blackberry
blackberryUn député a appelé à la fermeture du service crypté BBM qui permet aux émeutiers de se coordonner. Le fabricant des BlackBerry a proposé de son côté de coopérer avec les forces de l’ordre britanniques. Blackberry serait-il dangereux ? C’est apparemment l’opinion du député britannique  David Lammy, qui a appelé à la suspension de BlackBerry Messenger (BBM), l’un des services les plus populaires de la marque de téléphones mobiles. « C’est l’une des raisons pour lesquelles des criminels peu aguerris déjouent des forces de police autrement plus préparées. »

L’ex-fétiche technologique des dirigeants semble en effet devenu un outil de subversion en se démocratisant – depuis deux ans, il fait un tabac auprès des jeunes grâce à des modèles moins chers et à des abonnements adaptés. A Londres, les émeutiers utilisent massivement les « smartphones » fabriqués par la firme canadienne RIM pour se coordonner, via le service BBM. Pour contourner les barrages policiers, se donner des rendez-vous discrètement, rien de tel que d’envoyer un message instantané à sa communauté d’amis équipés de BlackBerry. Ce service est en effet crypté, ce qui n’est pas le cas des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook. La police ne peut donc pas savoir ce qui s’y trame – même si les autorités londoniennes assurent que des destinataires leur font passer beaucoup de messages.

Une cyberguérilla

RIM a déjà dû faire face à l’insatisfaction de plusieurs gouvernements à cause de ce service, accusé de faciliter les complots des terroristes. En Arabie saoudite, en Inde, notamment, le groupe canadien a été menacé d’interdiction et a fini par conclure un accord avec les autorités. Elles ont désormais accès aux messages instantanés, mais les détails de l’arrangement n’ont pas filtré. C’est justement dans cet esprit que RIM a proposé son aide au gouvernement britannique : « Comme dans tous les marchés du monde où BlackBerry est disponible, nous coopérons avec les opérateurs de télécommunication locaux, les forces de police et les pouvoirs publics », a souligné le groupe lundi. Pour connaître le contenu des messages, il ne suffit pas que RIM ouvre ses serveurs : il faut aussi que les fournisseurs d’accès à Internet collaborent.

Mais le retour de bâton ne s’est pas fait attendre, en ces temps où l’activisme via Internet se développe et prospère. Un groupe de hackers a lancé une cyberguérilla en soutien aux émeutiers. Teampoison a ainsi défiguré le blog officiel de BlackBerry en affichant un message comminatoire en page d’accueil : « Si vous aidez la police en leur livrant l’historique des discussions, les localisations GPS, les informations clients et l’accès aux messages, vous allez le regretter, car nous avons accès à votre base de données qui inclut les informations sur vos employés (…), nous rendrons cette information publique et la passerons aux émeutiers. » Un nouveau front est peut-être en train de s’ouvrir pour les forces de police londoniennes.

SOLVEIG GODELUCK

[readon1 url=”http://www.lesechos.fr”]Source :lesechos.fr [/readon1]

Laisser un commentaire