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free_mobileL’Autorité de la concurrence autorise France Télécom à faire une offre « quadruple play », couplant Internet, TV, téléphone fixe et mobile.Les opérateurs sont pressés de donner accès à Free à leur réseau mobile 3G. C’est une conséquence indirecte du développement des offres dites « quadruple play », couplant Internet, télévision et téléphone fixe et mobile. Dans un avis consultatif rendu public hier, l’Autorité de la concurrence souhaite que les trois opérateurs mobiles – Orange, SFR et Bouy-gues -ouvrent leur réseau 3G à Free, le futur opérateur mobile qui doit se lancer début 2012. Le gendarme de la concurrence note que « la mise sur le marché d’offres de convergence par Orange présente des risques pour la concurrence, notamment tant que la situation restera bloquée sur le marché mobile ». Donc, pour lui, cela suppose que Free Mobile, « bénéficie rapidement d’une prestation d’itinérance, non seulement sur les réseaux 2G mais aussi sur les réseaux 3G, afin qu’il puisse efficacement concurrencer les trois opérateurs de réseaux mobiles déjà installés ». Dans l’esprit du gendarme de la concurrence, il s’agit clairement de faciliter l’arrivée de Free dans le mobile. Sans 3G à l’ouverture de ses services en 2012, « Free peut subir en l’espace de dix-huit mois des pertes de parts de marché importantes ». D’autre part, « l’attractivité des offres de Free serait fortement réduite si l’Internet mobile haut débit, disponible uniquement sur les réseaux 3G, devait en être exclu », notent les sages.

De fait, pour l’instant, aucun des trois opérateurs mobiles n’a voulu donner accès à Free à son réseau mobile 3G. Frank Esser, le patron de SFR, l’avait déclaré mi-mai aux « Echos » : « Nous voulons héberger les futurs clients de Free sur nos infrastructures. […] Mais nous discutons uniquement d’une offre d’itinérance de ses abonnés en 2G, comme la loi nous y oblige. Pas en 3G. »

Si cette recommandation de l’Autorité de la concurrence n’a pas force de loi, elle constitue une forte incitation. « Le fait que les conditions d’accès au marché mobile soient aujourd’hui restreintes […] pourrait conduire à terme à l’éviction de certains acteurs », explique-t-elle dans son avis. Plus loin, l’Autorité considère qu’il « est vraisemblable que, si le principal opérateur du marché commercialisait des offres de couplage, de type “quadruple play” […], ces offres deviendraient progressivement la norme du marché, avec un effet cumulatif sur la concurrence ». Et « un opérateur, même efficace, qui serait présent sur l’un seulement des marchés du haut débit ou du mobile et qui éprouverait des difficultés à pénétrer l’autre marché pourrait se trouver gravement pénalisé dans l’exercice de la concurrence et risquer à terme l’éviction ». Or, « Free restera contraint dans sa capacité à commercialiser des offres de convergence du fait du blocage sur la question de l’itinérance 3G ». Le message à Orange, SFR et Bouy-gues Telecom est clair.

Reste que les trois entreprises qui disposent d’un réseau national de téléphonie mobile ne l’entendent pas de cette oreille. « La licence de 3G a été accordée à Free en janvier dernier et elle ne prévoyait pas cette obligation. Concéder un nouveau droit à Free cinq mois seulement après, alors que la licence n’a pas été payée très cher, c’est tout de même étrange », fait-on valoir chez Orange. Chez l’opérateur historique, on qualifie ce droit de « prix à payer pour les autres opérateurs totalement exorbitant. C’est une obligation disproportionnée ». Orange craint que, par cette injonction, l’Autorité de la concurrence le vise particulièrement. L’opérateur considère qu’il s’agit d’une « responsabilité collective, du marché ».

Pour Free, l’avis du gendarme de la concurrence tombe à point nommé et va pouvoir l’aider sur le plan juridique si les négociations commerciales n’aboutissent pas. Mais Orange peut déjà compter sur du renfort : Numericable et Virgin Mobile ont écrit au régulateur des télécoms pour lui rappeler que l’itinérance 3G n’était pas inclue dans la licence. La bataille ne fait que commencer.

[readon1 url=”http://www.lesechos.fr”]Source :lesechos.fr[/readon1]

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