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airtel_moneyyRecevoir et envoyer de l’argent par téléphone cellulaire est désormais possible en RDC. La Banque Centrale du Congo (BCC), autorité monétaire, et la société Airtel, viennent de mettre à la disposition de l’ensemble de la population congolaise des services financiers par le biais du téléphone portable.

Dans les jours à venir, les autres opérateurs de téléphonie cellulaire vont offrir les mêmes services financiers. Cette monnaie électronique en RDC portera le nom générique de M-Falanga. Le salon Virunga de l’Hôtel Memling a servi de cadre mardi 20 mars au lancement officiel du Mobile Banking en RDC.

Cette cérémonie solennelle a été rehaussée de la présence de plusieurs personnalités du monde politique et des affaires, notamment du premier ministre intérimaire, Louis Alphonse Koyagialo, du gouverneur de la BCC, Jean-Claude Masangu, de l’ambassadeur des Etats Unis à Kinshasa, James F. Entwistle, du directeur général d’Airtel RDC, Antoine Pamboro,….

Louis Alphonse Koyagialo, en sa qualité de vice- ministre en charge des PTT et des NTIC, se félicite que les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) se mettent davantage au service de l’économie. Tout en saluant la création de plus de 5 000 emplois induits par l’introduction du Mobile Banking chez Airtel RDC, il promet à cette entreprise le soutien du gouvernement.

Acteur principal du processus de modernisation et développement du système national de paiement, le gouverneur de la BCC ne cache pas sa joie. ” Ma satisfaction est d’autant plus grande que cette manifestation constitue pour moi ce que les anglophones appellent ” un milestone “.

En effet, l’introduction d’un nouveau service dans la gamme des produits et services financiers existants constitue en soi un événement marquant pour tout banquier. Lorsque ce nouveau service a pour conséquence une augmentation significative du taux de bancarisation du pays et une inclusion financière tout aussi significative de non seulement la population la plus démunie et exclue du système bancaire classique, mais de tous ceux qui opèrent dans le secteur informel, alors l’événement se transforme en une avancée mémorable”.

Dans l’historique sur l’introduction du Mobile Banking en RDC fait par J-C Masangu, l’on a compris pourquoi Airtel, autrefois CELTEL, est la première société de télécommunication à franchir le premier le pas. Au fait, une première tentative avec Celtel International avait été infructueuse. ” Ce groupe implanta en septembre 2003 le service CELPAY et devint ainsi le pionnier de la téléphonie mobile en matière financière, en partenariat avec quatre banques bénéficiant chacune d’une licence d’opérer de la Banque Centrale du Congo,… “.

A en croire le numéro un de la BCC, CELPAY ne fut pas concluante en raison de plusieurs contraintes. Au nombre de celles-ci, il y a eu le coût élevé des transactions où l’opérateur téléphonique, les banquiers ainsi que les distributeurs prenaient chacun leur marge sur chaque opération. A cela, s’ajoute l’absence d’un cadre juridique et réglementaire adapté qui n’avait pas pu notamment favoriser l’interopérabilité ni l’existence d’un nombre critique de distributeurs. Toutefois, cet échec n’a pas découragé les promoteurs de la téléphonie mobile.

” Certaines banques ainsi que les sociétés de télécommunications n’avaient pas cessé d’interpeller l’Institut d’Emission et avaient fini par le pousser à s’investir dans la réforme portant l’introduction du Mobile Banking en RDC “, a reconnu J-C Masangu. Pour lui, le projet visant à introduire le Mobile Banking n’est pas en soi une action isolée. C’est une réforme dans la droite ligne des actions réitérées plusieurs fois depuis septembre 1997 à son arrivée aux affaires ; et répertoriées formellement en 2004 dans le Plan stratégique du développement de la BCC et du système financier national. L’occasion était bonne pour le gouverneur pour expliquer en détail la stratégie de la BCC en rapport avec le développement du système financier national.

Ainsi, les points saillants de cette stratégie sont : l’assainissement et la ré-intermédiation du secteur bancaire ; l’amélioration du taux de bancarisation du pays; l’introduction de nouveaux produits et services financiers adaptés à notre environnement ; l’accroissement du financement de l’économie et son incidence sur le PIB ; la recherche de l’inclusion financière et ses effets sur la réduction de la pauvreté et la dé-dollarisation de l’économie avec l’introduction de nouveaux instruments de paiement. La mise en place à terme d’un marché boursier figure aussi parmi ces points saillants. Hormis tous ces points, la stabilité du cadre macroéconomique occupe une grande place dans la stratégie de la BCC sur le développement du système financier national. Trois points saillants de cette stratégie sont affectés par l’introduction de la téléphonie cellulaire comme moyen de paiement.

Vers l’augmentation du taux de bancarisation à 22%

Ainsi, J-C Masangu explique que pour le taux de bancarisation, en dépit des avancées notés en termes d’implantation d’établissements de crédit, d’institutions de micro finance et d’ouverture d’agences à travers le pays, le taux de bancarisation en RDC reste très faible. ” L’augmentation du nombre de comptes bancaires est passée de moins de 100 mille à plus d’un million deux cent mille, soit de 0,08 en 2004 à 2 % en 2010 “. Dans l’argumentaire développé, il ressort que l’introduction du Mobile Banking va accroître le nombre des comptes bancaires en l’espace de deux ans. Ce nombre pourrait passer à 15 millions, soit 10 fois plus tandis que le taux de bancarisation se chiffrerait à 22%. ” Ces comptes additionnels se retrouveraient en majorité non plus dans les centres urbains, mais dans tout l’arrière-pays desservi par les opérateurs de téléphonie cellulaire “.

Mieux, le Mobile Banking permet aussi de réduire la manipulation des espèces. Par ailleurs par rapport à l’objectif d’introduction de nouveaux produits, la RDC se propulse à l’ère de la monnaie électronique après l’introduction des cartes de crédit, des cartes bancaires, des distributeurs automatiques de billet de banque, des services de transferts (Western Union, Money Gram,…),…En ce qui le concerne, Antoine Pamboro se réjouit que chaque téléphone portable devient ainsi un porte- monnaie électronique. Pour ce faire, Airtel, sa société, va ouvrir 5 645 points de vente pour commencer, mais cela va croître avec le réseau. Il a remercié l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa pour son implication personnelle pour la réussite de ce projet.

Par contre, le Numéro 1 d’Ecobank à Kinshasa, au nom de banques de la place, a salué, entre autres, la signature de l’instruction N 24 de la BCC portant réglementation de la monnaie électronique. Quant à Mireille Kabamba, responsable du service M-Falanga d’Airtel, elle s’est prêtée à une démonstration pour l’assistance et à un échange pour répondre aux préoccupations des uns et des autres. Dans tous les cas, les Congolais sont invités à utiliser M-Falanga. Ce service financier est totalement sécurisé, dit-on. Des précautions ont été prises en amont et en aval. Les risques opérationnels ont été maîtrisés et minimisés lors de la gestation du projet. Naturellement, les autres opérateurs de téléphonie cellulaire vont suivre cet exemple. D’autant plus qu’elles ont participé à toutes les étapes du processus d’introduction du Mobile Banking.

Source: direct.cd

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