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orascom_telecom_sawirisLe marché des mobiles dans le pays le plus fermé de la planète est celui qui affiche la plus forte croissance au monde. Détenir un portable est un signe de statut social. La Corée du Nord, considérée comme le pays le plus fermé de la planète , fait rarement parler d’elle pour ses prouesses dans le secteur des télécoms. Elle possède pourtant le marché de la téléphonie mobile qui affiche la plus forte croissance au monde : le nombre d’utilisateurs a bondi, passant de 1.800 fin 2008 à… 431.000 fin 2010. « Dans la rue, on voit de plus en plus de Nord-Coréens pendus à leur téléphone. C’était inimaginable il y a deux ans », raconte ainsi un diplomate qui visite régulièrement la capitale Pyongyang.

Derrière ce succès étonnant se cache le géant égyptien de la téléphonie mobile, Orascom. En janvier 2008, cet opérateur présent dans de nombreux pays émergents a obtenu du gouvernement nord-coréen une licence pour installer un réseau de téléphonie à travers tout le pays. Il a fondé un joint-venture, Koryolink, dont 25 % sont détenu par une entreprise publique nord-coréenne. « Ce choix d’une compagnie égyptienne s’explique par la méfiance de Pyongyang à l’égard des pays occidentaux ou de la Chine », explique le Dr. Cheong Seong-chang, chercheur à l’institut Sejong à Séoul. « Les relations entre la Corée du Nord et les pays du Proche-Orient sont bonnes. Le choix d’une société basée dans cette région est plus rassurante pour Kim Jong-il », estime cet expert.

Réussite remarquable

Le réseau 3G installé par Koryolink a été inauguré en décembre 2008. Couvrant Pyongyang et les principales villes de province, il atteindrait désormais 91 % de la population. Le taux de pénétration de 2 % est une réussite remarquable pour un pays à l’économie chancelante, qui fait l’objet de sanctions internationales. Cet engouement des Nord-Coréens pour leurs portables s’explique par le très mauvais état des infrastructures de téléphonie fixe du pays. Un portable est aussi devenu un symbole de statut social : seules les élites et ceux qui s’enrichissent grâce au marché noir peuvent débourser les quelques centaines d’euros nécessaire à son acquisition. Tout appel à l’étranger reste impossible : si le régime ambitionne de s’ouvrir aux nouvelles technologies, il continue de contrôler d’une main de fer toute information venue de l’extérieur.

La téléphonie n’est pas le seul investissement d’Orascom dans le pays. Il a achevé la construction d’un hôtel laissé à l’abandon depuis 1992, installé une usine de ciment et ouvert une banque locale. Son chiffre d’affaires en Corée du Nord s’est monté à 48 millions d’euros en 2010, en hausse de 156 % sur un an.

[readon1 url=”http://www.latribune.fr”]Source :latribune.fr [/readon1]

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