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maroc_telecom_secteurBien que jugé saturé, le secteur des télécoms et des postes a évolué de 18,1 % entre juin 2012 et septembre 2012. C’est d’ailleurs le seul secteur au Maroc à maintenir son avancée depuis 2010 avec une croissance moyenne trimestrielle de 12,51 % de sa valeur ajoutée. Selon, les analystes de Sogécapital Bourse, le secteur des télécoms ne cessera pas de se développer au Maroc du fait d’une élasticité des prix encore favorable et l’accroissement du parc clients et du taux de pénétration.
Une élasticité des prix favorable

 

Au Maroc, les opérateurs de télécommunication ont la liberté de fixer les tarifs des communications, dans le respect des conditions fixées par le régulateur. une telle pratique occasionne une baisse continue des tarifs favorisant le consommateur qui paie moins cher ses communications, mais qui par la même occasion augmente son usage et fait profiter par conséquent les opérateurs. Selon les analystes, cette corrélation négative devrait se maintenir au cours des prochaines années, mais à un rythme moins important que celui observé durant les deux dernières années en raison de l’arrivée à maturité du segment mobile au Maroc. Le souci majeur des opérateurs dans ce contexte sera de proposer à leurs clients un package adapté à un prix compétitif, afin d’éviter qu’ils ne s’orientent vers la concurrence. Par ailleurs, le coût d’interconnexion, soit la redevance que verse un opérateur X à un autre opérateur Y pour acheminer les communications de l’abonné X au client d Y, a été pendant longtemps l’un des principaux facteurs jouant sur la cherté des communications au Maroc. La symétrie tarifaire qui est intervenue début 2013 devrait permettre d’accentuer la concurrence via la baisse des tarifs des communications, et par conséquent stimuler davantage l’usage du mobile.
Un parc clients qui s’accroît

Grâce à cette quête de stimulation de l’usage, le parc clients connaîtra une importante progression des trois segments mobile, fixe, internet. Pour les années à venir, le segment du mobile devrait selon les estimations de Sogécapital Bourse, continuer à jouer son rôle de moteur de croissance du secteur télécoms au Maroc. En dépit d’un taux de pénétration élevé, la baisse des tarifs de communication induite par la recrudescence de la concurrence devrait permettre au parc clients mobile de poursuivre son évolution. Cette dernière, devrait toutefois suivre un trend moins prononcé que celui observé depuis 2009 en raison de la volonté des opérateurs de maintenir des niveaux de marge assez élevés. Toutefois, l’évolution du parc fixe sera freinée à cause de la concurrence acharnée de la téléphonie mobile selon la même source, qui représente plusieurs avantages pour les usagers en raison de sa disponibilité, ainsi que pour les opérateurs en raison du moindre coût d’infrastructures qu’elle nécessite. En effet, le parc clients fixe ne devrait se maintenir que grâce à la progression du parc internet ADSL et la télévision par câble. Le segment internet constitue le second pilier du secteur des télécoms au Maroc. Il contient un potentiel de développement important comparativement aux autres segments. Grâce aux offres et packages proposés par les opérateurs pour promouvoir ce segment, le parc clients connaît un véritable boom, qui devrait s’accentuer dans les prochaines années, tirant profit du faible taux d’équipement des ménages en matériel informatique ainsi que du faible taux de pénétration de l’internet (9,9% à fin 2011). Dans cette quête de gain de nouveaux clients, les trois opérateurs adhèrent au mécanisme du Service Universel visant la couverture des localités qui ne disposent pas d’accès aux services de base des télécommunications. Cette initiative de l’ANRT a le mérite d’impacter favorablement le parc clients tous segments confondus, et donc d’améliorer les performances financières des opérateurs.
Méditel boosté par France Telecom

Dans ce contexte, les trois opérateurs télécoms se livrent à une concurrence acharnée. Après des débuts prometteurs, Méditel a, par exemple, vu sa croissance ralentir suite à l’arrivée d’Inwi. « Toutefois, l’entrée dans le capital de France Telecom a donné un nouveau souffle à la société et lui a permis de bénéficier des effets de synergies notamment en matière de commercialisation de produits (exclusivité de commercialisation de l’Iphone par exemple) », notent les analystes. « Les efforts commerciaux déployés depuis 2010 pour accompagner la croissance du secteur, notamment les segments mobile et internet, conjugués aux investissements liés à l’infrastructure engagés par Méditel, lui ont permis de glaner des parts de marché sur le segment internet pour repasser devant Inwi, et de maintenir sa seconde position sur le segment mobile avec plus de 30% de parts de marché », précise la même source. Le parc internet a connu une progression de près de 250% depuis 2010 pour s’approcher de la barre des 1 million de clients, grâce à une politique commerciale plus agressive. Le parc mobile, quant à lui, s’est hissé de 11,5% entre 2010 et 2011 pour s’établir à un peu plus de 12 millions d’abonnés, tirant profit de l’instauration de la portabilité des numéros ainsi que de l’exclusivité de la commercialisation de certains produits.
Inwi se rebiffe

« Après des débuts hésitants sous la marque Wana, l’opérateur a opéré un revirement stratégique qui lui a permis rapidement de s’accaparer des parts de marché importantes sur tous les segments », précisent les analystes quant à la position d’Inwi sur le marché marocain. En effet, les investissements en infrastructures ainsi que l’effort commercial déployé continuent à porter leurs fruits comme en atteste l’évolution des performances commerciales et financières de l’opérateur. De ce fait, en termes de performances commerciales, « on constate que le parc clients fixe d’Inwi se maintient à plus de 2 millions d’abonnés grâce essentiellement à la formule de la mobilité restreinte proposée par le groupe depuis 2007. Le segment internet poursuit son développement sous l’impulsion des offres promotionnelles et l’effort marketing de l’opérateur qui propose des formules sans engagement ni abonnement minimisent ainsi les contraintes pour les utilisateurs. Le segment mobile a, quant à lui, connu la croissance la plus marquée passant de 0,6 millions d’abonnés à plus de 7,4 millions d’abonnés », déclare la société de bourse.
IAM devrait renouer avec la croissance

Enfin pour sa part, Maroc Telecom devrait s’engager dans le développement de nouvelles solutions mobiles parfaitement adaptées aux zones rurales des pays dans lesquels il opère. Ces innovations devraient permettre au groupe d’affiner son plan de développement sur ces marchés. Selon les analystes, la proximité avec la clientèle est aussi une dimension clé car la couverture des villages reculés par un réseau de mobilité est complexe à mettre en œuvre avec des moyens classiques, d’où la nécessité de s’engager dans une démarche d’innovations marketing et tarifaires pour réussir pleinement sur le segment de la clientèle à faible revenu. De plus, la mise en place de telles offres permet de créer un levier de fidélisation auprès de cette nouvelle clientèle, estime Sogécapital Bourse. La combinaison de ces éléments devrait, selon les analystes, permettre au groupe Maroc Telecom de renouer avec la croissance de son chiffre d’affaires au Maroc dès 2014, et par conséquent conforter son leadership sur le segment mobile.

 

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