Face à la presse, les responsables du CTIC Dakar ont fait la présentation des principales activités du Jambar Tech Festival. La 1ere édition de cet évènement qui se tient à Dakar du 14 au 16 décembre 2016 abritera la deuxième édition des « JETIC » (Journées de l’Entrepreneuriat dans les TIC) et sera clôturée par la deuxième édition du dîner de gala des « Jambar Tech Awards ».
Accompagné de ses partenaires qui ont également pris la parole, le CTIC Dakar a fait le déroulé de ce qui est prévu pour ces trois jours du festival (8 meet- up, 5 activités phares, un espace B2B et des stands d’exposition. « Business reverse pitch », « Cocktail business angels », « Fail Conference », « Tekki48 », « Connectic »).

 

La 1ere édition du Jambar Tech Festival se tient à Dakar du 14 au 16 décembre 2016. Organisé par l’incubateur CTIC Dakar en collaboration avec le Ministère des Postes et des Télécommunications, SONATEL, le FONGIP, la Francophonie, le programme WAZIUP et des partenaires tels que la Mairie de Dakar, OPTIC et l’ADIE, cet évènement abritera la deuxième édition des « JETIC » (Journées de l’Entrepreneuriat dans les TIC) et sera clôturé par la deuxième édition du dîner de gala des « Jambar Tech Awards ».

Selon le communiqué du CTIC Dakar, “l’écosystème tech et entrepreneurial sénégalais pourra se retrouver lors de cette initiative portée par l’incubateur d’entreprises TIC leader en Afrique francophone.”

La multi-conférence phare JETIC se déroulera les 14 et 15 décembre à l’Hôtel de Ville de Dakar avec pour credo « Tech, Business & Fun ». Elle regroupera près de 1000 professionnels du secteur, speakers de renom, médias et exposants.

Cette année les JETIC ce sont 8 meet- up, 5 activités phares, un espace B2B et des stands d’exposition. « Business reverse pitch », « Cocktail business angels », « Fail Conference », « Tekki48 », « Connectic » voici quelques uns des concepts qui seront présentés, note le communiqué.

Pour clore cette fête comme il se doit, pour la seconde fois les Jambar Tech Awards récompenseront les acteurs du numérique qui auront su se démarquer en 2016 aux yeux des professionnels du secteur et du grand public. Les Jambar Tech Awards ont enregistré cette année près de 3000 votes ! La cérémonie aura lieu le 16 décembre au King Fahd Palace.

 

L’Afrique est dans une belle dynamique en ce qui concerne l’usage des nouvelles technologies. Depuis les années 1990 où l’on observa une réelle démocratisation des équipements informatiques et d’internet, aujourd’hui le continent est dans une phase majeure de son usage de toutes ces technologies pour favoriser son développement. Même si elle est en marge de la conception globale de ces technologies, le continent demeure un utilisateur assidu. Seulement, en ce siècle numérique, si la transformation digitale de l’Afrique veut être réellement acquise, il est évident que certains freins devront être levés afin d’avoir dans le long terme un résultat optimal qui peut impulser la croissance du continent. Car même si la transformation est technologique, elle est également humaine.

Quels sont les enjeux de la croissance des technologies en Afrique ?

Malgré un contexte mitigé, le digital joue aujourd’hui un rôle majeur pour la transformation numérique du continent. Il comporte de multiples enjeux qui peuvent impacter de manière positive le continent africain. Tout d’abord, il faut savoir que les nouvelles technologies s’adaptent à tous les secteurs d’activités en Afrique. Que cela soit l’industrie, la finance, la santé, l’agriculture, l’éducation, l’hôtellerie, le tourisme, le secteur des énergies renouvelables, etc. Tous ces secteurs d’activités bénéficient de l’apport de ces nouvelles technologies.

  • L’enjeu économique :

Grâce à la croissance des nouvelles technologies, aujourd’hui les entreprises africaines gagnent en compétitivité, deviennent performantes et surtout développent une nouvelle gamme de services qui répondent aux besoins de la population africaine et changent les habitudes de consommation. Par exemple, la croissance du mobile en Afrique, environ 67 millions de smartphones, mène le continent vers une condition « mobile first » avec des problématiques comme le mobilebanking à laquelle des startups africaines apportent déjà des solutions. On peut citer, We cash up au Cameroun, Paydunya au Sénégal, la success-story M-pesa au Kenya, etc. En plus, pour les entreprises, un marché international s’ouvre désormais à elles et leur permet de réaliser plus de business. Et donc cette transformation des entreprises africaines au rythme du digital permettra non seulement de satisfaire les attentes du public africain, mais également de faire émerger des leviers de croissance dans le but d’atteindre une meilleure rentabilité dans un contexte régional et international. D’autre part, le digital permettrait au continent d’avoir de meilleurs placements sur les marchés financiers.

