antenne_relais_orange

 

antenne_relais_orangeAu début des années 2000, une série de rapports officiels excluait tout risque sanitaire lié aux antennes relais. Des études plus récentes ont encouragé ceux qui soutiennent le contraire, appuyés désormais par des décisions judiciaires. Rappel des principaux jalons de cette bataille.

Janvier 2001 : le rapport Zmirou, rédigé par un groupe d’experts, innocente les antennes relais, mais recommande, en vertu du principe de précaution, que les bâtiments “sensibles” (hôpitaux, crèches et écoles) situés à moins de 100 mètres d’une station de base (là où est installée l’antenne relais), ne soient pas atteints directement par le faisceau de l’antenne.

Mai 2002 : rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques concernant le risque accru de cancer par les téléphones mobiles. Il conclut que huit études n’ont pas eu de résultats significatifs, et que certaines études qui ont eu un résultat positif sont sujettes à controverse de par leur méthodologie.

Novembre 2002 : un rapport de l’Autorité de régulation des télécommunications (ART) pour l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) invalide l’hypothèse de risque sanitaire pour les riverains des antennes relais.

Mars 2003 : Paris signe une charte de bonne conduite avec les opérateurs de téléphonie mobile exigeant que les habitants ne soient pas exposés à plus de 2 volts/mètre en moyenne sur 24h, un seuil très inférieur à la norme européenne de 41 V/m.

Avril 2003 : un rapport de l’Agence Française de sécurité sanitaire snvironnementale (Afsse) sur les effets de la téléphonie mobile sur la santé établit que “le risque n’est pas quantifiable”.

2004

Janvier : un rapport du Groupe consultatif sur les radiations non ionisantes britannique qui a passé en revue les études menées dans le monde depuis 2000 conclut à l’innocuité des téléphones portables et des antennes relais.
Avril : l’Association des maires de France et l’Association française des opérateurs mobiles (Afom) élaborent un guide des bonnes pratiques entre maires et opérateurs pour une plus grande transparence dans l’implantation des antennes relais.
Octobre : une étude scientifique suédoise établit qu’une exposition de plus de dix ans aux téléphones portables de la première génération double le risque de développer une tumeur bénigne.

2005

Janvier : la recrudescence de cancers pédiatriques observée à Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines) durant les années 90 résulte d’une simple “variation liée au hasard” selon le rapport des experts dépêchés par le ministère de la Santé.
Mai : une étude suédoise établit que les utilisateurs de portable dans les régions rurales auraient plus de risques de développer une tumeur au cerveau que les citadins, les portables fonctionnant avec une puissance d’émission plus élevée qu’en ville, pour compenser l’éloignement des antennes relais.
Juin : l’Afsse recommande de systématiser la délivrance de kits mains libres, et d’afficher du taux d’émission (DAS) sur les téléphones et les lieux de vente. Elle préconise de renoncer provisoirement à la fabrication et à la distribution d’appareils destinés aux enfants.
Etienne Cendrier de l’association Robin des toits est condamné par le Tribunal de grande instance de Paris à verser 5000 euros de dommages intérêts à Bouygues Télécom pour des propos diffamatoires. La décision est confirmée en avril 2007.
Août : les résultats préliminaires du programme international de recherches Interphone, lancé en 2000, indiquent qu’il n’y a pas de risque substantiel de tumeur durant les 10 premières années mais qu’un risque accru ne peut être exclu à plus long terme.

2006

Mai : poursuivi pour diffamation par Orange et SFR, Etienne Cendrier, porte-parole de Robin des toits, est relaxé par le tribunal correctionnel de Paris.
Septembre : un rapport mis en ligne sur le site du ministère de l’Écologie pointe le manque de rigueur et d’indépendance des experts de l’Afsset.

