées ci-dessous.

L’arrêt de la diffusion de scènes obscènes ou de violence et de propos grossiers et choquants aux heures de grande écoute, où le jeune public est susceptible d’être le plus présent devant l’écran. A cet effet, le CNRA réitère sa recommandation de mise en place, au sein des télévisions, conformément au cahier des charges, de commissions de visionnage qui seront chargées de recommander aux chaînes une classification des programmes.

Le respect des dispositions des lois, des règlements et des stipulations des cahiers des charges relatives à la publicité.

Dans le même ordre d’idées, le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel a adressé une observation à la 2STV, suite à la diffusion, le 20 janvier 2017, de l’émission « Le Grand rendez-vous » consacrée ce jour-là, à l’esclavage en Mauritanie.

Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel appelle les médias audiovisuels à une préparation particulière et une attention soutenue, lorsque des questions sensibles sont abordées, afin d’éviter des dérapages, confusions, prises de positions inappropriées, de nature à entraîner des conséquences préjudiciables.

Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel accordera une attention particulière à la mise en œuvre de ces recommandations par les acteurs du secteur, en vue de corriger les manquements constatés et d’éviter qu’ils ne se reproduisent.

Le Collège des Conseillers du CNRA

L’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) n’a pas été officiellement saisie par l’opérateur de téléphonie mobile Tigo Sénégal concernant la cession de ses actifs au groupe Wari, a soutenu, jeudi à Saly (Mbour), son directeur général, Abdou Karim Sall.

“Je ne me prononcerai pas sur cette question étant donné que je n’ai reçu aucune correspondance officielle de Tigo me parlant de son intention de céder ses actifs à Wari”, a répondu M. Sall à la question d’un journaliste.

S’exprimant en marge d’un séminaire de partage avec les journalistes sur les 15 ans de l’ARTP, Abdou Karim Sall a précisé que “la condition sine qua non d’une cession de concession, c’est l’approbation de l’Etat du Sénégal”.

“Si tel est le cas [rachat de Tigo par Wari], le Code des télécommunications dispose des moyens nous permettant de [valider] cette opération si nous avons l’accord des autorités’’, a encore ajouté M. Sall.

Avec APS et Dakaractu

De sa décision de céder Tigo à Kabirou Mbodje, Diego Camberos ne retient qu’une chose : son « enfant » a échu dans de bonnes mains. Celles d’un « homme expérimenté qui a bâti une impressionnante société financière. Dans cet entretien exclusif accordé à Dakaractu, l’homme d’affaires reviendra sur certains détails de la transaction et sur son avenir. ENTRETIEN…

Dakaractu : Les dernières nouvelles font état de l’achat de Tigo par le patron du groupe Wari, pouvez-vous nous révéler comment la transaction s’est faite ? Maintenant que la transaction est officialisée, pouvez-vous nous dire à combien elle s’élève ?

C’est une information publique maintenant, cela a été annoncé. Je vous invite à aller sur notre page Milicom et vous aurez tous les détails de la transaction et aussi le montant. C’est déjà publié dans notre page Web.

Peut-on dès lors considérer TIGO comme un produit local ?

Tigo a toujours été un produit local, je pense. Tous les produits que nous offrons dans la compagnie ont été créés au Sénégal. Donc, bien sûr, ce sont des produits locaux et cela ne va pas changer. Milicom est une multinationale certes, mais nous avons une équipe locale qui comprend le marché, Tigo est un produit local.

Pourquoi Milicom, la maison-mère de l’opérateur, a décidé de vendre ses actifs au Sénégal ?

