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niger_armUn mois après les sanctions pécuniaires infligées à Airtel, Tigo, Salam par l’Otrt, les abonnés ne sont pas toujours satisfaits, et les plaintes sont toujours les mêmes. On croyait que les lois et textes régissant la télécommunication au Tchad allaient enfin être respectés lorsque le 9 août dernier, Airtel, Tigo et Salam sont sortis de Kempinski crispés de sanctions (méritées) pour le non respect de leurs engagements. Mais un mois après, on constate que lesdites sanctions ne sont pas suivies d’effets. Un mois après les sanctions pécuniaires d’un montant de 1 milliard FCFA infligées à Airtel, Tigo, Salam par l’Otrt (Office tchadien de régulation de télécommunication) pour manquement à leurs engagements, les abonnés ne sont pas toujours satisfaits. Et les plaintes sont toujours les mêmes: arnaques, harcèlement, inaccessibilité au réseau, mauvaise qualité de voix…Des plaintes qui varient selon les localités.

A N’Djaména

A N’Djaména, d’aucuns témoignent voir leurs comptes crédits se vider souvent sans avoir émis des appels ou après avoir émis un appel de quelques secondes. D’autres dénoncent le harcèlement à travers des SMS et promotions malveillants et intempestifs, les invitant à souscrire à des jeux dont les gagnants sont rares comme une gazelle de Sibérie, pour ne pas dire inexistants. «Gagne 1 million de bourse, 250 000 frs, des kits scolaires…pour la rentrée scolaire! Envoie Airtel par SMS au 245 à 50 frs et gagne sur ta conso par tirage». Voici la réaction plaintive d’un abonné d’Airtel Tchad, Olivier Ngariri sur facebook jeudi 13 septembre: «pardon Airtel! Je ne veux pas devenir millionnaire et je ne veux pas être riche ou du moins, je ne veux pas être riche contre mon gré. Pardon, arrêtez de m’envoyer les messages du 145».

En province

Dans les autres villes, la désolation est tout autant incommensurable. A Léré, Pala, Kélo, Moundou, Doba, Sarh…, il ne sert à rien d’avoir un téléphone portable en main à certains moments et endroits. Les appels provenant ou allant vers ces localités sont quasiment inaudibles et se coupent instantanément. Mais curieusement, des responsables de ces compagnies feignent de ne pas situer avec exactitude les endroits où la qualité de leurs services est mise en cause. «Ne manquez pas de nous dire là où la télédistribution n’est pas bien assurée», simule un agent d’Airtel Tchad à un abonné. Inaccessibilité au réseau, mauvaise télédistribution, piètre qualité de voix… Ce sont ces mêmes manquements relevés dans quatre audits successifs (réalisés en 2011 et 2012), qui ont amené l’office à prendre des sanctions pécuniaires contre les trois compagnies proportionnellement à la part de chacune (Airtel 0,57%, Tigo 0,49% et Salam 1,08%). Des sanctions pourtant assorties d’un sévère avertissement: «en cas de non observation des engagements, nous serons dans l’obligation de procéder au retrait temporaire ou définitif de la licence», brandit Idriss Saleh Bachar, directeur de l’Otrt.

Anguille sous roche

Devant la persistance des torts que font Airtel, Tigo et Salam à leurs abonnés, quelques questions taraudent l’esprit. Pourquoi ces compagnies continuent-elles à fouler aux pieds la législation nationale et par-dessus, leurs propres engagements alors qu’elles n’ont que jusqu’à la fin de l’année en cours, pour se mettre en règle aux termes de l’avertissement donné par l’Otrt? Bénéficient-elles d’une bénédiction particulière? Par ricochet, il en va de la crédibilité et l’efficacité de la mission de régulation même de l’office. On se demande pourquoi les décisions et les recommandations de cette institution, dotée des pouvoirs et moyens conséquents pour la réussite de sa mission, ne sont-elles pas respectées? Pour ainsi dire, tant que les téléphonies mobiles n’observeront pas scrupuleusement les dispositions de la loi 09 portant sur les télécommunications au Tchad et du décret n°249 fixant les conditions et seuils de sanctions applicables aux opérateurs de téléphonie en matière de qualité de service, ces interrogations doivent être de mise quand on sait qu’aujourd’hui, les pratiques obscures ont pris le dessus dans les relations entre les organismes publics et privés au grand dam de toute une nation.

Source: journaldutchad.com

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