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france_telecom_orange_afriqueLe groupe doit faire face à des opérateurs semblables à Free en Pologne et en Roumanie, ce qui pèse sur les ventes.Le chiffre d’affaires de ses filiales à l’étranger a stagné en 2012 à périmètre constant. Ce n’est pas de chance. Alors que Free casse les prix en France depuis un peu plus d’un an , que le chiffre d’affaires baisse en même temps que les factures des clients, le moteur de la croissance de France Télécom, ses filiales dans les pays étrangers qui devaient prendre le relais, a calé. En 2012, le chiffre d’affaires à l’international a presque stagné à périmètre constant. En Europe, plusieurs opérateurs détenus par France Télécom rencontrent des difficultés. Le contexte macroéconomique et la consommation des ménages, en berne, y sont pour beaucoup mais n’expliquent pas tout.

Baisse des revenus

Car d’autres opérateurs semblables à Free Mobile se cachent en Europe. « Dans certains pays, nos filiales subissent des attaques tarifaires très dures », selon Elie Girard, directeur exécutif d’Orange en charge de la stratégie et du développement . « En Pologne, Play, le quatrième opérateur mobile, s’est lancé avec des tarifs agressifs. Et en Roumaine le câblo opérateur RCS-RDS, fait désormais du mobile avec des prix très bas. » La filiale polonaise, qui va supprimer 1.700 postes en 2013, a vu ses ventes chuter de 4 % l’an passé. Credit Suisse table sur un nouveau recul de 7 % cette année. Et en Roumanie, la baisse des revenus a atteint 2,5 % en 2012.

Autre raison des difficultés : l’absence d’activité fixe, notamment en Roumanie et en Belgique, empêche les filiales d’Orange de faire des offres quadruple play, mêlant fixe et mobile, et permettant de verrouiller le client chez un seul opérateur. Une parade existe toutefois. « Nous discutons avec les régulateurs de ces pays pour qu’ils ouvrent plus à la concurrence les réseaux fixes et ceux des câblo-opérateurs. L’autre solution serait d’arriver à un accord avec un acteur du fixe, de revente de nos offres respectives, comme le font par exemple Comcast et Verizon aux Etats-Unis », poursuit Elie Girard.

En Afrique, l’Egypte – le premier marché mobile du groupe en termes de nombre de clients – est en panne. Les changements politiques, l’agitation sociale et les incertitudes économiques entachent sérieusement la capacité de croissance de Mobinil, racheté à Naguib Sawiris il y a deux ans. Et l’opérateur historique Telecom Egypte deviendra MVNO prochainement. Orange rencontre toutefois de beaux succès dans d’autres pays. « L’activité en Côte d’Ivoire est repartie très fort après le règlement de la crise politique », se réjouit Elie Girard. Sonatel, présent dans plusieurs pays dont le Mali et le Sénégal, marche bien. Le service de transfert d’argent sur mobile, Orange Money, fait un tabac.

Reste que l’objectif de 300 millions de clients d’ici à fin 2015 – contre 230 millions fin 2012 – risque d’être difficile à atteindre. Le groupe regarde donc des « petits » dossiers à l’étranger, même s’il est contraint sur le plan financier. Il a déposé une offre pour reprendre Matel, le deuxième opérateur mauritanien. Il a fait acte de candidature pour une licence fixe et mobile en Birmanie et explore d’autres voies en Afrique pour que le moteur international redémarre.

Guillaume de Calignon

Source: lesechos.fr

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