C’était une décision difficile à prendre croyez-moi, en particulier à cause des bons résultats que nous avons réalisés ces trois dernières années. Nous avons beaucoup investi dans le pays, notre marque s’est beaucoup améliorée en perception, nous avons une équipe très passionnée, engagée, et très professionnelle. Mais, comme vous le savez, nous avons des responsabilités envers les actionnaires. Le groupe Wari est venu avec une offre très intéressante et nous pensons que c’est une grande opportunité pour amener nos deux compagnies à un niveau supérieur. En réalité, cette convergence avec les services financiers et les services télécoms est le futur. En fait, c’est la première fois qu’une compagnie de télécoms est rachetée par un opérateur financier. C’est une grande opportunité, la première en Afrique de voir réellement la convergence dans le monde digital, entre les services financiers et de télécommunications. Donc je suis sûr que le marché Sénégalais verra beaucoup d’innovations découlant de cela, et beaucoup d’offres pertinentes pour s’ouvrir au monde. C’est une fusion très attrayante. Donc Milicom a eu raison d’accepter cette offre du groupe Wari.

La presse avait annoncé récemment votre démission pour rejoindre un groupe installé dans un des pays du Golfe était-ce un signe annonciateur de ce qui vient d’être conclu ?  

Cela n’a rien à voir avec la vente de la compagnie. Je voudrais exprimer ma gratitude au groupe Millicom. J’ai passé huit ans avec eux, et ils auraient souhaité que nous continuions ensemble. Mais c’est une décision familiale. Ma famille et moi avons passé huit ans en Afrique. Je pense que c’ est le moment de continuer ma carrière dans un continent où je n’ai pas encore travaillé : l’Asie. J’ai voulu d’ailleurs reconsidérer mon projet de départ avec l’arrivée de cette transaction car c’est réellement un challenge attractif et important dans notre industrie. Mais j’ai finalement décidé pour des raisons familiales. Il n’y a vraiment aucun lien avec la vente de la compagnie.

Coïncidence pour coïncidence on parlait de votre démission alors que Tigo faisait l’objet d’un redressement fiscal de 5 milliards de francs CFA. La direction des Impôts, avait même lancé un Avis à tiers détenteur, avant de recueillir un milliard des comptes bancaires de l’opérateur de téléphonie mobile. Quelle est votre part de vérité ?

Toutes les entreprises du Sénégal font face à ces défis à la fin de chaque année. Alors, comme elles, Tigo fait face à ces problèmes de taxes dans la gestion normale de son business. Nous avons réglé cette situation comme toute autre entreprise qui pourrait faire face à des paiements de taxes au Sénégal. Donc encore une fois, mon départ n’a rien à voir avec cela.

Quelle est la situation de l’entreprise que vous laissez au repreneur?

Je pense que le groupe Wari a vu la grande opportunité au regard des performances de la compagnie. Ces trois dernières années nous avons accru notre part de marché et augmenté nos revenus. Nous avons une croissance à deux chiffres ces deux dernières années. Nous avons lancé des innovations comme Tigo business pour nos clients corporate et Tigo cash qui est notre service financier mobile. Nous avons changé complètement notre portefeuille de produits et notre marque est aujourd’hui beaucoup plus forte. Tout cela pour dire que la trajectoire de la compagnie est très claire. C’est pourquoi il a été difficile de prendre la décision de vendre au niveau de Millicom car nous sommes en très bonne position et nous nous améliorons continuellement. Je suis très fier d’en parler. Cela a pu être possible car nous avons une équipe formidable, professionnelle et engagée.

Maintenant que vous partez, que va devenir le grand projet que vous aviez récemment initié, celui du Datacenter de Diamniadio?

C’est en cours. Je vous invite à y aller, les travaux sont en cours. Vous pouvez voir, y entrer et le visiter. Nous projetons d’ici à la fin du mois de mars de terminer les travaux et de le rendre fonctionnel. Rien ne change, nous poursuivons nos plans. Nous avons toujours les mêmes ambitions. Ce projet Datacenter continuera. Je peux vous dire que d’ici à la fin de mars vous verrez un Datacenter fonctionnel comme promis.

Vous partez alors que Tigo n’est pas encore détenteur de la 4 G, cela ne vous donne-t-il pas un goût d’inachevé ?