  • Un enjeu socio-éducatif

La croissance des technologies en Afrique comble des objectifs éducatifs, culturels et sociaux. Aujourd’hui, l’éducation est totalement démocratisée, car internet et les technologies associées ont permis cet accès à l’information. Des plateformes et initiatives se créent et permettent aux jeunes africains d’apprendre et de gagner de nouvelles compétences. C’est d’ailleurs l’exemple de la future bibliothèque numérique de Tambacounda une région du Sénégal ou encore Myskills4Africa lancé par Microsoft et qui utilise la technologie du 21e siècle pour donner également à ses volontaires la possibilité d’aider de n’importe où dans le monde. On peut également citer des plateformes comme Ecoles au Sénégal qui disposent d’un ensemble de cours suivant le programme éducatif sénégalais.

En fait, la transformation digitale du continent est plus qu’humaine que technologique, car l’humain est au centre de cette transformation. D’où toute l’importance que ce dernier soit formé et dispose des compétences nécessaires pour apporter son potentiel à cet écosystème digital africain. En cela, les nouvelles technologies aident à promouvoir la naissance de diverses plateformes et à fournir un contenu innovant et ciblé pour les Africains permettant ainsi de pallier le gap de compétences sur le continent. La formation est alors très importante.

C’est grâce au gain de ces compétences que les jeunes Africains pourraient créer les solutions innovantes de demain et que les entreprises pourraient renforcer leur compétitivité, faire du business tout en créant des emplois.

  • Un enjeu collaboratif

Sur le continent, l’usage d’internet et des multiples technologies du numérique est en pleine révolution. Rien qu’au Sénégal, on dénombre 8 143 086 internautes sur une pénétration du mobile, selon l’ARTP (Agence de Régulation des Télévisions et des Postes) de 116,71 % en juin 2016. Et avec l’accélération de l’utilisation des réseaux sociaux, dont Facebook qui compte en Afrique, au mois de septembre 2016 148.215.000 utilisateurs : les frontières sont mises à nu. En effet, l’émergence des réseaux sociaux, le boom de l’utilisation du mobile et l’adaptation des technologies au marché local font que l’échange d’information devient fluide. Cela favorise le travail collaboratif entre des millions de personnes dans le monde.

Seulement, même si aujourd’hui les enjeux des technologies numériques demeurent importants pour le continent, les problématiques à surpasser pour un écosystème digital africain épanoui subsistent.

Les freins de la digitalisation en Afrique

La transformation digitale du continent est déjà en cours. De multiples solutions innovantes sont mises sur pied grâce aux technologies numériques. Mais comme toute aventure, il arrive que des obstacles soient au rendez-vous. Et ces derniers ralentissent la dynamique engagée sur le continent. Dans une Afrique qui constitue la deuxième région la plus dynamique du monde en termes de croissance derrière l’Asie et à égalité avec le Moyen-Orient selon le cabinet Deloitte SAS, il faut lever ces obstacles.

  • La peur du changement

Comme dit un peu plus haut, la transformation digitale repose sur l’humain. Pour les entreprises, la peur du changement provoque souvent le ralentissement de leur propre transformation numérique. En réalité, les collaborateurs et autres employés de l’entreprise doivent eux même devenir acteurs de ce changement. Même si le changement est une manière de faire les choses beaucoup mieux avec une plus grande efficacité, il faudra toujours participer à la prise de conscience des décideurs dans les entreprises. Cela permettra de disperser les craintes nourries face au numérique. Le but étant de permettre à l’entreprise d’être acteur de sa transformation et non de la subir. Ainsi, il faudra participer de prime abord à une prise de conscience interne avant de penser les diverses mutations à effectuer.

  • Le manque de compétences

Si l’on veut se transformer, il faudra s’adapter. Il faut alors accepter l’appropriation des technologies numériques, leur compréhension et leur utilisation. Il sera alors impératif de comprendre leur prise en main pour appliquer leur fonctionnalité au métier. Il sera ainsi obligatoire d’aller vers la formation. Cette dernière pourra faciliter l’acquisition des compétences pour les collaborateurs et dans une vision plus grande, elle permettra aux entreprises et institutions africaines de pouvoir accélérer leur digitalisation. De même, la formation permettra de nourrir l’ambition d’embrasser cette transformation digitale.

