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france_telecom_mobinilPrésent dans une dizaine de pays africains, l’opérateur espère que ce continent sera son eldorado. Il mise en particulier sur l’Egypte, où il tente de prendre le contrôle du numéro un des mobiles.  Dans les télécoms, les anciens empires coloniaux ont encore droit de cité. France Télécom espère bien que l’Afrique sera son eldorado. Le Français mise beaucoup sur ce continent, surtout dans le mobile, via sa marque Orange. Tout comme l’espagnol Telefonica a placé tous ses espoirs dans l’Amérique latine, Vodafone jouant la carte de l’Inde. Actuellement, l’opérateur historique français est présent dans une dizaine de pays africains. Au premier semestre, il y a réalisé environ 6 % de son chiffre d’affaires, soit 1,5 milliard d’euros. L’Egypte est le marché le plus important pour France Télécom sur le continent. D’ailleurs, le groupe bataille depuis près d’un an contre le milliardaire égyptien Naguib Sawiris, le fondateur d’Orascom, pour le contrôle de Mobinil, premier opérateur mobile du pays. Et les Français s’accrochent. On les comprend : Mobinil compte autant d’abonnés au téléphone mobile qu’Orange en France, environ 25 millions. Un chiffre qui a crû de 30 % entre septembre 2008 et septembre 2009. Le Mali, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire connaissent des taux de croissance semblables.

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Alors que l’essor du mobile se tarit sérieusement en Europe, malgré l’iPhone et d’autres gadgets technologiques, Didier Lombard, le PDG de France Télécom, a rapidement mis le cap sur l’Afrique. Patiemment, le patron y a tissé sa toile. Par des acquisitions, comme celle de Telkom Kenya à la fin 2007. Mais aussi et surtout par des investissements en partant de rien ou presque. Ainsi, Orange a gagné la troisième licence de téléphonie mobile en Tunisie en septembre dernier. Un peu plus tôt dans l’année, en mars, il avait ouvert un réseau GSM en Ouganda. L’opérateur dit ne pas avoir l’intention d’effectuer une méga-acquisition dans les pays émergents, mais veut s’y développer à petits pas.
Des téléphones à 20 dollars

Bien sûr, la facture moyenne mensuelle des Africains est bien plus faible que celle des européens. Un égyptien, client de Mobinil, dépense en moyenne 5 euros par mois pour passer des appels et envoyer des SMS via son téléphone mobile, contre 36 euros pour un Français. Mais la rentabilité des activités africaines n’a rien à envier à celles du Vieux Continent. Mobinil a dégagé une marge brute d’exploitation de 48 % sur les neuf premiers mois de 2009. Le cash-flow n’est positif que depuis début 2009 dans la mesure où l’opérateur est encore en phase d’investissements très lourds.

Mais les profits sont appelés à grimper. Car les équipements GSM, développés par les fabricants dans les années 1990, sont désormais peu onéreux. D’autant que les constructeurs chinois sont prêts à fournir les réseaux à crédit. Les Nokia et autre Motorola sont, eux, capables de produire des téléphones à 20 dollars. Bref, les opérateurs ont adapté leurs structures de coûts aux marchés locaux.

G. DE C.

[readon1 url=”http://www.lesechos.fr”]Source : lesechos.fr[/readon1]

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