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maroc_telecom_secteurLa reconfiguration du marché télécoms se confirme. Premier indicateur, le tableau de bord de septembre 2010, publié par l’Agence nationale de la réglementation des télécommunications (ANRT). Et où le régulateur annonce que le parc mobile a atteint 30,5 millions d’abonnés à fin septembre. En grignotant des parts à ses deux concurrents, Inwi en est le premier bénéficiaire. A fin septembre, il s’adjuge 10,13% du marché contre 5,68% trois mois auparavant. Avec un peu plus de 3 millions de clients, l’opérateur a quasiment doublé ses parts de marché (voir entretien page 9). Le secteur devient de plus en plus mature. Mais cela est loin de décourager les gros opérateurs, tels que l’émirati Etisalat. Celui-ci considère d’ailleurs le Maroc comme «un marché émergent qui offre un excellent potentiel de croissance externe». D’où ses négociations avec Zain, un des deux actionnaires minoritaires d’Inwi (L’Economiste du 5 novembre 2010). Son éventuelle entrée confirmerait encore plus les mutations en cours.

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Ce marché qui se redessine se caractérise aussi par la percée de Maroc Telecom en Afrique. Une percée dont le symbole technologique est son câble de fibre optique reliant Agadir à Dakhla: celui-ci a coûté 260 millions de DH pour une longueur totale de 1.150 km. Cette liaison sera mise en service dès début 2011. Elle va connecter aussi Laâyoune-Es Smara et sera prolongée à Aousserd. L’objectif de passer par le grand sud est d’atteindre aussi la Mauritanie où l’opérateur historique détient Mauritel. Dans la région subsaharienne, la filiale télécoms de Vivendi est également présente au Mali via Sotelma. Méditel compte bien suivre les pas de son concurrent. Son nouvel actionnaire veut en faire son cheval de Troie pour se déployer encore plus dans le continent noir: Sénégal, Côte-D’Ivoire, Mali, Burkina Faso… Ce déploiement va fort probablement s’appuyer sur un allié-actionnaire sûr, BMCE Bank. La filiale phare de FinanceCom a un réseau suffisamment bien implanté pour lui défricher le terrain.
Malgré la menace terroriste, le marché subsaharien est prometteur. La croissance de son PIB atteint en moyenne 4,7%, selon le FMI. La faible pénétration du mobile au Mali (26%) et au Burkina Faso (32%) laisse prévoir une forte progression du parc GSM. Maroc Telecom se veut optimiste et table sur «une légère croissance du chiffre d’affaire en 2010 et le maintien d’une rentabilité élevée». L’apport des filiales y sera déterminant. Lors de ce premier semestre, Maroc Telecom a réalisé 15,5 milliards de DH de chiffre d’affaires. La base de sa clientèle dans les autres pays africains a atteint 5,6 millions à fin juin dernier. Ce qui représente une progression annuelle de plus de 76%.

Face à l’opérateur historique, surtout, quelle sera la marge de manœuvre de France Télécom? L’opérateur qui vient d’acquérir 40% du capital de Méditel risque de taper fort. Soutenu en cela par son département recherche & développement. La convergence de contenu (son, image, voix) est une locomotive de croissance. C’est dans ce contexte que ce concurrent redoutable, dont la marque phare est Orange, prend pied au Maroc. Ce qui confirme, encore une fois, que le taux de pénétration assez élevé de la téléphonie mobile (plus de 96%) n’est pas rebutant. Une performance qui se traduit paradoxalement par l’usage limité du GSM: émission et réception d’appels. Le recours fréquent au bip est aussi un indice sur la cherté des communications. Un abonné marocain consomme en moyenne 60 minutes par mois contre 120 minutes en Egypte et 180 minutes en Algérie. La cherté des prix s’avère, selon l’enquête 2009 de l’Observatoire des technologies de l’information, comme le second motif ayant poussé deux millions d’abonnés à changer d’opérateur. La portabilité est un atout commercial et Inwi compte en profiter pour capter plus de clients.

[readon1 url=”http://www.leconomiste.com”]Source :leconomiste.com [/readon1]

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