  • La faible connectivité à internet

En plus du facteur humain qui constitue un obstacle majeur, il y a également la faible connectivité à internet qui demeure un problème de taille. En Afrique, le taux de pénétration d’internet est de 16%, ce qui est assez faible. Même si au Sénégal ce taux de pénétration était de 60,28% en juin 2016 selon le rapport de l’ARTP de Juin 2016. Cette disparité se justifie sans doute dans le déploiement des infrastructures TIC dans les pays. Il faudra alors que les états, les partenaires et les opérateurs télécoms créent les conditions idoines pour faciliter la pénétration d’internet et l’usage des technologies. Il faudra aussi impulser des changements institutionnels au niveau du secteur public. Ce dernier aspect permettrait de favoriser l’e-gouvernement sur le continent. Selon le dernier rapport UN E-Government Survey 2016, l’Afrique se place à la 75e place mondiale sur 193 pays grâce à la Tunisie.

Myskill4Afrika : une alternative pour impulser la transformation digitale en Afrique

Microsoft fait des affaires en Afrique depuis 1993 et ​​compte actuellement 22 bureaux dans 19 villes réparties dans 14 pays sur 54 sur le continent africain. Ce géant de la technologie du 21e siècle développe une plateforme éducative autonome et de calibre mondial pour aider les partenaires, les PME et les gouvernements à développer des compétences pour l’entrepreneuriat, l’amélioration de l’employabilité et la compétitivité. Dans ce cadre, MySkill4Afrika (Mes talents pour l’Afrique) est un projet qui permet aux employés de Microsoft du monde entier d’investir leur temps, leur talent et leur expertise dans le support d’un large éventail d’organisations et de particuliers à travers l’Afrique.

Lancé en décembre 2013, le programme MySkill4Afrika a réussi à envoyer plus de 300 employés de Microsoft en tant que bénévoles pour une ou deux semaines en Afrique. Ces volontaires ont aidé quelque 250 organisations et entreprises différentes dans 22 pays, soutenant et aidant environ 15 000 Africains. Mais ce programme c’est également un moyen d’encourager certaines technologies comme le Cloud Cumputing et d’anticiper son usage ô combien important en Afrique.

En réalité, cette technologie qui permet de « stocker sur des serveurs à distance des données et traitements informatiques traditionnellement localisés sur des serveurs locaux ou sur le poste de l’utilisateur » pourrait avoir un gros impact d’ici quelques années pour tous les internautes africains. Cette technologie peut encourager un accès à toutes les données et services sur n’importe quel terminal et en toute sécurité. D’ailleurs, le programme envisage également le cofinancement de projets ambitieux sur le cloud-computing en Afrique.

MySkill4Africa ou comment les entreprises doivent intégrer le digital marketing

Le programme est géré par l’initiative Microsoft 4Afrika qui se compose de personnes de diverses filiales de Microsoft en Afrique et qui ont un intérêt commun à accélérer le développement économique de l’Afrique et la croissance de son économie du savoir pour aider le continent à devenir un acteur précieux dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des biens et des services utilisant une main-d’œuvre hautement qualifiée.

D’ailleurs, toutes les organisations peuvent demander l’aide du programme MySkills4Afrika via leur filiale locale Microsoft et/ou partenaire. Dans ce contexte, le mardi 8 novembre à Dakar au Sénégal, une séance de formation animée par Blandine Rageade, Account Manager pour Microsoft Search Advertising a eu lieu à l’hôtel Novotel. Une autre mission pour MySkill4Afrika de former en tout 26 partenaires, dont 12 en webinaires. Une opportunité de leur faire comprendre les enjeux du marketing digital, mais également de leur faire assimiler certaines solutions comme le cloud computing et ses avantages pour le continent.

Parmi les 200 employés recrutés en tant que « bénévoles virtuels » pour MySkill4Afrika, principalement dans le rôle de coaching et de tutorat pour la jeunesse africaine ou même des start-ups et les petites et moyennes entreprises (PME) et les bénévoles rattachés à Microsoft, il faudra également désormais compter sur les agences marketing digital partenaires Afrique Communication et Senmarketing. À la suite de la formation, ces deux agences sont devenues des tops partenaires pour le programme MySkill4Africa et se chargeront entre autres du suivi des formations dispensées aux 26 partenaires.

La transformation digitale africaine comporte de gros enjeux pour le continent qui à travers une réelle dynamique est aujourd’hui en train de faire les efforts nécessaires dans le monde du digital. De belles initiatives émergent un peu partout pour exploiter ce puits d’opportunités qu’est le digital, mais également pour anticiper le déploiement de technologies du futur comme le cloud computing. Il faudra surtout réunir les conditions optimales afin que les disparités s’amenuisent et que la croissance prenne son envol.

