gabon_telecom_siege

gabon_telecom_siegeLes agents de Gabon Télécom ont déposé le 11 mai dernier à la direction générale de l’entreprise un préavis de grève suite au silence constaté sur le cahier des charges déposé le 14 janvier dernier. Les agents de Gabon Télécom dénoncent notamment le non respect des engagements à l’investissement du repreneur marocain et les tentatives de liquidation de la filiale de téléphonie mobile, Libertis.

Après un pénible processus de privatisation, le société Gabon Télécom pourrait connaître de nouvelles perturbations avec le dépôt le 11 mai dernier d’un préavis de grève des agents pour protester contre le silence de la direction générale sur le cahier des charges qui leur avait été remis le 14 janvier dernier.

Le secrétaire exécutif du Syndicat national des télécommunications (SYNATEL) Bon Jean Immongault, a procédé le 11 mai dernier à une déclaration dans laquelle il explique que le repreneur de Gabon Télécom, Maroc Télécom, n’aurait pas honoré les engagements du protocole d’accord de privatisation.

Le secrétaire exécutif du SYNATEL a rappelé que « le protocole d’accord signé entre les deux parties visait à ramener les dimensions des deux entreprises, en ce qui concerne les effectifs, aux standards mondiaux ».

« Un plan social financé intégralement par l’Etat gabonais a été mis en place et Gabon Télécom/Libertis a délesté 800 agents en septembre 2008. Maroc Télécom s’était engagé après l’application du plan social à investir 100 milliards de francs CFA sur 5 ans, soit 20 milliards de francs CFA par année », a rappelé monsieur Immongault.

Mais depuis la prise de fonction du nouveau directoire en 2007, le SYNATEL déplore « la non tenue de l’engagement en terme d’investissements par l’actionnaire marocain » et dénonce que « le soutien préconisé du partenaire stratégique pour pallier cet état de fait dans un secteur hautement concurrentiel est aujourd’hui celui de liquider Libertis, premier opérateur de téléphone mobile au Gabon ».

Bon Jean Immongault explique également que « l’infrastructure filaire et mobile n’est pas sécurisée et on assiste à des actes de vandalisme et de sabotage enregistrés par endroit, très coûteux pour les deux entreprises ».

« La direction générale ne se préoccupe pas du maintien au mieux et de la modernisation de l’outil de production, de l’absence des lieux de maintenance etc, mais s’intéresse uniquement aux revenus, aux chiffres d’affaires etc. », dénonce encore le SYNATEL.

« Les partenaires sociaux exigent la renégociation urgente de la plateforme du protocole d’accords signé entre les deux actionnaires ; la mise à disposition de la direction générale des fonds annoncés par les actionnaires qui permettront la relance effective des deux entreprises ; la non liquidation de Libertis ; l’assainissement et l’harmonisation des salaires ; le plan de développement stratégique des deux entreprises pour les 5 années à venir et un audit financier et opérationnel sur le plan des apports des actionnaires », indique le communiqué du syndicat.

Les agents réclament également « la revalorisation de la valeur des deux entreprises après 2 ans ; la résolution sans condition des problèmes contenus dans le cahier de revendications déposé le 14 janvier 2009 et la mise à disposition opérationnelle et technique des outils nécessaires à l’amélioration des indicateurs de performance et de gestion ».

L’Union du peuple gabonais (UPG), principal parti de l’opposition gabonaise, avait récemment publié un article pour dénoncer les procédures de privatisation de Gabon Télécom, aujourd’hui détenu à 51% par Maroc Télécom, qui seraient en porte à faux avec la législation en vigueur. Les analystes de l’UPG mettaient notamment en avant une transaction déficitaire pour le Gabon, l’illégitimité du gouvernement seul à conduire cette privatisation, ou encore la confidentialité jugée « abusive » de la convention de cession.

[readon1 url=”http://www.bdpgabon.org”]Source : bdpgabon.org[/readon1]

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