2007

Janvier : les résultats des recherches sur l’effet biologique des téléphones portables sont biaisés par leurs financements, selon une équipe de chercheurs suisses de l’université de Berne.
Septembre : les résultats français de l’enquête Interphone, menée dans 13 pays, pointent le risque cancéreux pour les gros utilisateurs de téléphone mobile.
Octobre : une étude suédoise indique qu’au-delà de dix ans d’utilisation d’un cellulaire, le risque de développer une tumeur cérébrale maligne serait multiplié par deux.
Novembre : le comité hygiène et sécurité de la Ville de Paris vote le principe d’un moratoire sur le Wi-Fi dans les bibliothèques municipales parisiennes. Elles seront remises en service un an plus tard.

2008

Juin : 20 cancérologues lancent un appel pour alerter les Français sur les dangers du portable. L’Académie de médecine s’insurge contre cet appel jugé dramatisant.
Une étude belge montre une augmentation de la mortalité chez le rat exposé aux ondes utilisées dans les technologies mobiles.
Juillet : le responsable de l’institut de recherche contre le cancer de l’Université de Pittsburgh recommande à ses 3000 employés de limiter leur usage du portable, en s’appuyant sur des données non encore publiées.
Septembre : la publication de l’étude épidémiologique Interphone est une nouvelle fois reportée.

Octobre : Bouygues Télécom est condamné par le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) à démonter une antenne relais dans la banlieue de Lyon au nom du principe de précaution. Cette décision inédite est confirmée par la cour d’appel de Versailles en février 2009.
Décembre : après la découverte de plusieurs cas de cancers suspects près d’une école à Draveil (Essonne), le maire demande une enquête épidémiologique.

2009

Mars : SFR est condamné par le tribunal de grande instance de Carpentras à démonter une antenne relais à Châteauneuf-du-Pape. L’Académie de médecine dénonce ce jugement qui selon elle ne repose sur aucun fait scientifique solide et réaffirme que les antennes relais ne présentent pas de danger pour la santé.
Avril : ouverture du “Grenelle des ondes” au ministère de la Santé. Il ne débouchera que sur de simples pistes, comme l’interdiction des téléphones portables à l’école. L’Etat renonce à faire abaisser, comme le demandaient les associations, les seuils d’émission tolérés.
Mai : Bouygues Télécom annonce renoncer à toute nouvelle implantation en attendant une clarification du débat.
Juillet : Paris décide d’expérimenter l’abaissement du seuil d’exposition aux ondes à 0,6 v/m au lieu du seuil de 2 v/m en vigueur dans la capitale.
Nouvelle réunion du Grenelle des ondes qui décide la création d’un comité opérationnel sur les antennes relais, de groupes de travail sur les protocoles de mesures des ondes et sur les conditions de mise en oeuvre d’une recherche indépendante.
Août : la justice interdit à Orange l’installation d’une antenne relais à Paris. Orange annonce son intention de faire appel.
Septembre : un an après la condamnation de Bouygues Telecom à démonter une antenne-relais dans les Yvelines, la justice lyonnaise rejette la demande d’un collectif de parents d’élèves exigeant le démantèlement d’une antenne près d’une école.
Octobre : le Sénat interdit l’usage des téléphones portables dans les écoles maternelles, primaires et collèges.
Le rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) sur les radiofréquences conclut qu’il n’existe aujourd’hui “aucune preuve convaincante d’un effet biologique” de ces ondes, mais recommande de réduire les expositions.
Novembre : le député UMP Alain Gest rend un rapport parlementaire préconisant plus de transparence lors de l’installation des antennes et des études plus poussées sur l’impact sanitaire du portable pour les enfants.
Décembre : une enquête parue dans le Journal of The National Cancer institute analysant l’évolution du nombre des tumeurs cérébrales entre 1974 et 2003 au Danemark, en Finlande, en Norvège et en Suède, ne montre pas d’augmentations significatives.

2010

Mai : les résultats de l’étude Interphone, commencée en 2000 et discutée par les scientifiques depuis 2006, publiés dans la revue International Journal of Epidemiology, concluent à l’absence de risque accru de cancer pour les utilisateurs de portables.

[readon1 url=”http://www.lexpress.fr”]Source :lexpress.fr[/readon1]

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