Mamadou Mactar Diallo
Content & Social media marketer
Senmarketing

Président de l’Organisation des professionnels des Tic (OPTIC) du Sénégal, Antoine Ngom est un homme du sérail. Il est fréquemment invité dans les plus grands événements du continent consacrés aux Technologies de l’information et de la communication (TIC). Antoine Ngom décrypte, dans cet entretien, la portée de la Stratégie Sénégal Numérique 2025. Laquelle se fixe comme objectif de passer la contribution du secteur des Tic à hauteur de 10 % dans le Pib à l’horizon de 2025.

La Stratégie Sénégal Numérique 2025 (SN2025) vient d’être adoptée par le Gouvernement du Sénégal. Qu’est-ce qu’elle représente en termes de retombées sur le plan économique ?

A l’issue d’un processus inclusif et participatif qui a fait intervenir l’ensemble des parties prenantes du secteur des Tic, il a été élaboré un document de stratégie nationale. Il s’agit d’une avancée significative car cela fait très longtemps que notre pays ne dispose pas de stratégie de développement du digital au Sénégal.
Pour nous, cette stratégie est très importante à plusieurs titres. D’abord pour l’ambition qu’on s’est fixée, de passer à 10% du Pib à l’horizon de 2025. Il y a également la création de 35.000 emplois dans le domaine du numérique. Ce programme va contribuer à créer une augmentation du Pib de 300 milliards de FCfa au niveau des autres secteurs. L’ensemble des investissements, qui vont être mis en place pour pouvoir réaliser cette stratégie qui s’élève à 1.300 milliards, seront financés, dans la plus grande partie, par le secteur privé.

Quels sont les axes qui composent la Stratégie Sénégal Numérique 2025 ?

Le plus important reste certainement l’accès au haut débit ouvert et abordable pour l’ensemble des Sénégalais. L’accès au très haut débit partout à travers le Sénégal est une condition sine qua non pour réussir les défis que nous nous sommes fixés dans le cadre de cette stratégie.
Il y a également un volet important qui est l’administration numérique. L’objectif est de rendre plus efficace et plus performante notre administration, en automatisant l’ensemble des procédures au profit du citoyen. Sur ce volet, nous rappelons la nécessité de s’appuyer sur l’expertise locale qui peut accompagner la modernisation du secteur public. C’est ce qui se passe dans plusieurs pays, notamment en Côte d’Ivoire où l’agence en charge de l’Informatisation de l’administration (Sndi) a signé une convention avec le Gotic (Organisation des entreprises TIC) pour la prise en charge de ses projets.

Un autre axe important, la promotion de l’industrie numérique, est également prévu dans le cadre de ce programme. Un certain nombre d’actions sont prévues pour accompagner le secteur privé. Les deux actions majeures qui retiennent notre attention sont : 50 % des marchés publics Tic seront dédiés aux entreprises locales ou de la sous-région ; un financement au minimum de 1 milliard de FCfa par an pour la promotion du secteur et l’entreprenariat numérique.

Quel sera l’apport du secteur privé des Technologies et de l’information et de la communication (TIC) dans cet ambitieux projet du numérique ?

Dans les 1.300 milliards de FCfa qui sont prévus pour financer la Stratégie nationale, plus de 70% seront pris en charge par le secteur privé. Je pense qu’il s’agit déjà d’une contribution importante. Nous allons être les acteurs et les contributeurs principaux de ce programme. Les entreprises du secteur des Tic seront donc les principaux acteurs de la dissémination du numérique dans les secteurs économiques prioritaires. Notre secteur pourra jouer son rôle de catalyseur de l’économie et permettre aux autres secteurs d’être plus compétitifs et ainsi créer plus de valeur. Il faut également noter la forte création d’emplois qui en découlera.

Aujourd’hui, quels sont les préalables sur lesquels il faut travailler pour rendre rapidement très efficace cette Stratégie Sénégal Numérique 2025 ?

L’environnement juridique et réglementaire constitue la priorité sur laquelle il faut travailler. Le dernier Code des télécommunications de 2011 n’a pu réellement être appliqué parce que les décrets d’application qui devaient le compléter n’ont pas été adoptés à temps.
Etant donné que c’est un secteur qui évolue très vite, il y a lieu de procéder à un toilettage de tous les aspects juridiques et réglementaires, y compris les aspects institutionnels qu’il faut revoir également.

