La 4G, fera bientôt l’objet d’un déploiement tous azimuts au Sénégal avec la licence d’exploitation accordée à l’opérateur Orange. Et cette technologie 4G promet aux entreprises et aux consommateurs la même expérience utilisateur qu’avec des connexions fixes. Le mobile et le fixe vont donc être à égalité pour la première fois dans l’histoire. Et cette nouvelle génération mobile en accélérant la vitesse de connexion va révolutionner les usages et booster l’économie numérique qui contribue fortement (déjà) à la croissance du PIB.

La 4G, c’est quoi en fait ?

Pour le simple usager, il est souvent difficile de distinguer la différence entre EDGE, 3G et 4G. Voici quelques caractéristiques techniques pour percevoir la différence entre les réseaux mobiles.

Le réseau 2G

Ce réseau, également appelé GSM (Global System for Mobile Communications) ne permet que d’échanger par voix.

Le réseau GPRS

Signifiant General Packet Radio Service, ce réseau est aussi appelé 2,5G.  Il permet d’échanger des données (SMS, data, appels…), avec un débit théorique maximal de 171,2 kb par seconde.

Le réseau 2,75G ou EDGE

Le 2,75G  ou EDGE pour Enhanced Data Rates for GSM Evolution, permet un débit équivalent à 384 kb par seconde. Donc une norme assimilée à de la « pré-3G ».

Le réseau 3G

La troisième génération de norme de téléphonie mobile (UMTS) propose d’échanger à 1,9 mb par seconde, soit environ 5 fois plus rapide que la génération précédente.

Le réseau 3G+

La 3G+ permet de monter le débit d’échange de données théoriques à 14,4 mb par seconde, soit tout de même 7,5 fois plus que la 3G initiale.

Le réseau 4G

Avec la quatrième génération (4G LTE), l’échange de données peut dépasser les 100 mb par seconde si ce n’est plus, et ainsi lancer le très haut débit mobile. En réalité, la bande passante est partagée entre les utilisateurs. Moins il y a d’utilisateurs utilisant le réseau et plus le débit est donc élevé.

Le réseau 4G+

La 4G+, aussi nommée 4G LTE Advanced propose un débit bien plus rapide que la 4G classique. En effet, alors que la 4G propose un débit théorique de 100 Mbit/s, la 4G+ propose elle 10 fois mieux, soit 1Gb/s de débit théorique. Chez les opérateurs, ce débit n’est pas aussi important mais il peut monter jusqu’à 300 Mbit/s selon l’opérateur et la couverture.

Les bénéfices de la 4G pour tous les utilisateurs

La 4G va davantage connecter les gens, mais également les machines. Avec la vitesse du réseau plusieurs usages sont possibles passant de la LIVE VIDEO avec Facebook live, Youtube live, Snapchat ou encore PERISCOPE. Cette nouvelle génération de mobile (la 4G) favorise également l’usage des applications M2M et va sans doute doper  l’internet des objets grâce à la vitesse.

Pour certains spécialistes on va tout droit vers un remplacement progressif des lignes fixes par des connexions mobiles. Ce mouvement peut être massif très bientôt du fait de la faciliter de déploiement du réseau mobile qui ne nécessite qu’un terminal mobile contrairement aux lignes fixes.

Pour le specialiste web Mountaga Cissé “Cela veut dire que les usages se multiplient. Avec la 4G, il sera possible de regarder des vidéos en haute définition sans risque de coupure, faire de vidéo-conférences de qualité, échanger des données très lourdes, etc”.

Si la 4G tient ses promesses, elle sera une alternative crédible pour entrepreneurs et Youtubers, car permettant de rester opérationnel sur le terrain ou de faire du live ou de la vidéo HD de mobile à mobile (M2M).

– Pour les particuliers

Comme évoqué en haut, la 4G offre un surplus de puissance par rapport à la 3G et elle permet d’atteindre le débit d’une ligne ADSL. Et selon certaines configurations, on peut même imaginer le dépasser largement en fonction de la couverture réseau.

La 4G serait alors du très haut débit sans les contraintes de pose et de mise en service comme pour le fixe. Pour que cette 4G puisse profiter vraiment aux usagers, les operateurs sénégalais doivent proposer des offres de routeur 4G avec de l’illimité  afin de permettre l’utilisation de simples réseaux cellulaires pour connecter en un temps record les particuliers et foyers à l’Internet haut débit pour les usages personnels comme surfer sur internet ou utiliser la VOD. Plus besoin alors de faire venir un technicien pour câbler le haut débit à la maison.

Les délais de plusieurs jours, voire de plusieurs semaines seront réduits à quelques heures. Et c’est la promesse de cette offre 4G pour foyers et les PME qui va faire oublier toutes ces contraintes et ce temps perdu juste pour disposer d’une connexion. C’est l’idéal pour connecter rapidement un domicile, un nouveau point de vente, une nouvelle agence ou un chantier.

