ARTEL_Gabon_Ministre
ARTEL_Gabon_MinistreLes initiatives destinées à promouvoir le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) se poursuivent au Gabon, avec la création d’un nouvel organisme public chargé de coordonner toutes les activités relevant de l’économie numérique. En parallèle , les autorités régionales s’efforcent de définir un cadre juridique commun pour le marché des TIC, lequel serait susceptible de stimuler le secteur.

Au mois de janvier 2011, le gouvernement gabonais a annoncé la création de l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences, l’ANINF. Le nouvel organisme, qui vient remplacer l’Agence nationale des technologies de la communication et de l’information, est placé sous l’autorité de la présidence et recevra les conseils techniques du ministère de la Communication, de la Poste et de l’Économie numérique. Pour parvenir à créer un système national cohérent, l’ANINF assurera la création et la gestion de l’infrastructure et des ressources nationales communes dans les domaines des télécommunications, de la radiodiffusion et des technologies de l’information.

Dans le même temps, l’Agence de régulation des télécommunications (ARTEL) a annoncé en janvier 2011 la réduction de moitié des coûts publics de certification des matériels de télécommunications, et ce afin de réduire les coûts de communication et de promouvoir l’économie numérique du pays.

Le Gabon entend également se positionner comme le centre des TIC au sein de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). Le pays est classé huitième en Afrique, et premier au sein de la région CEEAC sur l’indice de développement des TIC publié en 2010 par l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’agence des Nations unies pour les TIC.

Au mois d’avril, le Gabon a organisé en partenariat avec la CEEAC et l’UIT un atelier portant sur la coordination des réglementations nationales des TIC au sein de la CEEAC. Lors de cette manifestation qui s’est tenue à Libreville, des représentants des États membres ont examiné différents projets de loi relatifs à un cadre institutionnel et juridique favorable au développement de l’infrastructure numérique, des réseaux et des services de communication ; à la fourniture et au financement d’un service universel ; au renforcement de la gouvernance des réseaux de communication électronique ; à l’interconnexion et aux fréquences radio.

Les projets de loi ont été rédigés dans le cadre du projet sur l’harmonisation des politiques en matière de TIC en Afrique subsaharienne, projet connu sous le nom de son acronyme anglais, HIPSSA. Cofinancé par l’UIT et la Commission européenne, le projet HIPSSA a pour objectif de coordonner les réglementations et les politiques des différents pays dans le domaine des TIC et de renforcer les capacités humaines et institutionnelles à travers des mesures ciblées de formation et de partage des connaissances. L’objectif principal du projet HIPSSA est de trouver une solution aux problèmes causés par les différentes réglementations régionales et de créer les conditions propices à des investissements massifs dans le secteur des TIC.

L’harmonisation pourrait constituer une étape clé dans la réalisation du potentiel des opérateurs sur le marché régional. De nombreux opérateurs, locaux mais également internationaux, cherchent à accroître leur présence sur un marché africain en forte expansion. Grâce à la création d’un centre régional, les opérateurs seront en mesure de répartir leurs coûts sur un plus grand nombre d’utilisateurs, rendant ainsi l’investissement plus attractif.

Avec quatre opérateurs mobiles, le marché du Gabon est d’ores et déjà compétitif. D’après les estimations d’ARTEL, le taux de pénétration de la téléphonie mobile y était en 2009 de 117 %. Le taux réel de pénétration, qui tient compte du fait que certains utilisateurs possèdent plusieurs cartes SIM, se situerait à un niveau inférieur, entre 70 et 90 %. Toutefois, la hausse de la demande pour des offres innovantes, parmi lesquelles figurent les services internet mobile et autres services de données, peut représenter de larges opportunités de croissance. L’introduction des services 3G revêt à cet égard un intérêt particulier dès lors qu’ils serviront de tremplin pour le passage au 4G, avec une augmentation correspondante de la vitesse de transmission des données, assurant une meilleure disponibilité de services avancés. À long terme, le secteur local des télécommunications pourrait également proposer des services convergents internet, télévision et téléphonie mobile.

Malgré des taux de pénétration élevés, il existe un fort potentiel de croissance à la fois dans les services de niche et au niveau régional. Les mesures actuellement adoptées afin de simplifier et d’harmoniser le cadre réglementaire, pourraient également aider les opérateurs à réaliser leur plein potentiel.

Auteur: Cabinet Oxford Business Group

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