Nous nous réjouissons de la procédure de sélection d’un cabinet, engagé par le ministère des Postes et Télécommunications, pour la revue des textes du secteur. Cela permettra de prendre en charge les thématiques d’actualité occultées par l’ancien code. Des thématiques telles que le Big data, l’Internet des objets (Iot), la neutralité du net et la souveraineté numérique sont des notions à prendre en charge dans les textes du secteur.
De plus, nous devons passer à un « Code du Numérique » en lieu et place du code des télécommunications classique. La notion de télécommunications est obsolète et ne permet pas d’intégrer tous les aspects à prendre en charge par les textes qui guideront le secteur du numérique.

A cela s’ajoute le capital humain. Le numérique étant l’industrie du savoir par excellence, les ressources humaines constituent le facteur le plus important sur lequel il faut s’appuyer pour développer le secteur. Il y a un accent particulier qui va être mis, à la fois, sur la formation professionnelle (y compris la formation continue) et le renforcement de capacités, mais également sur l’adéquation entre les curricula de formation et les besoins des entreprises.

Qu’en est-il de l’appel à candidatures pour les licences FAI (Fournisseur d’accès à Internet) ?

Le Code des télécommunications de 2011 prévoyait l’arrivée de nouveaux FAI sous le régime de la licence. Ce qui rend difficile et complexe l’accès des Pme du secteur privé national à ce sous-secteur du numérique.

Dans le cadre de cette nouvelle stratégie, le point concernant les licences FAI fait partie des réformes prioritaires à prendre en charge rapidement pour permettre une démocratisation de l’accès à l’Internet, mais également une diversification et une plus grande concurrence dans le secteur des FAI. A l’époque, il y avait jusqu’à 15 Fournisseurs d’accès à Internet, mais ils ont tous disparu aujourd’hui. En dehors des opérateurs, il n’y a qu’Arc Informatique qui exerce l’activité de fournisseur d’accès Internet et qui offre une alternative par rapport aux opérateurs.

Dans la Stratégie Sénégal Numérique 2025, il est prévu qu’on assouplisse les conditions d’exercice des FAI en passant d’un régime de licence à un régime d’autorisation qui est beaucoup plus facile d’accès et plus simple pour les entreprises nationales.

Le ministère en charge du Numérique a convié toutes les parties prenantes du secteur à des discussions pour revoir le régime d’attribution des FAI. Nous avons tous discuté avec les autorités et les acteurs pour finalement revoir un certain nombre de textes qui seront mis en œuvre dans les plus brefs délais. Parmi ces textes figurait celui relatif au régime des FAI.

Ces textes, qui consacrent la notion d’autorisation pour le régime des FAI, ont d’ailleurs été adoptés lors du Conseil des ministres du mercredi 30 novembre 2016.
Mais, dernièrement, on a constaté que le régulateur a lancé un appel à candidature pour l’attribution de licence de fournisseurs d’accès à Internet.

Nous avons été très surpris et avons transmis par courrier au régulateur nos réserves sur cette procédure.
Dans ce secteur, il y a toujours eu une tradition de concertation. C’est ce qui a d’ailleurs prévalu sur le sujet précis des Fai, en décidant d’aller rapidement vers le régime d’autorisation. Donc, nous ne comprenons pas cette démarche unilatérale du régulateur pour cet appel à candidature.

Nous avons saisi, en plus de l’ARTP, le ministère de tutelle, la Primature, le ministère de l’Economie et des Finances pour sursoir à cette procédure d’appel à candidature.

Les nouveaux textes qui ont été adoptés rendent cet appel à candidature caduque, mais nous attendons que la procédure soit annulée de manière officielle.

Le régime d’autorisation permettra de démocratiser l’accès à Internet au Sénégal ; il faudra veiller à ce qu’au moins, un des acteurs qui sera choisi soit un acteur national.

Y a-t-il d’autres options prioritaires de cette Stratégie nationale qu’il faudrait véritablement prendre en compte ?
A côté des FAI, je pense que la mutualisation des infrastructures est également très importante. Il s’agit de mutualiser l’ensemble des infrastructures existantes (opérateurs, Adie, Senelec, etc.) pour permettre une meilleure cohérence dans les futurs investissements. En clair, avec la mutualisation des infrastructures, les structures qui veulent investir dans le réseau ne pourront pas investir dans les zones déjà couvertes. Cela permet un meilleur maillage du territoire.

C’est également une occasion d’accroître la concurrence en ce qui concerne la fourniture d’accès à Internet.
Il y a la notion d’opérateurs d’infrastructures qu’il faut également prendre en charge. L’opérateur d’infrastructures est un acteur qui loue des capacités chez un opérateur qui détient une infrastructure pour fournir des services.

