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afrique_telecom_ngnAvec un taux moyen de pénétration du téléphone mobile estimé à 37%, l’Afrique représente le dernier réservoir de croissance au monde, à tel point que les opérateurs internationaux se la disputent à coups de milliards de dollars.

L’intérêt des opérateurs internationaux de téléphonie mobile pour l’Afrique ne se dément pas. Peu après l’interruption des négociations sur la reprise de ses activités africaines par le français Vivendi, l’opérateur koweïtien Zain s’est laissé courtiser par le groupe indien Reliance Communications. Les discussions portent sur le rachat de l’ensemble des actifs africains du groupe koweïtien, à l’exception du Soudan.

Selon la presse koweïtienne, l’arrêt des négociations avec Vivendi était essentiellement motivé par une offre financière en deçà des attentes de l’ex-groupe MTC, rebaptisé Zain en 2007. Le géant français des médias et des télécoms, dont la filiale Maroc Télécom vient d’acquérir 51% du capital de la Société de télécommunications du Mali (Sotelma), aurait mis sur la table 10 milliards de dollars, tandis que Zain ne souhaitait pas descendre en dessous de 12 milliards de dollars.

Présent en Afrique depuis qu’il a racheté l’opérateur Celtel en 2005, le groupe koweïtien compte aujourd’hui 40 millions d’abonnés au mobile sur le continent. En 2008, la branche Afrique de Zain a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 4 milliards de dollars. Un chiffre qui pousse les observateurs à n’expliquer le désengagement quasi total du groupe d’un continent aussi rentable que par la volonté du groupe de se désendetter.

MTN dans la ligne de mire de Bharti Airtel

En attendant l’issue des discussions entre Reliance Télécommunications et Zain, un autre groupe indien est à la recherche de nouveaux relais de croissance en Afrique. Il s’agit de Bharti Airtel qui a annoncé, fin août, le prolongement d’un mois supplémentaire, jusqu’au 30 septembre, des négociations avec le Sud-Africain MTN Group, en vue d’une fusion. Dans des communiqués presque identiques, les deux opérateurs ont précisé que les discussions engagées fin mai dernier « continuent de progresser de manière satisfaisante, mais qu’aucune décision n’a été adoptée ».

Si ces négociations aboutissent à un accord, la fusion créerait le troisième opérateur mobile au monde, par le nombre de clients, avec plus de 200 millions de clients en Inde, en Afrique et au Moyen-Orient. Selon l’accord initial, servant de base aux discussions, MTN et ses actionnaires devraient détenir 36% du nouvel ensemble, contre 49% pour Bharti.

Orange et Vodafone restent dans la course

L’offensive lancée par les groupes indiens marque l’accélération de la course aux acquisitions à laquelle se livrent depuis quelques années les opérateurs mondiaux dans le secteur de la téléphonie mobile en Afrique. Le groupe français Orange, qui avait été parmi les premiers à miser sur le continent dès 2002, tente aujourd’hui de consolider ses positions. Après les licences remportées en Guinée et en Côte d’Ivoire, et la prise de contrôle de l’égyptien Mobinil et du sénégalais Sonatel, l’opérateur français vient de remporter une licence globale en Tunisie. Avec 45 millions d’abonnés dans quinze pays africains, Orange est aujourd’hui leader incontesté sur le continent, au coude à coude avec le Sud-Africain MTN. Mais, le géant français doit aussi faire face aux ambitions africaines confirmées du groupe Vodafone, qui avait racheté, en 2008, le numéro un sud-africain du GSM Vodacom pour 2,4 milliards de dollars, et 70% du capital de Ghana Telecom, pour 900 millions de dollars. Le mastodonte britannique compte également des participations dans des opérateurs au Kenya, en Tanzanie, au Mozambique et en République démocratique du Congo.

Trois catégories de marchés africains

La ruée des opérateurs internationaux s’explique notamment par le fort potentiel de croissance que présente le secteur des télécommunications sur continent. A la fin 2008, l’Afrique comptait 380,5 millions d’utilisateurs de téléphone mobile, selon un rapport du cabinet d’étude spécialisé WCIS, qui fait autorité chez les professionnels. Cela représente un taux moyen de pénétration de 37%.

Une récente étude, réalisée par le cabinet Ernst & Young, a également indiqué que le marché africain de la téléphonie mobile a connu une croissance de 49,3% par an depuis 2002, contre 7,5% pour la France, 28% pour le Brésil et 27,4% pour l’Asie. « Le développement des télécommunications a été soutenu par des économies africaines en pleine croissance, tirées par le boom des matières premières et la libéralisation accrue des marchés », explique Serge Thiémélé, responsable Afrique du cabinet Ernst & Young.

Selon lui, l’Afrique compte aujourd’hui trois catégories de marchés selon le taux de pénétration : des marchés développés (+50%, onze pays), des marchés émergents (20 à 49%, vingt-sept pays) et d’autres vierges (-20%, dix-neuf pays). La même étude révèle que l’avenir se présente sous les meilleurs auspices pour l’Afrique. D’ici à 2018, le taux moyen de pénétration du mobile sur le continent passerait de 37% à 61%.

[readon1 url=”http://www.lesafriques.com”]Source : lesafriques.com[/readon1]

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