C’est toujours un plaisir d’avoir la 4G, surtout pour quelqu’un qui dirige une compagnie de télécommunication digitale. Cependant, le sujet est toujours d’actualité, il y a toujours des démarches en cours. En attendant nous nous concentrons sur ce que nous avons. Nous avons agrandi et amélioré notre réseau internet 3G. Nous offrons aujourd’hui de l’internet de haute qualité à nos clients. Et ça a été un grand facteur de notre croissance. Nous sommes très contents de la qualité de l’internet que nous fournissons aujourd’hui. Mais cela, c’est la technologie. Nous parlons aujourd’hui de 4 G, demain on parlera de 5G, 6G. Ceci va avec la mouvance quotidienne des compagnies de technologie, une compagnie digitale. Bien sûr en tant que Directeur général d’une compagnie de télécommunication, on n’aimerait offrir toujours plus à nos clients. Mais en attendant nous nous focalisons sur ce que nous avons et nous nous assurons que le client en tire le meilleur. Et je peux vous assurer et je pense que vous le savez notre internet est de haute qualité, et nos clients le reconnaissent.

Quel bilan tirez-vous de votre gestion à la tête de Tigo ?

Ce qui m’a marqué c’est l’équipe de Tigo Sénégal. J’ai du respect pour l’équipe que j’ai. J’ai une équipe formidable qui fait réellement la différence sur le marché, très engagée, très passionnée, et ils ont accepté le défi avec moi. Mes sentiments, mes remerciements vont à leur endroit car ils ont été vraiment fantastiques.

La position de Tigo dans le secteur des télécoms au Sénégal vous satisfait-elle, aujourd’hui que vous partez? Comment appréciez-vous le niveau de la concurrence au Sénégal ?

Vous savez, le marché de la téléphonie est un marché très concurrentiel. Mais c’est un environnement est assez positif, je dirais. Nous avons reçu le soutien des autorités, du gouvernement. Il y a de la concurrence certes, mais le plus important est que le marché soit équilibré. Et nous avons bénéficié du soutien des autorités pour améliorer cet équilibre sur le marché. C’est vraiment un bon partenariat qui a été mis en place .

Quels conseils donneriez-vous à Kabirou Mbodje qui va assurer la relève ?

Kabirou est un Directeur général très expérimenté. Ce qu’il a bâti à la tête du groupe Wari, est impressionnant. Je lui demanderais plutôt des conseils pour savoir comment il y est arrivé. Il a été entreprenant, il a construit un business assez grand, et aujourd’hui il veut accélérer sa croissance. Alors les conseils seraient plutôt dans l’autre sens.

Un mot sur votre présence au Sénégal ?

Je ne sens que de la gratitude envers le Sénégal. Ils m’ont accueilli ainsi que ma famille. Nous nous sommes sentis chez nous dès le premier jour, les gens sont formidables. Donc je n’ai rien d’autre à exprimer si ce n’est de la gratitude envers les autorités, ma grande équipe, le marché… Merci Sénégal ! C’est une grande partie de ma vie.

Peut-on savoir la prochaine destination de Diego Camberos et ses projets ?

Nous vivons dans un petit monde, spécialement dans l’univers des télécommunications. Je serais dans la télécommunication avec un groupe différent et un autre défi. On ne sait jamais. Je serai quelque part à côté…

Source : Dakaractu

Les Sénégalais ont pour la majorité accueilli avec un grand élan de patriotisme le rachat de Tigo par Wari. Le fait est inédit, la filiale d’une multinationale absorbée par une une entreprise locale, devenue depuis peu régionale voire internationale. Sans rentrer dans les détails économiques et financiers (ceci fait déjà et fera encore l’objet d’autres analyses par d’autres experts du secteur…), nous avons pu relever sur le plan technique un certain nombre de défis qui sans doute seront déterminants pour la croissance continue de ce désormais ex opérateur de télécoms sous l’escarcelle de Millicom International Cellular.

