ICANN

ICANNL’Icann, l’organisme qui gère la partie la plus fondamentale d’Internet, a rendu publique la liste des demandes de nouvelles extensions Internet, mercredi 13. D’ici plusieurs mois, ou quelques années, des sites Web en .blog ou en .paris devraient faire leur apparition sur le réseau. Toute entreprise ou association pouvait déposer un dossier, à condition d’être prête à payer un ticket d’entrée à 185 000 dollars par extension.

Deux poids lourds se détachent. En dehors de deux holdings spécialisées, Google et Amazon arrivent nettement en tête des dépôts de dossiers. Le moteur de recherche a déposé 99 demandes, et le spécialiste de la vente en ligne 76. Les deux sociétés ont déposé des dossiers pour des noms de produits ou des marques (.android, .kindle, etc.), mais aussi pour des termes plus génériques (.mov, ou même .love). Amazon et Google demandent d’ailleurs 13 extensions identiques : .book, .buy, .drive, .free, .game, .mail, .movie, .music, .new, .play, .spot, .store, .talk.

Les deux sociétés ont sept mois pour faire valoir leurs arguments auprès de l’Icann, qui tranchera en dernier recours à qui ces extensions seront attribuées. Et les conflits sont nombreux : Google et Microsoft ont tous les deux demandé le .doc. Côté chinois, Sina Weibo et Tencent, les deux poids lourds des réseaux sociaux, ont tous les deux demandé le .weibo, un terme générique désignant un réseau social.

En France, beaucoup de dossiers pour l’Oréal.  Quelque 54 demandes ont été déposées par des entreprises ou collectivités françaises, dont un quart par l’Oréal, qui a demandé les extensions correspondant à ses marques (.loreal, .loreal en chinois, .maybelline, ou le plus exotique .matrix) et des termes génériques (.hair). Les autres groupes ont presque tous déposé un dossier pour leur nom (.axa, .canalplus, .leclerc, etc.), mais seule une faible quantité d’entreprises du CAC 40 ont fait des demandes.

Quatre extensions régionales ou municipales ont également été déposées : le .alsace par la région Alsace, le .corsica par la collectivité territoriale , le .bzh par une association et le .paris par la Mairie de Paris.

Quelques absents de marque. Certaines des plus grandes entreprises au monde ont choisi de ne pas déposer de dossier pour leur marque, comme Coca-Cola, Nintendo ou Disney. Dans le secteur high-tech, Apple n’a déposé qu’un seul dossier, pour le .apple ; plus surprenant, ni Twitter ni Facebook n’ont fait de demandes.

Les termes liés à la pornographie ont par ailleurs fait l’objet de très peu de demandes : deux pour le .sex, une pour le .sexy, et une pour le .porn, alors que les URL contenant ces termes se vendent habituellement très cher. Le .porn et le .sex ont été demandés par ICM Registry, la société qui gère déjà le .xxx.

Certaines extensions en théorie prestigieuses, mais à l’utilisation délicate, n’ont fait l’objet d’aucun dossier. Si le Vatican a déposé des demandes pour quatre variations du mot “catholique”, aucune demande n’a été déposée pour administrer le .dieu ou le .god.

Geoffroy Husson et Damien Leloup
Source : LeMonde.fr

 

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