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telecoms_consolidationsFace à la crise et la pression des autorités de la concurrence, les opérateurs pourraient se rapprocher. S’il reçoit le feu vert des autorités de la concurrence britannique, le rachat de T-Mobile UK par Vodafone pourrait sonner le coup d’envoi d’un nouveau mouvement de consolidation en Europe.

Il est logique que la consolidation commence en Grande-Bretagne, sans doute le marché le plus concurrentiel d’Europe. «La surcompétition sur le marché britannique se traduit par une guerre des prix et un taux de subvention des terminaux très élevé. Résultat, la rentabilité moyenne du marché est très faible, personne n’y gagne d’argent. La rentabilité des acteurs y est entre 5 et 10 points inférieure à ce qu’elle est ailleurs, et le retour sur capitaux investis y est très faible», explique Pierre Brzustowski, directeur du département télécoms au cabinet ATKearney.

Mais d’autres pays pourraient suivre. À cinq acteurs sur un même marché, l’équilibre économique semble difficile à trouver. «Trois c’est le minimum, avec quatre opérateurs le marché devient très compétitif, mais au-delà plus personne ne gagne de l’argent», estime Pierre Brzustowski. À l’image de ce mouvement, d’autres opérateurs pourraient être tentés de fusionner au sein d’un même pays. En ligne de mire, des pays très compétitifs comme l’Autriche, la Suisse, la Pologne. En Espagne, les opérateurs alternatifs pourraient chercher à se regrouper pour contrer Telefonica.

Les opérateurs mobiles devraient être les moteurs de ce mouvement de consolidation, soit en se rapprochant d’autres concurrents, soit en cherchant à prendre pied dans le haut débit en rachetant des opérateurs fixes. Les rapprochements pourraient se faire via des échanges d’actifs à l’instar de ce qui s’est produit en 2007, quand France Télécom avait racheté à Deutsche Telekom son fournisseur d’accès Internet espagnol ya.com, et lui avait cédé sa filiale mobile aux Pays-Bas.

Sentir les effets de la crise

Le contexte de crise économique pourrait favoriser de tels rapprochements. Pour deux raisons. Premièrement, si les télécoms ont un temps montré leur résilience à la crise, ils commencent à en ressentir les effets. Deuxièmement, la crise pourrait aussi inciter les autorités de concurrence, qui ont mis la pression sur les tarifs, à relâcher la bride. Les opérateurs ont longtemps eu la réputation de s’enrichir de manière scandaleuse et la régulation a poussé au maximum à la baisse les prix du roaming ou de la terminaison d’appel. Mais, du coup, l’industrie est aujourd’hui sous pression.

Faut-il s’attendre à des mariages transnationaux ? Ce type d’opération est très complexe à mener, comme l’a montré l’échec du rapprochement de France Télécom avec TeliaSonera. «Chaque gouvernement veut avoir son champion national. Le plus enclin à changer de main pourrait être BT, car les Anglo-Saxons sont les plus ouverts à ce type d’opération», estime Pierre Brzustowski. En revanche, alors que l’effet taille est essentiel pour se battre sur les achats de terminaux et le développement de services, les acteurs de taille moyenne pourraient être amenés à bouger. «Swisscom, KPN, Telecom Portugal pourraient être tentés de fusionner avec des grands ou de créer entre eux une alliance des petits», conclut-il.

[readon1 url=”http://www.lefigaro.fr”]Source : lefigaro.fr[/readon1]


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