Djezzy_Orascom_Telecom_Algerie
Djezzy_Orascom_Telecom_AlgerieCela fait plusieurs semaines que les opérateurs Mobilis et Nedjma tentent de convaincre l’Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) d’accepter une légère évolution de la numérotation mobile. But : tenter de favoriser la concurrence dans un marché dominé depuis plusieurs années par Djezzy, filiale de l’égyptien Orascom Telecom.

Explication : actuellement, la numérotation est construite autour de trois préfixes uniques : 05 5 pour Nedjma, 06 6 pour Mobilis et 07 7 pour Djezzy. Mobilis et Nedjma ont demandé à l’ARPT l’élargir le préfixe de chacun des opérateurs aux identifiants des deux autres. Autrement dit, Nedjma aura les trois préfixes 05 5, 05 6 et 05 7, Mobilis aura 06 5, 06 6 et 06 7 et ceux de Djezzy seront 07 5, 07 6 et 07 7. Pour les deux concurrents de Djezzy, le but de cet élargissement des préfixes est de faciliter les changements d’opérateur. Exemple : pour un client Djezzy qui souhaiterait passer chez Mobilis, seul le 06 remplacera 07 dans son nouveau numéro. Les huit autres chiffres resteront inchangés. Une sorte de portabilité sans les contraintes techniques de la portabilité.

Mais cette « portabilité » n’arrange pas les affaires de Djezzy. Avec ses presque 15 millions de clients, la filiale d’Orascom Telecom sera en effet la grande perdante d’une telle modification, surtout que depuis les incidents du match Algérie-Egypte, l’opérateur est la cible d’une opération de boycottage. Beaucoup d’Algériens ont détruit leurs puces Djezzy et de nombreuses entreprises ont résilié leurs contrats avec l’opérateur.

L’ARPT a-t-elle bloqué le dossier d’une évolution de la numérotation pour protéger Djezzy ? Chez le gendarme des télécoms, on affirme que le dossier est actuellement à l’étude. Selon une source proche de l’ARPT, le projet a été soumis au même bureau d’études français qui a élaboré le nouveau plan de numérotation mobile à dix chiffres. Mais, chez Mobilis et Nedjma, on estime que les délais deviennent trop longs. D’autant que, selon eux, la question du préfixe n’est pas la seule illustration du favoritisme dont bénéficie Djezzy auprès de l’ARPT.

En effet, depuis quelques années, la filiale d’Orascom Telecom domine le secteur avec plus de 64% de parts de marché. Une situation qui fait de Djezzy un opérateur dominant auquel des dispositions particulières devraient être appliquées : interdiction de lancer des offres dites d’abondance, contrôle sévère sur les promotions tarifaires… Mais dans les faits, Djezzy continue d’être soumis aux mêmes règles commerciales que ces deux concurrents, Mobilis et Nedjma, provoquant un déséquilibre entre les trois opérateurs. « Les instruments pour réguler le marché existent. L’ARPT dispose d’une palette de textes pour réduire la domination de Djezzy et favoriser une concurrence saine qui va profiter au consommateur et à l’Algérie en réduisant les transferts en devises de la filiale d’Orascom Telecom », explique un spécialiste des télécommunications. « Mais le régulateur tarde ou ne souhaite pas les appliquer », ajoute-t-il.

Au Canada, les autorités ont refusé d’accorder à la société canadienne Globalive une licence pour opérer des services de téléphonie sans-fil, car détenue majoritairement par un actionnaire étranger, Orascom Telecom. En Algérie, la filiale du même opérateur règne sans partage sur le marché du mobile depuis plus de cinq ans.

[readon1 url=”http://www.tsa-algerie.com”]Source : tsa-algerie.com[/readon1]

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