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telefonicaAprès Orange et Deutsche Telekom, c’est au tour du géant britannique et d’O2, la filiale du groupe espagnol, de créer une joint-venture mettant en commun leurs réseaux en Grande-Bretagne. Les opérateurs restent concurrents et propriétaires de leurs fréquences.

Le partage des réseaux est décidément très en vogue dans les télécoms en Europe. France Télécom l’envisage en France, notamment pour la 4G, après l’avoir fait au Royaume-Uni avec Deutsche Telekom, mais aussi en Espagne, en Pologne et en Roumanie. Outre-Manche, deux ans après la création d’Everything Everywhere, codétenue par Orange et T-Mobile, qui a donné naissance au nouveau numéro un du mobile britannique, c’est au tour d’O2, la filiale de l’espagnol Telefonica, et du géant Vodafone de mettre en commun leurs infrastructures de réseau. Les deux rivaux, respectivement numéro deux et trois du mobile au Royaume-Uni, qui avaient déjà un accord de partage de sites plus modeste (baptisé Cornerstone), vont créer une nouvelle joint-venture à 50/50 qui n’ira toutefois pas aussi loin que la fusion Orange/T-Mobile UK. Les deux opérateurs resteront concurrents et propriétaires de leurs propres fréquences et de la partie « intelligente » de leur réseau : seuls sont mis en commun les pylônes et les antennes-relais.

Une infrastructure, deux réseaux, une meilleure couverture

En résumé, l’opération doit aboutir à « une infrastructure nationale, deux réseaux mobiles. » Le but est naturellement de réaliser des économies, l’objectif étant de supprimer les doublons (de l’ordre de 10%), pour ramener le parc cumulé à 18.500 sites. « La demande exceptionnelle de la part des clients pour l’internet mobile a mis au défi le secteur des télécommunications mobiles d’envisager des solutions innovantes » explique Ronan Dunne, le directeur général de Telefonica UK, dans le communiqué conjoint. Cette alliance vise aussi à accélérer le déploiement de la 4G, le très haut débit mobile : les deux groupes affirment qu’ils pourraient atteindre une couverture nationale en 4G dès 2015, donc avec deux ans d’avance sur les engagements demandés dans l’appel d’offres en cours par l’Ofcom, le régulateur britannique des télécoms, auquel ils ont soumis leur accord. Ils s’engagent aussi à couvrir 98% de la population en 2G et en 3G à l’intérieur des bâtiments en 2015. Guy Laurence, le patron de Vodafone UK, souligne que l’accord va créer « deux acteurs plus forts », sur un marché réputé très compétitif, mais aussi dans un contexte macro-économique plus qu’incertain. Le plus petit des opérateurs, « 3 », filiale d’Hutchison Whampoa), risque de se retrouver fragilisé.Selon un analyste de Crédit Agricole Cheuvreux cité par Bloomberg, Telefonica pourrait envisager d’autres accords de partage de réseaux, en Espagne, en Allemagne ou en Irlande.

En France aussi, les opérateurs l’envisagent

En France, des accords de partage de sites existent dans les zones blanches et les rumeurs se multiplient ces derniers mois sur des discussions vers une mutualisation de réseaux entre Bouygues Telecom et SFR (dont le PDG à compter du 1er août sera Michel Combes, l’actuel patron de Vodafone Europe), mais aussi entre Orange et Free, qui ont un accord d’itinérance, par lequel Free emprunte le réseau d’Orange en attendant d’avoir terminé la construction du sien. Xavier Niel a lui-même parlé d’un rapprochement intelligent. Mardi, lors de l’assemblée générale de France Télécom, le PDG Stéphane Richard a déclaré être « clairement ouvert à toutes les discussions sur le partage de réseaux, avec tous ceux que cela intéresse en France. » Il a rappelé que sur ses 90.000 sites dans le monde, un tiers sont partagés. Une solution pour réduire les coûts de déploiement et de maintenance mais aussi pour faire face aux contraintes d’autorisations d’installation des antennes-relais, pas toujours bienvenues.

Source: latribune.fr

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