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france_telecom_stephane_richardL’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde prendra les rênes du groupe France Télécom lors du prochain conseil d’administration, le 1er mars, a annoncé hier La Tribune. Développement en Afrique, coopération avec des partenaires européens , nouveau forfait iPad et nouveaux services, gestion du stress… Stéphane Richard détaille au JDD, dans sa première interview en tant que patron du groupe, sa stratégie et ses chantiers.

Didier Lombard a annoncé vendredi qu’il remettrait son mandat de président au conseil d’administration du 23 février. Pourquoi?

Il s’est expliqué sur les raisons qui l’ont conduit à prendre cette décision. Je la respecte pleinement. Je veux souligner combien le processus de transition à la tête du groupe s’est effectué de manière exemplaire dans l’intérêt de l’entreprise. Didier continuera à apporter au groupe sa connaissance de ce secteur complexe, son énergie et ses contacts.

Vous avez annoncé vendredi des coopérations techniques avec Deutsche Telekom, en écartant un regroupement capitalistique…

Nous souhaitons partager des réseaux mobile, des services d’e-santé, améliorer l’utilisation du Wi-Fi. Je suis convaincu que ces types de coopération entre opérateurs seront de plus en plus fréquents à l’avenir dans le secteur des télécoms.

Pourquoi avoir renoncé, comme SFR, à répercuter la hausse de la TVA sur vos abonnés mobile?

Depuis 2008, quatre nouvelles taxes ont été instaurées, pour un montant de près d’un milliard d’euros en incluant la hausse de TVA. Les opérateurs doivent faire face à des besoins d’investissements extrêmement lourds. Nous avions donc estimé qu’il était justifié de répercuter sur nos tarifs une décision du gouvernement qui représente plus de 300 millions d’euros pour Orange. Dès le mois de novembre, nous l’avons expliqué de façon très transparente à nos clients. Puis nos concurrents ont décidé de faire machine arrière pour les offres mobile. Je ne souhaitais pénaliser ni nos clients ni nos salariés dans un marché hyper concurrentiel. Mais la compétition ne se fait pas que sur les prix: nous allons en 2011 lancer toute une série d’innovations et de nouveaux services pour faire préférer la marque Orange.

L’Etat, actionnaire de France Télécom, vous a effectivement imposé un coup de massue fiscal…

Depuis deux ans, l’Etat n’épargne pas les opérateurs télécoms tout en nous demandant de contribuer au PIB, sans faire subir d’augmentation aux clients. Et en augmentant sans cesse la pression concurrentielle, avec l’arrivée d’un quatrième opérateur sur le marché! Ces attentes finissent par être contradictoires.

Vous vous séparez de vos chaînes de télévision, vous entrez au capital de Dailymotion à hauteur de 49%. La production de contenus, chère à Didier Lombard, ne vous intéresse plus?

Notre stratégie a évolué: nous concentrons désormais nos forces sur notre métier d’agrégateur et de diffuseur de contenus, qu’il s’agisse de vidéo, de musique, d’information, de jeux… La logique est de nouer des partenariats les plus diversifiés possible avec de grandes marques éditrices de contenus, à qui nous apportons notre puissance de diffusion.

Etudiez-vous une offre moins chère pour l’iPad?

Nous annoncerons en avril une nouvelle offre associant un forfait smartphone et un forfait tablette. Actuellement, la tablette s’agrège à un deuxième forfait mobile, ce qui finit par faire cher. Mais ce n’est pas uniquement une question de prix: une offre combinée facilitera les transferts de contenus entre smartphone et tablette.

Pourquoi vous intéresser de près au continent africain?

L’Afrique est la nouvelle frontière d’Orange. Notre objectif de doubler notre chiffre d’affaires dans les pays émergents d’ici à 2015 est d’ores et déjà bien avancé. Nous avons ainsi pris récemment une participation de 40 % au capital de l’opérateur marocain Méditel, et nous avons lancé en mai 2010 un nouveau réseau 3G en Tunisie où nous avons recruté, à fin 2010, 800.000 clients. Mais nous devons être sélectifs, car les ressources à l’international sont nécessairement limitées et les risques importants.

Quelles répercussions ont eu les insurrections en Tunisie, en Egypte ou au Yémen sur vos activités?

Le développement massif d’Internet dans ces pays, et en particulier les réseaux sociaux, ont joué un rôle direct dans l’organisation et la cristallisation de ces mouvements populaires. Dans la crise, notre première exigence est d’assurer la sécurité de nos salariés sur place. Nous n’avons pas été la cible des manifestants et les dégâts sur nos installations techniques ou commerciales ont été très limités. Quelle que soit la puissance des mouvements qu’on a connus, cela ne nous détournera pas de notre choix d’investir à long terme dans ces pays pour y apporter les bienfaits du numérique.

[readon1 url=”http://www.lejdd.fr”]Source :lejdd.fr[/readon1]

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