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areeba_guineeLes rumeurs les plus folles avaient fini de polluer la cité. Son silence calculé avait commencé à inquiéter certains. Mais la patronne d’Alô- Areeba n’est pas celle qui fui le débat ou qui use de la langue des bois. La preuve, Mme Chantale Colle est sortie de sa réserve, mercredi à Conakry, pour donner sa version des faits dans le différend qui oppose sa société de téléphonie mobile à l’Etat guinéen. Mais elle a aussi parlé de l’historique du contentieux et de la nécessité de la poursuite des pourparlers en vue de trouver une solution consensuelle qui arrangerait toutes les parties prenantes.

Si elle n’avait pas parlé jusque là, Mme Chantal Colle pense que son silence est dû au fait que lorsqu’on on est en phase de négociation, les choses doivent être « confidentielles ».

“J’ai regardé, j’ai constaté qu’il n’y avait pas de dette fiscale concernant Areeba. Ensuite, il y a eu le problème Areeba- MTN. Sur ce sujet, vous avez constaté que je ne me suis jamais exprimée. C’est la première fois que je l’aborde” a-t-elle introduit son intervention.

Parlant de cette fusion, Mme Chantale Colle explique : “Le 3 mai 2006, il y a eu une fusion entre une société dénommée Investcom et une autre du nom de MTN. Mais je tiens à affirmer que je n’ai jamais été associée par le partenaire Investcom qu’une fusion était en cours avec un autre qui s’appellerait MTN. Je l’ai découvert alors que j’étais à Paris, comme tout le monde. Je l’ai découvert en achetant mon journal.

“J’ai découvert qu’Investcom et MTN ont fusionné et que ça devient le premier groupe télécom en Afrique. Je suis surprise, j’essaye d’appeler mes partenaires. On me répond : Oui, ça s’est fait, mais on ne pouvait pas vous dire, c’était d’abord confidentiel. J’ai appelé le ministre de tutelle en ce moment-là, Jean-Claude Sultan pour vérifier s’il était informé. A ma grande surprise, lui aussi était comme moi, il n’était pas informé” a-t-elle précisé.

Avant de mettre les points sur les i : “Il faut que cela soit clair pour tout le monde : Ni les autorités guinéennes de l’époque, ni l’actionnaire locale, n’ont été informés par le groupe Investcom, qu’il y avait une fusion en cours avec MTN. Les prétextes qu’on m’a donnés, je ne peux les dévoiler ici, mais vous pouvez les imaginer les uns aux autres” a affirmé la Patronne d’Alô- Areeba.

Et de rappeler : ”On avait lancé le 18 avril 2006, je suis allée à Paris le 29 avril. Je suis rentrée à Conakry le 5 mai, quand j’ai appris que c’était vendu ou qu’il y avait une fusion qui avait été faite à hauteur de 5 milliards 500 millions de dollars par Investcom. Quand je suis rentrée à Conakry, j’ai tentée en vain, d’avoir les partenaires locaux. J’ai rencontré le Directeur Général, Hassan Jaber, qui représentait entre autres, l’actionnaire majoritaire, qui était Investcom. Il m’a dit que ça devait être confidentiel…

“Nous nous sommes retrouvés avec Jean-Claude Sultan. Le Président Conté est mort, mais tout le monde n’est pas mort. Quand l’homme a tort il faut le dire autant s’il a raison. J’ai confirmé que je n’étais au courant de rien tout comme Jean-Claude Sultan. Nous avons essayé de voir ce que nous pouvions faire pour l’État et pour l’actionnaire dans cette situation, il semblerait que rien n’était possible.

“La seule chose que nous avons tentée de faire est la position de Jean-Claude Sultan, qui était ferme : Ce que nous n’avions pas été informés. Donc, nous ne pouvons, pour le moment, pas valider cette situation” a-t-elle expliqué.

Pour Mme Chantal Colle, le ministre Sultant avait tout déclaré, par voie de presse, tout en reconnaissant que la fusion entre Investcom et MTN était bien pour le pays, du fait que ce soit un groupe plus important et surtout africain :

«Moi, aussi, j’ai dit la même chose. Et je ne le regrette pas. Parce que les choses ont avancé positivement, les engagements de développement dans le domaine technique ont été respectés. Les paiements des taxes ont été respectés. En revanche, si vous constatez le seul pays où Areeba n’a pas changé de nom sur les neufs pays d’où intervenait Investcom, c’est la Guinée” a-t-elle soutenu.

Et de conclure avec des mots rassurants : “Premièrement, je n’étais pas informée. Deuxièmement, je n’en ai pas tiré un profit personnel (….) Je me dis dès le départ que l’État n’étais pas informé, chacun prendra ses responsabilités en temps opportun” a-t-elle fait remarquer, ajoutant que dans «l’article 7 de la convention, il est inscrit que les actionnaires ne peuvent pas céder sans informer l’État.

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