Par exemple, l’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE) va bientôt disposer de 4.500 kilomètres de fibre optique, ce qui fait de l’agence un opérateur. Je pense qu’il y a une réflexion à mener pour confier cet important réseau à un opérateur d’infrastructures dans un schéma qui sera au bénéfice de toutes les parties prenantes.
Nous nous réjouissons que ces deux aspects (Mutualisation et Opérateur d’infrastructures) aient fait l’objet de décrets prioritaires adoptés le 30 novembre 2016.

Dans les priorités, il faut également citer le cadre institutionnel.
Nous sommes dans une situation, aujourd’hui, où nous avons un ministère qui n’a pas les moyens des ambitions du Sénégal en matière du numérique. On ne peut pas se donner certaines ambitions si au niveau institutionnel, l’on se retrouve avec un ministère qui est faible.

Il est important de revoir l’architecture institutionnelle du secteur en renforçant le ministère en charge du numérique. La Stratégie SN2025 prévoit le renforcement du ministère où seront affiliées toutes les structures publiques liées au numérique. Nous accueillons cette mesure avec beaucoup d’enthousiasme car cela permettra certainement de rationaliser l’action du Gouvernement en matière de numérique.

Il est également prévu la mise en place du Conseil national du numérique qui est un préalable à la mise en œuvre cohérente de la Stratégie SN2025. C’est ce qui permettra d’embarquer tout le reste. Le président de la République a annoncé la mise en place de ce Conseil depuis plus d’un an, mais rien ne s’est passé depuis lors. Nous avons bon espoir qu’avec l’adoption officielle de la Stratégie SN2025, ce Conseil sera mis en place dans les meilleurs délais.

Le secteur privé, à l’instar de toutes les autres parties prenantes, est mobilisé pour la réussite de la mise en œuvre de cette importante stratégie dont la réalisation permettra de faire du Sénégal un pays phare en matière de digital en Afrique.

Quelle place va occuper la culture dans cette stratégie nationale ?

La culture fait partie des secteurs d’activité où il est prévu un certain nombre d’actions. Passée l’étape du « Très haut débit pour tous », nous devrons réussir le défi du contenu, surtout local. Le numérique est un formidable instrument pour la diffusion du contenu culturel sénégalais. L’industrie culturelle devient dès lors le secteur qui peut le plus profiter du développement du digital au Sénégal.

Source : Le Soleil

Le fonds de développement du service universel (FDSUT) était à l’honneur à la foire de Dakar aujourd’hui avec la journée qui lui était consacrée. Une présentation a été faite par le Directeur général de l’autorité de régulation des télécommunications et des postes, Abdou Karim Sall, en même temps administrateur du fonds, sur la structure.

Il a été question de balayer l’ensemble des réalisations faites dans le cadre du fonds de développement du service universel mais aussi de projeter les perspectives et ambitions d’ici 2019 pour permettre d’être en phase avec les ambitions dans le développement des TIC.

Le DG de l’ARTP a par ailleurs évoqué lors de cette présentation l’actualité avec l’identification des numéros. En effet l’ARTP avait demandé aux opérateurs de téléphonie d’identifier les clients et un délai de 6 mois avait été donné. Passé ce délai les clients devaient être résiliés. Il a expiré le 11 du mois dernier.

« Nous avons noté chez l’operateur SONATEL plus de 2.900.000 numéros résiliés, chez Tigo plus de 1 million de numéros résiliés et chez expresso plus de 173.000 numéros résiliés. Ce qui fait un total de plus de 5 millions de numéros résiliés et qui sont sortis complètement des bases des opérateurs et du réseau » révélera t’il.

Au niveau du régulateur que nous sommes, laissera t’il entendre « notre mission consiste à contrôler la déclaration qui a été faite par ces opérateurs c’est en ce sens que nous allons vérifier est ce que ces numéros qui ont été déclarés résiliés l’ont bien été et ceux identifiés l’ont été bien fait. Nous allons démarrer le contrôle et le faire de manière exhaustive chez les trois opérateurs ».

Baisse du coût de la communication dans l’espace CEDEAO

Abdou Karim Sall a aussi échangé avec les participants sur le free-roaming. Les chefs d’état de la CEDEAO ont décidé d’une baisse le tarif du roaming, « c’est la raison pour laquelle on met en œuvre cette volonté des chefs d’état dans le cadre d’un cercle plus restreint. Nous avons dépassé une phase importante dans la mise en œuvre du « free-roaming » parce que nous avons signé avec 5 pays, une convention qui nous permet d’appliquer le tarif zéro en réception d’appel quand on est en roaming. Mais également d’appliquer le tarif de l’opérateur dans lequel on est connecté lorsque l’on est en roaming. Cela va permettre de baisser de manière considérable le coût de la communication lorsque l’on est à l’échelle de la sous région mais également de la Cedeao » fera savoir AKS.

