orascom_telecom_sawiris
orascom_telecom_sawirisLe dossier de l’opérateur mobile Djezzy connaît une nouvelle étape dans sa déjà longue et complexe histoire capitalistique. Racheté en avril 2011 par le holding russe Vimpelcom Ltd via la société égyptienne Orascom Telecom , l’opérateur dirigé jusqu’en mai 2011 par Naguib Sawiris est entré depuis le 15 août dernier dans une nouvelle phase. L’avenir de Djezzy est désormais entre les mains du duo composé de la société norvégienne Telenor Asa et de la multinationale russe Altimo.
Telenor annonce sur son site web, avoir reçu le 15 août dernier un avis de la société Weather Investments II, détenue majoritairement par Naguib Sawiris, lui permettant d’exercer son droit d’achat préférentiel des actions de Vimpelcom détenues par la société du magnat égyptien. Selon cet accord, d’ici le 1er octobre 2012, Telenor sera propriétaire de 71 millions d’actions Vimpelcom pour un prix global d’achat de 113,6 millions de dollars. Au terme du processus, la société norvégienne, selon une information publiée dans le Financial Times, détiendra 43 % du capital du holding russe. De son côté, Altimo a acheté le même jour, auprès de Weather Investments II, 305 millions d’actions ordinaires de VimpelCom Ltd, pour un prix total de 3,6 milliards de dollars. Cette acquisition qui, selon le Financial Times, représente environ 14,8 % des droits de vote de la société, permet à Altimo de porter la totalité de ses droits à 40,5 %

Au terme de ses péripéties, Naguib Sawiris, l’homme d’affaires et homme politique, aura réussi à titre personnel une superbe transaction financière et aura permis à Orascom Telecom de couper les ponts avec Djezzy. Naguib Sawiris désormais écarté de Djezzy, le contentieux avec l’état algérien sur la question des infractions à la loi sur le change et au transfert de devises, tout comme les négociations pour une prise de participation majoritaire au capital d’Orascom Algérie, sont peut être entrées dans un nouveau cycle.

Naguib Sawiris, en dépit du succès d’Orascom Algérie, était de moins en moins apprécié et ses propos à l’égard de l’Algérie et de ses dirigeants, lors de son intervention dans l’émission Bila Houdoud de la chaîne Al Jazeera, ont amplifié la défiance des dirigeants algériens vis‑à‑vis de l’entrepreneur égyptien.

Ce changement d’interlocuteurs peut amener le dossier Djezzy à évoluer plus favorablement pour toutes les parties. Il peut aussi atterrir sur le bureau d’un juge nommé par les protagonistes dans le cadre d’une procédure d’arbitrage commercial international. Car le problème financier du transfert de tout ou partie des bénéfices pour les investisseurs demeure. Orascom Algérie avant‑hier, Vimpelcom hier, Altimo et Telenor aujourd’hui : vers qui l’État algérien va‑t‑il se tourner dans ce jeu de poupées russes ?

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