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afrique_telecom_ngnLa croissance du mobile sur le continent africain est particulièrement forte. Les opérateurs télécoms ont appris à adapter leurs coûts et à innover pour coller à la demande locale. Vivendi a regardé cet été le dossier Zain, sans toutefois s’accorder avec les actionnaires de cet opérateur koweïtien présent dans une douzaine de pays africains. En août, l’indien Barthi a tenté de racheter, sans succès, le sud-africain MTN. Et Orange essaie depuis plus de six mois de mettre la main sur l’égyptien Mobinil. Incontestablement, 2009 est l’année de l’Afrique dans les télécoms. « Sur les 20 marchés du monde qui ont connu la plus forte croissance en 2009, 11 font partie du continent africain. Et, surtout, ces opérateurs peuvent être profi-tables. D’où l’intérêt que portent beaucoup de groupes télécoms occidentaux à l’Afrique », explique Karim Sabbagh, responsable du secteur télécoms, médias et technologies au niveau mondial chez Booz & Company.

Une distribution efficace

Mais comment un opérateur africain, tel que, par exemple, la filiale d’Orascom en Namibie, arrive-t-il à être rentable alors qu’en moyenne, ses 244.000 clients ne dépensent pas plus que 3 dollars par mois ? « La structure de coût par abonné d’un opérateur africain est 3 fois inférieure à celle d’un opérateur occidental », souligne Pierre Péladeau, vice-président chez Booz & Company. « Et son excédent brut d’exploitation est de l’ordre de 40 %, c’est-à-dire du même niveau que celui des opérateurs européens », poursuit ce dernier. Pour plusieurs raisons. D’abord, les opérateurs africains bénéficient des crédits que leur accordent leurs fournisseurs, bien souvent des équipementiers chinois.

Ensuite, les infrastructures sont souvent partagées entre opérateurs, ce qui abaisse les coûts. Les téléphones sont, eux aussi, « low cost ». Puis le réseau de distribution est particulièrement efficace. « En Côte d’Ivoire ou au Nigeria, une part dominante de la distribution est faite dans des kiosques », affirme Pierre Péladeau. « Dans la rue, vous voyez des femmes abritées sous des parasols vendre des cartes SIM avec des recharges très peu onéreuses. Et les clients achètent, pour téléphoner en fonction de l’appel qu’ils veulent faire », explique le consultant.

« Dans de nombreux pays émergents, les opérateurs télécoms sont devenus le principal soutien à la croissance économique du pays », estiment les deux consultants. « La démocratisation du mobile a permis par exemple d’offrir des services financiers à une population qui n’y avait pas accès auparavant. C’est par exemple, le fils, parti travailler dans une grande ville, qui fait un transfert d’argent en envoyant un SMS à sa mère, restée au village. Celle-ci peut alors retirer l’argent à un point de vente de l’opérateur. L’opérateur est rémunéré par une commission, mais il gagne aussi en fidélisant son client, moins enclin à le quitter s’il peut transférer des fonds à ses proches avec son mobile », expliquent Karim Sabbagh et Pierre Péladeau.

G. DE C

[readon1 url=”http://www.lesechos.fr”]Source : lesechos.fr[/readon1]

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