france_4eme_licence_mobile_orange
france_4eme_licence_mobile_orangeLes opérateurs s’inquiètent du prix des licences alors qu’ils absorbent le choc Free et ont à peine lancé la 4G. Les fréquences sont une ressource rare, qui fait partie du patrimoine public, qu’il convient de maximiser en ces temps de disette budgétaire. Et comme les opérateurs de téléphonie mobile ont un besoin vital à terme de ces fréquences, pourquoi ne pas leur vendre le plus cher possible ? Ce raisonnement est frappé au coin du bon sens.

 

Les opérateurs risquent donc, une nouvelle fois, de se retrouver à jouer les vaches à lait de l’Etat français. Alors que les opérateurs ont fait un chèque de 3,5 milliards d’euros au Trésor public en janvier 2012 pour les licences 4G pour les 20 prochaines années et que l’Etat a défini en mars dernier une redevance équivalente à près de 1 milliard d’euros pour d’autres fréquences 4G (1.800 MHz) sur la même durée, voilà que Bercy revient à la charge avec la vente aux enchères de nouvelles fréquences pour permettre aux abonnés d’accéder de façon plus efficace à l’Internet mobile.
Certes, pendant des années, Orange, SFR et Bouygues Telecom ont bien vécu, personne ne peut le nier. Les actionnaires de ces trois opérateurs ont touché de plantureux dividendes. Sauf que Free Mobile est arrivé depuis, avec ses offres low cost, et que le paysage du secteur en a été bouleversé. Pas sûr du coup que l’Etat puisse en tirer 3milliards d’euros. Orange, SFR et Bouygues Telecom réduisent leurs effectifs. Les chiffres d’affaires des deux derniers ont chuté de 17 % sur les trois premiers mois de l’année. Bouygues Telecom a affiché des pertes l’an dernier et renforce son plan d’économies. « L’Etat a du mal à boucler ses fins de mois. Soit. Pourquoi est-ce aux opérateurs de payer ? », s’agace le dirigeant d’un opérateur. Pour lui, si le calendrier est accéléré, comme cela semble être la volonté du gouvernement, alors « l’Etat prend le risque de ne pas retirer grand-chose de ces enchères. Soit il fixe un prix de réserve élevé et il ne vend pas ses licences, soit le prix de réserve est bas et les opérateurs, qui n’ont plus les moyens de payer les mêmes montants, achètent les fréquences à bas prix ». Là, Free, qui n’a pas obtenu de fréquences 4G en 800 Mhz en 2012, pourrait y trouver son compte. Enfin, « le réseau 4G est à peine ouvert. Remplissons-le et voyons après », explique-t-on chez un autre opérateur. C’est en effet la variable fondamentale, celle qui définira le besoin en nouvelles fréquences des opérateurs.
Si les usages des tablettes et des smartphones continuent à augmenter de façon exponentielle, alors Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free pourraient bien être obligés de s’offrir de nouvelles ondes pour que leurs clients puissent accéder à l’Internet en mobilité, télécharger des applications ou encore regarder des vidéos. Entre 2011 et 2012, la consommation d’Internet mobile a été multipliée par deux environ en France. En début d’année, Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l’Economie numérique, a déclaré : « la disponibilité en fréquences de qualité va devenir l’un des éléments clefs pour assurer le développement de l’économie numérique ».
Source: Lesechos.fr

 

Laisser un commentaire