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zain-logoAprès Areva et Lafarge, voilà France Telecom qui installe ses pénates en RDC. Zain(Celtel)/Congo serait sur sa ligne de mire. Des négociations sont très avancées avec la maison mère koweitienne, et ce, après le retrait dans la course d’un autre français, Vivendi. C’est depuis quelques mois que la nouvelle transpirait des milieux spécialisés de la République démocratique du Congo. En effet, le Koweitien, propriétaire de la marque Zain, très présente dans nombreux pays africains, cherchait preneur pour une bonne partie de ses filiales africaines, dont celle de la RDC. Plusieurs opérateurs, occidentaux, pour la plupart, se sont manifestés, dont deux Français sur la ligne de départ, à savoir Vivendi et France Télécom.

Entre les deux opérateurs français, le sort semble avoir penché en faveur de France Telecom.En effet, selon des sources concordantes, Vivendi vient de mettre fin aux discussions entamées avec l’opérateur télécoms koweïtien Zain en vue du rachat de ses activités africaines. La Bourse s’en est félicité et a fait rebondir le titre de plus de 4%, rapportait en début de semaine les médias français.

Si la nouvelle se confirme, c’est tout le paysage du secteur des télécommunications de la RDC qui en voie de se recomposer. Car, France Telecom, c’dst le premier opérateur public de la France et l’un de plus grands dans le monde.

Quant aux raisons de ce choix, des milieux spécialisés de la capitale pensent que le dernier passage à Kinshasa du président français, Nicolas Sarkozy – qui avait à sa suite de hauts responsables de France Telecoms – a pesé en faveur de l’opérateur public de l’Hexagone.

LA MAIN POLITIQUE

Dans les bagages de Sarkozy, suivaient les patrons du groupe Areva, une entreprise internationale qui travaille dans le secteur de l’énergie atomique et qui est intéressée à discuter avec le gouvernement des possibilités d’exploitation de l’uranium du Katanga. On a noté également la présence des patrons de Aéroports de Paris, firme française en contrat de stabilisation avec la Régie des voies aériennes pour la réhabilitation et la modernisation des infrastructures aéroportuaires et, de France Télécoms qui manifeste son intérêt pour compléter le réseau de la téléphonie mobile en RD. Le numéro un mondial du ciment, le groupe Lafarge – nouvel acquéreur de 31% d’actions de l’Etat en cession à la Cinat – était aussi du voyage.

Déjà, en juin 2008, les velléités de France Télécom de devenir un leader de son secteur dans les pays nordiques en rachetant TeliaSonera avaient été battues en brèche par le marché boursier. Le titre avait tant chuté et les oppositions étaient si nombreuses que l’opérateur historique avait du renoncer à cette méga-acquisition. Et l’abandon des discussions avait suscité le 30 juin 2008 un rebond de 7,2% du titre.

L’histoire se répète en quelque sorte un an plus tard avec Vivendi, maison-mère de SFR, qui avait confirmé début juillet son intérêt pour les activités de télécoms détenues par le koweïtien Zain dans une quinzaine de pays africains. L’opération semblait stratégiquement intéressante, car elle aurait complété le maillage de Maroc Télécom (également filiale de Vivendi) par une présence en Afrique anglophone.

Mais le prix demandé par Zain (estimé entre 8 et 8,5 milliards d’euros) semble avoir fait achopper les discussions.

Pourtant, le géant français des télécommunications, Vivendi, était bien avancé dans des négociations avec le koweïtien Zain pour le rachat de ses activités en Afrique, où il compte près de 40 millions d’abonnés. L’acquisition pourrait se faire par échanges de titres où via la filiale de Vivendi en Afrique, Maroc Télécom.

Déjà bien implanté en Afrique subsaharienne, via sa filiale Maroc Télécom, Vivendi cherchait à accroître ses marges de croissance sur le continent émergent en lorgnant les activités africaines de l’opérateur koweïtien Zain, leader en Afrique.

Des analystes expliquent à cet effet que «les koweïtiens pèsent lourd en Afrique depuis le rachat de Celtel en 2005 pour 3,4 milliards de dollars, mais leur croissance s’est faite en cassant les prix du mobile au détriment de la marge. Et ils ont des problèmes avec les autorités politiques dans certains pays».

Présent dans 23 pays du Golfe persique jusqu’à l’Afrique des Grands Lacs et Madagascar, avec près de 65 millions d’abonnés, Zain présente un marché plus qu’opportun pour récupérer les marges de croissances africaines de l’activité mobile.

Du reste, nombre d’observateurs estiment que le géant français des télécommunications ne pourra pas feinter le marché africain. Alors que l’Inde a déjà été conquise par le britannique Vodafone et l’Amérique du Sud par l’espagnol Telefónica, le continent africain fait un peu figure de dernier eldorado du mobile.

Par ailleurs, certaines indiscrétions rapportent qu’un compromis serait en voie d’être conclu entre Orange et France Telecom pour le rachat des actions de l’opérateur koweitien. Orange est devenu le premier opérateur en Afrique avec 45 millions d’abonnés dans 15 pays (dont l’Egypte, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal), alors que Vivendi en compte 20 millions dans quatre pays (notamment le Maroc, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Gabon) à travers sa filiale Maroc Télécom.

C’est dire que le paysage des télécoms de la RDC est véritablement en recomposition. Déjà, le sud-africain Vodacom a cédé ses parts dans Vodacon/Congo au Britannique Vodafone alors qu’en même temps, des tractations seraient en voie d’être conclues pour la cession des parts du chinois ZTE dans CCT/Congo. Avec toutes ces recompositions, il y a de plus en plus nécessité d’accroitre le rôle et l’influence de l’Autorités de régulation de la poste et des télécommunications pour une parfaite gestion de ce secteur hautement sensible.

Faustin Kuediasala
[readon1 url=”http://www.mediacongo.net”]Source : mediacongo.net[/readon1]

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