– Pour les entreprises

La 4G sera aussi utile aux entreprises pour les applications collaboratives comme la conférence web ou la visioconférence. Elles sont enfin possibles avec la 4G qui offre les conditions adéquates pour les cadres en déplacement. Elle peut également être utile pour les entreprises qui envoient des données massives ou qui travaillent avec des applications en SAAS ou en Cloud plus globalement. Par exemple récupérer 1 GB sur le Cloud ne prend qu’une minute en 4G, contre environ 6 minutes en 3G en théorie. Selon la societe de telecom ayant obtenu cette licence 4G au senegal ” Sonatel a pu atteindre pendant la phase pilote le débit maximal que permet d’offrir cette technologie 4G qui est de 150 Mégabits par seconde”.

La 4G dope les volumes de données et va booster l’économie numérique et sa contribution au PIB

L’économie numérique ne se s’arrête pas aux réseaux sociaux et autres gadgets, à Facebook, viber, instagram et à Whatsapp. Elle englobe l’ensemble des biens et services fournis ou échangés sur les réseaux virtuels et les technologies digitales. Face à l’UBERISATION, la prolifération des freelancers qui exploitent l’économie des restes, elle (l’économie numérique) est devenue un des secteurs les plus dynamiques de l’économie mondiale.

La 4G va sans doute booster cette économie numérique dont le taux de croissance est déjà le double de celui de l’économie ordinaire dans la plupart des pays développés. Et le numérique pourrait apporter 300 milliards de dollars au PIB de l’Afrique en 2025 selon le cabinet Mc Kinsey.

Pour le Maroc par exemple qui a réussi l’introduction de la 4G, cette dynamique va permettre un gain de productivité, une réduction des coûts d’exploitation, une meilleure accessibilité aux services de base, et la création de nouveaux services. Cela va favoriser, à moyen terme, une croissance additionnelle du PIB allant jusqu’à 0,3%, indique Ericsson qui l’affirme dans son récent rapport 2015 sur la mobilité dans les différentes régions du monde.

Au Sénégal avec moins d’abonnés et un taux d’équipement très faibles, la 4G participera quand même à l’amélioration de l’accessibilité des services de bases et le développement de nouveaux services numériques dans les domaines de la santé, de l’éducation et du commerce qui seront profitables aux acteurs déjà présents comme JUMIA, ECOLES AUX SENEGAL ou Expat-dakar.com. Ce bond en avant va sensiblement booster l’économie numérique du pays et augmenter sa contribution à la croissance du PIB.

Il faut aussi noter que les finances publiques bénéficient pleinement de cette 4G avec la vente de licences d’exploitation à coût de plusieurs milliards aux operateurs.

Les Prérequis pour y arriver

Toutefois il existe des prérequis pour exploiter pleinement toutes les possibilités de la 4G pour les particuliers, les entreprises et l’Etat. Un de ces fondamentaux est la sécurité des données qui reste un souci majeur pour la plupart des acteurs opérant dans ce domaine de l’économie numérique et du commerce électronique. Il s’agit aussi de l’existence d’une couverture réseau complète du territoire pour avoir une 4G pour tous. Et enfin il faut que la 4G soit accessible avec un coût de connexion abordable dans un “pays pauvre” comme le nôtre.

Aboubacar Sadikh Ndiaye
Expert en Stratégie web
Communication 2.0
Marketing digital
Community Management
E-reputation
omega.intell@gmail.com

Au terme d’une récente mission de contrôle sur la phase I du projet CAB4, les principaux acteurs de ce projet ont constaté que, malgré un léger retard de trois mois sur le calendrier initial et quelques difficultés logistiques liées à l’isolement du chemin de fer et au relief particulièrement accidenté dans certaines zones, cet ambitieux projet enregistre une avancée significative. L’équipe projet est constituée du Ministère de l’Economie Numérique et de la Poste, de l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF), de la Commission nationale des TIPPEE, de la SPIN et du délégataire d’AXIONE.

Après le passage des câbles sous-marins ACE et du SAT-3, le Gabon poursuit ses efforts en matière d’évolution du secteur numérique grâce au projet Central African Backbone (CAB4). Au terme d’une récente mission de contrôle, les principaux acteurs de cet ambitieux projet ont été satisfaits de l’avancée significative des travaux.

La signature du contrat de déploiement de la fibre optique entre l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et de Fréquences et la China Communication Service International en octobre 2014 s’est matérialisée par le début des travaux pour l’interconnexion de 26 villes du Gabon. Les travaux consistent essentiellement en la pose de la fibre optique, la construction de centres techniques, l’interconnexion avec le Congo, le Cameroun et la Guinée-Equatoriale. La dotation des infrastructures numériques est en cours de finalisation. La phase Une doit permettre de déployer 1100 km de fibre optique pour une durée de travaux de 18 mois. Le Congo déploiera pour sa part environ 540 km de fibre optique.

De nombreux centres techniques sont finalisés (douze sur dix-huit prévus), comme ceux d’Owendo, Nkok, Ntoum, Ndjolé, Booué, Lastourville, Koulamoutou, Moanda, Bakoumba, Bongoville, Lékoni et de Franceville; six centres techniques sous-forme de shelter ont été livrés à Oyane, Ayem, Lopé, Mouyabi, Milolé et Lifouta; 82 % de tubes PEHD ont déjà été posé, soit 900 km sur 1100 km. Il ne manque plus que quelques semaines d’efforts pour atteindre Mbinda, le point d’interconnexion avec le Congo.