En effet depuis l’année 2016, la maison mère de la société Sentel GSM avait annoncé sa décision de se séparer de ses opérations en Afrique et de ne plus se concentrer que sur celles basées en Amérique latine plus rentables. Millicom a (ou avait) une présence en Afrique au Tchad, en RDC (vendue à Orange à 160 millions $), au Ghana, au Rwanda et au Sénégal.

Annoncée dans un communiqué officiel conjoint diffusé par Tigo et Wari, la vente a été rendue publique ce mardi 7 février 2017. Pour un coût de 129 millions $, soit environ 80 milliards FCFA, certains jugent de montant trop peu et d’autres soutiennent le contraire, avec des argumentaires dans les deux camps.

Pour rappel, la société Sentel GSM, pour s’installer au Sénégal en 1998 avait payé sa licence 2G pour la modique somme de 50 millions FCFA. La concession a été renouvelée en fin 2012 par les autorités actuelles, avec l’intégration de la 3G pour un montant cette fois ci de 50 milliards F CFA. Les dirigeants de Tigo avaient annoncé en 2013 un investissement de près de 50 milliards F CFA pour le renouvellement de son réseau et le déploiement de la 3G.

En acquérant cet opérateur, le spécialiste et numéro 1 du transfert d’argent au Sénégal doit faire face à ces défis que nous vous listons de manière non exhaustive :

Obtenir la licence 4G : Ce sera certainement le premier défi. Wari aura l’obligation de poursuivre les discussions déjà entamées par le top management de Tigo avec les autorités sénégalaises pour l’obtention de sa licence 4G. Cette technologie n’est pour le moment exploitée que par l’opérateur Orange.

Accroître ses parts de marché : Tigo est actuellement le 2ème opérateur avec un parc de 3 876 795 abonnés devant Expresso (3 507 654) et derrière Orange (8 583 210), selon les chiffres de l’ARTP dans son rapport du 30 septembre 2016. Tigo a toujours eu du mal à rattrapper son concurrent direct Orange qui creuse de plus en plus son écart avec lui. Ce qui n’est pas le cas pour son challenger Expresso qui aussi se démène tant bien que mal.

Réussir la fusion des services du mobile money : Le système de transfert d’argent uniquement est aujourd’hui fortement concurrencé avec le l’arrivée de nouveaux acteurs très dynamiques. Orange a su tirer son épingle du jeu à intégrant le système de wallet (portefeuille) et s’en sort plutôt bien. Ce que Tigo Cash (le système de mobile money de Tigo) n’a pas pu encore réussir totalement. En utilisant sa propre infrastructure, son propre réseau, avec en plus un parc d’abonnés déjà existant, Wari sautera à coup sûr certaines barrières, notamment de dépendance face à son concurrent Orange.

Obtenir un agrément bancaire : Orange est le premier opérateur télécom en Afrique de l’ouest à obtenir un agrément de la banque centrale pour émettre de la monnaie virtuelle. En passant par sa nouvelle société de télécom, Wari aura les coudées franches pour suivre cette même dynamique. Cet agrément lui évitera de passer par une banque pour émettre de la monnaie. A noter aussi que des rumeurs d’achat d’une banque en Afrique de l’ouest sont prêtées à Wari, ce que son PDG Kabirou Mbodje n’a pour le moment ni infirmé, ni confirmé. Wait and see…

Renforcer la qualité du service et le service client : On le sait, en Afrique, le service client n’est presque jamais satisfaisant. Ceci est valable aussi bien chez Wari que chez Tigo. Les attentes des consommateurs sont donc longues.

Préserver les emplois : l’Etat du Sénégal a intérêt à suivre de très près la suite des opérations. Même si la direction générale de Tigo a tenu à rassurer ses employés à travers une note interne. Les emplois sont toujours menacés dans ce genre de situation. Pour rappel un projet d’externalisation de certains services de Tigo vers l’équipement Ericsson avait soulevé l’ire et le désaccord des syndicalistes de la boîte. Une grande partie des agents de Tigo qui avaient rejoint Ericsson ont perdu leur emploi (certains pour départ négocié) en fin 2016.

