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licom_telecom_expressoL’acquisition de la deuxième licence globale des télécommunications au Sénégal a plongé le secteur des TIC et son sous secteur dans la suspicion. Investisseurs et acteurs n’ont plus confiance. Ils sont nombreux à dénoncer le brouillard épais qui envelopperait l’environnement des affaires dans ce domaine. Pour eux, il serait difficile d’y voir clair même à quelques mètres. Tellement c’est nébuleux, s’accordent-ils à dire. Un des professionnels du secteur, impliqué dans beaucoup d’études s’est confessé dans l’anonymat compte tenu de la sensibilité du dossier. Il a battu en brèche l’appel d’offres qui aurait été lancé lors de la libéralisation du secteur des télécommunications en juillet 2004. Selon lui, «il n’y a pas eu de véritables appels d’offres public avec termes de référence diffusés à l’attention de tous comme cela aurait du être lecas». Et d’ajouter : «sans l’annonce par la presse en ligne que la consultation restreinte était en cours les Sénégalais n’aurait été informés de rien et n’auraient connu que le résultat».

L’autre élément du puzzle qui prouve, de son avis qu’il n’y a pas eu véritablement d’appels d’offre, c’est que «les délais étaient ridiculement courts pour que les opérateurs
puissent sérieusement préparer leurs dossiers (à moins d’avoir été prévenus auparavant ce qui est illégal : délit d’initié!»

Notre interlocuteur n’a pu s’empêcher de s’interroger : «pourquoi avoir limité la consultation restreinte à 5 sociétés dont les 2/3 étaient inconnues en dehors de Belgacom et Celtel ?, pourquoi ne pas avoir invité les grands opérateurs tels que MTN, Vodafone, Vivendi et autres à concourir ?» Le questionnement de ce professionnel très connu et respecté dans ce secteur est corroboré par un article paru dans l’édition de l’hebdomadaire «La Gazette» d’il y a trois semaines. Il avait fait mention que «la licence avait été attribuée à Sudatel avant le pseudo appel d’offres citant les propos d’Abdoulaye. Wade lui même.

D’autres sources (que l’on ne peut citer) confirment également cela». D’autres zones d’ombre qu’il a, aussi, cru nécessaire de souligner, c’est : «Pourquoi l’ARTP, le ministère des finances et le ministère des TIC ont-ils été réduits au rôle de spectateur et que tout a été réglé par des conseillers de la présidence?» S’agissant du prix de la licence, il s’est, sur la même lancée, demandé «pourquoi, il n’a pas été fixé en euro qui a une parité fixe avec le CFA pour éviter les mauvaises surprises des “pertes de change” ? Notre interlocuteur a, dans le même sillage, fait savoir que «pour ce qui est des commissions, elles semblent bien réelles mais en dehors des éléments publiés par le directeur de publication du magazine «La Gazette», Abdou Latif Coulibaly, il n’en sait rien de spécial».

L’administrateur du journal en ligne spécialisé dans les TIC, itmag.sn, Mountaga Cissé est du même avis que cet expert. Pour lui, Le flou sur l’attribution de licence ne peut que desservir le secteur des télécommunications et des TIC en général. Les investisseurs ne vont pas se risquer à mettre leur argent dans un tel environnement», a-t-il précisé. Il est persuadé qu’il faut assainir le secteur en faisant d’abord toute la lumière sur la procédure d’attribution de la licence de Sudatel.

Ibrahima Lissa FAYE
[readon1 url=”http://www.pressafrik.com”]Source : Pressafrik[/readon1]

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