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onatel_burkinaLe réseau téléphonique et Internet de l’Office national des télécommunications (ONATEL) est victime, depuis un certain temps, d’actes de vandalisme de divers ordres. Une situation qui prive des milliers d’abonnés de la ville de Ouaga des services de la société. Nous avons effectué une visite de terrain le mardi 30 novembre dans la soirée pour constater les faits.

Mardi 30 novembre 2010, 15h 55 ; nous sommes en route pour la cité An III où les abonnés de l’ONATEL sont sevrés de téléphone et d’Internet depuis quelques semaines. Sur l’avenue 56, encore appelée avenue de la Liberté, les travaux de reconstruction de la plus vieille route bitumée de Ouaga vont bon train, au grand bonheur des riverains. Mais cette réhabilitation ne fait pas que des heureux. Certains font grise mine: il s’agit des abonnés du téléphone fixe et d’Internet.

Mais la plus durement touchée est l’ONATEL. La raison, ce sont ses installations qui ont été endommagées par les bulldozers de l’entreprise ATP, adjudicataire de l’appel d’offres pour le bitumage de cette légendaire voie. Le visage fermé, Mamadou Konaté, chef du Centre des travaux d’accès à la Nationale des télécommunications, nous conduit sur les lieux du « crime ».

Au pied du bureau de la SONAPOST de Nemnin, juste à l’angle de l’avenue de l’armée, les agents nous ouvrent une chambre téléphonique (installation souterraine) qui abrite 200 lignes du fixe et Internet. A ce niveau, ce sont des délinquants qui y sont passés. Ils ont sectionné le câble de cuivre pour le revendre en vue de son recyclage. De l’autre côté de la route, en face, ce sont les bulldozers de l’entreprise ATP qui ont déterré les câbles qui desservaient environ 800 abonnés de la cité An III.

« Nos conduits ont été déterrés, nous avons opté pour le réseau aérien ; et là aussi, les travaux de la voirie nous ont une fois de plus endommagés », raconte Mamadou Konaté, abattu. Que faire maintenant si les cordons souterrains et aériens sont sectionnés ? Lui-même n’a pas la réponse. Nous nous empressons de lui demander s’il n’y a pas eu de concertation avant les travaux.

Il souligne qu’il n’y a pas eu de discussions sur la passation d’un contrat de réinstallation des fils enfouis le long de la 56. Plus loin, vers Sankariaré, ce sont les vandales qui sèment la désolation. Pour 1 mètre de cuivre emporté, ce sont des rouleaux de 3×100 mètres que l’ONATEL doit redéployer. « Une bobine de câble cuivreux nous coûte environ 15 millions et il faut au moins une semaine pour raccorder le réseau défectueux », a fait remarquer notre guide.

« Et ces cas de rupture des fils sont légion dans la ville depuis le début du mois de novembre », affirme M. Konaté. En effet, Gounghin, Tampouy, Ouaga 2000, Tanghin ont subi le passage des malfrats. « Imaginez-vous des clients qui sont sevrés d’outils de communication ; c’est normal qu’ils se plaignent. Et le préjudice que nous subissons ? », avoue meurtri, le technicien.

C’est sûr que ce n’est pas demain que les voleurs arrêteront de s’en prendre aux installations de l’ONATEL, tant qu’ils parviendront à tirer quelque chose de la vente des morceaux de cuivre. Et en attendant les réparations, la société et ses clients constatent, en victimes résignées, les dégâts sur leur réseau. Mais n’est-ce pas là le lieu pour la Nationale des télécommunications de trouver des mesures de surveillance innovantes ?

Kader Traoré

[readon1 url=”http://www.lefaso.net”]Source :lefaso.net [/readon1]

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