Source : Dakaractu

Au début du mois d’octobre 2016, le NIC-Sénégal, techniquement responsable de la gestion du « .sn », le domaine de premier niveau national (ccTLD), a fait faire à notre pays un progrès important dans le domaine de la sécurisation des noms de domaine suite à la mise en place du protocole DNSSEC. Si cet évènement est pratiquement passé inaperçu, il n’en est pas moins très important car désormais, les internautes du monde entier qui chercheront à se connecter sur un site en « .sn » pourront le faire en toute confiance car ils auront l’assurance qu’il ne s’agit pas d’une fausse vitrine destinée à les piéger mais bien d’un adresse certifiée. En effet, des vulnérabilités ont été découvertes dans le système de gestion de noms de domaines (DNS) qui permettent à un pirate de perturber, ralentir ou bloquer le service DNS via notamment des d’attaques de type déni de service (DoS ou DDoS), d’empêcher l’accès à certains équipements ou services pour des raisons politiques, économiques (déni de domaine) ou pour le plaisir (redirection fantaisiste), de rediriger à leur insu les utilisateurs ou leurs communications (courriels) vers des serveurs contrôlés par le pirate ou encore de récupérer des informations critiques (identifiants/mots de passe) en se faisant passer pour le serveur auquel l’utilisateur croit se connecter. Il était donc impératif de combler cette faille de sécurité et c’est ce qui a été fait suite à la création d’un groupe de travail par l’Internet Engineering Task Force (IETF) qui a développé une extension de sécurité pour la gestion du DNS connue sous l’appellation de Domain Name System Security Extensions (DNSSEC). Lancé en 1999, le processus d’élaboration de ce nouveau protocole a été achevé en 2005 et depuis il a été progressivement déployé par les entités en charge de la gestion de noms de domaine. En Afrique, en dehors des territoires administrés par des puissances étrangères au continent (île de l’Ascension, Ile de la Réunion, Sainte Hélène et Mayotte), les premiers pays à avoir mis en place le protocole DNSSEC ont été la Namibie (2009), les Seychelles (2010), l’Ouganda (2011), la Tanzanie (2012), le Maroc et la Tunisie (2014) et la Zambie (2015). Madagascar et le Sénégal ont rejoint ce groupe dans le courant de l’année 2016, suite notamment au travail remarquable effectué par l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) dans le cadre de sa stratégie africaine. C’est ainsi que dans le cadre du DNSSEC Roadshow, des séminaires de sensibilisation et de formation au déploiement du protocole DNSSEC ont été organisés depuis 2014 au Kenya, au Nigéria, en Tanzanie, au Rwanda, au Sénégal, en Zambie, au Burkina Faso, au Cameroun, au Botswana, en Côte d’ivoire, au Congo, à Madagascar, en Afrique du sud, au Togo, au Maroc, au Ghana et au Bénin ! Malgré ces efforts, il y a actuellement moins d’une dizaine de pays africains qui ont franchi le pas faisant du continent africain la partie du monde où le protocole DNSSEC est le moins utilisé par les structures en charge de la gestion des noms de domaine de premier niveau national. Les pays de notre continent, au sein desquels sévissent à large échelle les professionnels de la cybercriminalité que sont les « brouteurs » (Côte d’ivoire), les « Yahoo boys » (Nigéria), les « Gayman » (Bénin) et autres « Sakawa Boys » (Ghana), doivent donc pleinement prendre la mesure de l’enjeu en déployant le plus rapidement possible le protocole DNSSEC et contribuer ainsi à rendre l’Internet plus sûr. Une telle mesure est indispensable compte tenu de la croissance de l’ensemble des activités impliquant la fourniture de données personnelles pour les besoins de l’accomplissement de formalités administratives et/ou un paiement en ligne dans le cadre d’activités liées au commerce électronique ou au recouvrement de taxes et d’impôts. Cependant, la mise en place du protocole DNSSEC ne constitue pas une fin en soi car elle ne contribue qu’à sécuriser un maillon de la chaine complexe contribuant à la sécurisation d’Internet. Il faut dès à présent faire un bond qualitatif supplémentaire en migrant vers l’utilisation du protocole IPv6 afin de permettre le chiffrement de bout en bout de l’ensemble des transactions. Au-delà, il s’agit d’anticiper sur la pénurie d’adresses IP qui menace l’Afrique et qui est devenu une menace réelle avec le développement de l’’Internet des objets. Enfin, il faut toujours avoir à l’esprit que les plus grandes failles de sécurité sont souvent d’origine humaine.