Préparer un rebranding (changement de marque) : Le PDG de Wari Kabirou Mbodje a annoncé que pour le moment la marque Tigo sera conservée mais nous ne serons pas surpris si un jour la marque venait à être abandonnée au profit de Wari ou d’un tout nouveau nom. La marque Tigo est toujours exploitée par Millicom International Cellular qui a encore ses opérations en Amérique latine. Par conséquent si Tigo Sénégal (Sentel GSM) ne lui appartient plus, il serait plausible que la multinationale demande au nouvel acquérir de ne pas utiliser cette marque. A moins que le groupe Wari ne s’engage dans un contrat de concession de marque avec Millicom.

Le mardi 7 Février, au Radisson Blu Hotel, a été lancé officiellement le programme de requalification professionnelle nommé « FAST ». Fruit d’un partenariat entre l’EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne), l’ESP (École Supérieure Polytechnique de Dakar) et l’entreprise Edacy, l’initiative s’inscrit dans la continuité du programme « Moocs Afrique ». FAST permettra de requalifier, d’insérer en entreprise et d’accompagner en entrepreneuriat 100 profils IT au Sénégal et en Côte d’Ivoire d’ici fin 2017. Formés en 8 mois grâce à un contenu pratique et théorique de première qualité et à une expertise internationale et locale, les bénéficiaires du programme pourront rejoindre les entreprises partenaires parmi lesquelles Nestlé, Logitech, Gainde2000, Neticoa etc…

Le lancement, placé sous le haut patronage du Ministre des Postes et Télécommunications du Sénégal, a réuni M. Dimitrios Noukakis – Directeur du programme MOOCs Afrique à L’EPFL, Mohamadou Arabani Saibou – Directeur Général de l’ESMT, Seydina Ndiaye – Directeur de Seysoo et membre du Bureau Exécutif de l’OPTIC, Mouhamed Diouf – Directeur du Centre des Etudes et de Gestion des Projets à GAINDE2000 et Temitope Ola – Fondateur et Directeur d’EDACY dans un panel sur l’adéquation formation/emploi et l’avenir des jeunes diplômés africains.

Les premiers résultats du pilote lancé en Décembre 2016 sont prometteurs avec plus de 500 étudiants inscrits au programme et près de 300 actifs. Les 25 meilleurs profils se verront placés en immersion en entreprises courant Avril pour une durée de 6 mois. Un programme sélectif avec 5% de candidats retenus à l’issue d’un rigoureux processus de sélection et d’accompagnement prenant en compte compétences techniques, transversales et interpersonnelles.

Ce sont déjà près de 100 étudiants qui se sont préinscrits pour la prochaine cohorte du programme au Sénégal qui sera lancée en juin 2017.

via communiqué

 

Dakar -7 Février 2017 – Le Groupe Millicom a annoncé aujourd’hui qu’il a conclu un accord avec le Groupe Wari portant sur la cession de Tigo Sénégal. La transaction suivra le processus réglementaire en vigueur.

A ce propos, Mauricio Ramos, Directeur Général de Millicom affirme que: « Nous sommes très reconnaissants au Gouvernement du Sénégal pour son soutien pendant près de deux décennies et grâce auquel nous avons pu rendre plus autonomes des millions de clients avec la technologie mobile et contribuer à promouvoir l’inclusion sociale et financière. Nous exprimons également notre gratitude à l’ensemble de nos employés dont le dynamisme et l’engagement ont permis à Tigo Sénégal de devenir une entreprise solide et durable.
Nous sommes convaincus que Wari saura s’appuyer sur la force de Tigo Sénégal pour encore améliorer et développer les services actuellement fournis aux clients ».