Alex Corenthin
Secrétaire aux relations internationales
OSIRIS

La startup People Input est spécialisée dans la communication digitale. Dès sa création en 2002, People Input aidait les entreprises à créer leur supports web. Aujourd’hui la startup a suivi l’évolution de la transformation digitale. On retrouve parmi ses services proposés : la conception d’applications mobiles, la communication sur les réseaux sociaux, l’intégration d’outils collaboratifs (Google Apps – G Suite), etc.
People Input développe également des produits et services à travers sa branche PI Lab. Des solutions comme Ginger Messenger (application mobile de messagerie instantanée), Sifa (solution d’e-réputation), Procollect (outil de collecte d’informations et d’analyse de données), entre autres, sont sorties du PI Lab de People Input.

La société People Input était présente au DAKAR DIGITAL SHOW 2016.

 

Le président du Cnra a invité l’Etat du Sénégal à s’impliquer pour la mise en œuvre d’un service de Médiamétrie. Selon Babacar Touré, la mesure d’audience, nous permettra de disposer d’éléments statistiques d’une grande précision qui nous édifieront régulièrement sur la qualité des programmes, la perception du public et la valeur réelle du marché publicitaire national. Dans un autre registre, il a insisté sur la nécessité de « nous produire et diffuser par nos propres outils des contenus adaptés à nos objectifs et à notre quête d’identité, imposer notre capacité contributive ».

Ce qui, à son sens, « passe par un réarmement de notre principal moyen de production et d’échange de contenus, l’Agence de presse sénégalaise qui possède déjà les bases d’une véritable plateforme digitale primordiale pour produire et fournir des news, des images, du son, des données et des documents aux diffuseurs ». Selon lui, l’Aps, doyenne des agences africaines, doit être dotée de façon à s’imposer sur le plan national mais surtout régional et africain, voire international. Cela est possible, cela est faisable.

…Et à jouer un rôle décisif dans le financement du service public Pour le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel, l’Etat devrait jouer un rôle décisif dans le financement du service public, qui doit être soulagé de certaines contraintes économiques au regard de sa mission d’envergure nationale dans le respect du pluralisme et de la diversité.

Par ailleurs, Babacar Touré invite à une restructuration du secteur de la publicité pour permettre aux opérateurs privés de se réaliser dans un écosystème mieux encadré juridiquement, ce qui n’exclut pas, à ses yeux , l’accès du service public à la publicité encadrée. Selon lui, le Cnra a émis l’idée d’organiser les assises de la publicité en vue de réguler et d’assainir le marché avec les acteurs concernés sous l’égide de l’Etat.

« La valorisation et la sauvegarde de notre patrimoine audiovisuel national est un impératif absolu dans notre quête identitaire comme ultime réponse face aux risques d’acculturation subséquents à la domination de logiques économiques transnationales sur nos exceptions et particularismes sociétaux », a-t-il relevé, ajoutant que le passage au numérique est aussi une opportunité pour nous munir d’un service à forte valeur ajoutée de dématérialisation d’archives audiovisuelles, de transfert, stockage, transcodage. Mais également de distribution de contenus vers tous types de plateformes, avec un très haut niveau de qualité de service.

Ibrahima Ba
Source : Le Soleil

Créée en 2010, la startup Expat-Dakar est le leader des petites annonces au Sénégal. Cette plateforme qui met en contact vendeurs et acheteurs de produits en tout genre s’est très vite imposée comme une place de marché horizontale qui regroupe près de 50 rubriques allant de l’automobile, de l’immobilier, de l’électroménager, entre autres.
MaMaison.sn quant à elle est une déclinaision d’Expat-Dakar mais cette fois ci dédiée exclusivement à l’immobilier.

Les startups Expat-Dakar et MaMaison étaient présentes au DAKAR DIGITAL SHOW 2016.

Elle fait partie de l’écosystème Jumia Group, la startup spécialisée dans la réservation d’hôtels Jumia Travel (ex Jovago) a partagé son expérience dans le domaine du e-commerce en Afrique. C’était à l’occasion de la première édition du Dakar Digital Show tenue en juin 2016 à Dakar.
Face à Digital TV, Ismael Cabral Kambell, le responsable des relations publiques pour l’Afrique de l’ouest de Jumia Travel a donné des indications sur le positionnement du mobile dans l’e-commerce en Afrique.

Les startups de Jumia Group étaient présentes au DAKAR DIGITAL SHOW 2016.