Kabirou Mbodje PDG de Wari souligne que «cette acquisition est un pas décisif dans la stratégie du Groupe Wari de créer une réelle valeur ajoutée sociale pour les populations sénégalaises et africaines.
Nous restons convaincus que ce sont des initiatives privées africaines, comme celle que nous venons de sceller, alliées au soutien inconditionnel du Service Public et de toutes les populations, qui permettront les avancées majeures dans nos économies et l’essor du continent Africain.
Notre volonté est de mettre en commun les énergies et l’expertise de nos équipes et deux Groupes et de créer une Communauté Wari afin d’offrir aux consommateurs les meilleurs services, toujours moins chers et une plus grande proximité.
Ce nouvel ensemble composé de Wari et Tigo, est au service des populations. Il appartient à tous les sénégalais parce que créé par Wari, un Groupe international, né au Sénégal. »

Wari, plateforme digitale de services financiers, leader au Sénégal, est présente dans 60 pays, et fournit des services à plus de 200 millions de clients à travers son réseau.

Les clients Tigo continueront à bénéficier de leurs produits et services, ainsi que de l’accompagnement de son service client et de son réseau de vente.

Cette synergie entre Tigo et Wari donnera naissance à un opérateur global plus fort qui apportera encore plus d’innovations et de services intégrés pour la plus grande satisfaction des populations vivant au Sénégal.

A propos de Tigo

Tigo est la marque commerciale de Sentel SA qui est une filiale du groupe Millicom International Cellular (MIC) exploitée au Sénégal depuis 2005. Tigo est aujourd’hui le deuxième opérateur de téléphonie mobile au Sénégal.
Le groupe MIC est l’un des leaders mondiaux dans le secteur des télécommunications avec une présence dans douze pays aussi bien en Afrique qu’en Amérique Latine.

Depuis le lancement de sa 3G+, Tigo Sénégal s’est donné pour ambition de faire découvrir et vivre le digital lifestyle aux populations et entreprises du Sénégal. Cette promesse se concrétise d’une part par les offres innovantes et accessibles que l’opérateur lance sur le marché, mais surtout s’inscrit dans une démarche d’entreprise citoyenne qui souhaite mettre le numérique au service des communautés et du développement économique du pays.
Tigo s’adresse à tous les segments de marché, avec des services spécifiques et variés. En plus de sa marque ombrelle Tigo, elle est présente sur le marché avec Tigo Business pour le monde professionnel et Tigo cash pour les services financiers mobiles.

Plus d’informations sur www.tigo.sn
Contact: Joyce Sagoe Gotta – Directrice Marketing, 32 824 00 00, jsagoe@tigo.sn

A propos de Wari

Lancée en 2008, Wari est une plateforme digitale proposant des services à forte valeur ajoutée sociale à destination du grand public, des entreprises, des institutions financières et des commerçants.

La plateforme digitale financière Wari, disponible dans plus de 60 pays, à travers 500,000 points de services directs et partenaires dans le monde dont plus de 45,000 en Afrique, propose une large gamme de produits et services (paiement de factures d’eau et d’électricité, abonnement TV, achat de crédit téléphonique, jeux & loteries, envoi et réception d’argent, Carte Wari, assurances, etc.) et accepte tous les moyens de paiements (cash, compte bancaire, vouchers, cartes, wallets, etc.).

Wari est en partenariat avec 154 banques et institutions financières de référence. Plus de 1 000 partenaires sont connectés à sa plateforme digitale

L’objectif de Wari est de promouvoir l’accès aux services financiers de base à tous et pour tous, au sein d’un écosystème ouvert, intégré et fédérateur, grâce à des services simples et adaptés aux besoins des populations, des partenariats stratégiques, un large réseau de proximité et une plateforme hautement sécurisée.

Site Web: www.wari.com
Contact: Awa Dia, Directrice Communication Groupe – awa.dia@wari.com