La logistique du projet est la cheville ouvrière de la réussite de ce dernier : 90% des travaux se déroulent en pleine forêt équatoriale, le long du chemin, sans aucun accès routier.

« La SETRAG étant l’unique exploitant du chemin de fer qui n’a qu’une seule voie, il faut s’accommoder d’éviter de monopoliser trop longtemps la voie ferrée », confie un membre du projet. Au terme de ce projet, la SETRAG va pouvoir multiplier par trois le volume de son trafic, qui fera circuler plusieurs trains en même temps ! Une aubaine pour la COMILOG qui pourrait ainsi augmenter considérablement son volume de minerais à exporter.

La livraison des travaux de la phase une est prévue pour le troisième trimestre 2016. L’avancée des travaux relatifs au CAB4 prouvent bien que le Gabon s’attèle à surmonter tout ce qui pourrait empêcher le développement de son secteur du numérique. Cette ambition permettra non seulement de passer aisément à la réalisation des autres phases du projet CAB4, mais en plus de présenter le pays comme une référence du numérique en Afrique centrale. La 4G des opérateurs mobiles pourrait ainsi être présente sur la quasi-totalité du territoire national d’ici la fin de l’année !

D’après les responsables du projet, la phase Une du CAB4, financé par la Banque mondiale pour un montant de 33 millions de dollars, est l’un des plus rentable de la sous-région. En effet, soutiennent-ils, la sélection a été faite par un appel d’offres international, en présence de la Banque mondiale. Le coût de déploiement au kilomètre de la fibre optique avoisine les 12.000 dollars US pour trois fibres d’une qualité certifiée et reconnue au niveau international. Le reste des coûts est destiné à la construction des centres techniques et leur environnement (climatisation, groupes électrogènes, etc). « Un exploit lorsqu’on sait que certains pays africains déploient ces mêmes types d’infrastructures sans appel d’offres pour un coût qui avoisine souvent le triple ! », souffle une source proche du projet CAB4.

Gabon-Fibre-optique-Les-acteurs-du-projet-CAB4-satisfaits-de-la-réalisation-des-travaux-1

Célestin I. Ndong

Les sénégalais vont bénéficier de la 4G dans les jours ou semaines à venir. Cette révolution dans l’accès à Internet à très haut débit va entrer de plain-pied dans nos habitudes de consommation. Mais avant que les abonnés ne puissent en bénéficier totalement, un certain nombre de questions peut être posé autour du débit, de l’intérêt, des coûts, des terminaux, des zones de couverture…. Voici les réponses.

Quand-est ce que la 4G sera lancée ?

L’opérateur Orange/Sonatel sera le premier à pouvoir proposer cette technologie. La licence lui ayant été accordée le 21 juin 2016. La 4G de Orange/Sonatel fonctionnait déjà à Dakar, Saly et Touba lors de la période de test en 2014/2015. L’infrastructure est déjà présente. Il ne reste plus que les questions administratives et commerciales. Orange a annoncé dans un communiqué la commercialisation de sa 4G dès juillet 2016. Les autres opérateurs suivront certainement dans les semaines ou mois à venir.

Quel sera le débit de la 4G ?

Lors de la phase pilote de la 4G, nous avions pu tester les débits Internet offerts par Orange et Tigo. Nous avions pu atteindre 40 mégabits par seconde en téléchargement (download) et 15 mégabits par seconde en envoi (upload). Un ingénieur d’un des opérateurs nous avait confié que ce débit pouvait aller jusqu’à 60 ou 80 mégabits par seconde dès lors que les meilleures fréquences leurs seraient attribuées.

A quoi servira ce débit ?

Le taux de pénétration de l’Internet n’a de ce cesse d’augmenter au Sénégal. Il était à 57,88% au 31 mars 2016 selon le dernier rapport de l’ARTP. Il était à 26,64% au 31 mars 2014. Cela veut dire que les usages se multiplient. Avec la 4G, il sera possible de regarder des vidéos en haute définition sans risque de coupure, faire de vidéo-conférences de qualité, échanger des données très lourdes, etc.

Combien vous coutera l’accès à la 4G ?

Dans beaucoup de pays, les prix de lancement de nouvelles offres 4G s’alignent avec les prix des offres 3G en cours. Les opérateurs gagneraient à proposer des offres concurrentielles à celles de la 3G pour  booster le marché. Tigo avait testé et réussi le pari lors du lancement de sa 3G en décembre 2013.

Votre zone est-elle couverte ?

Profitant de la période de test et du renouvellement de leurs infrastructures, les opérateurs ont anticipé sur le déploiement de la 4G dans des zones à fort trafic. Cependant il ne faudra pas s’attendre à une couverture totale du territoire en 4G en très peu de temps. En fonction des dispositions d’octroi de licences 4G, les opérateurs peuvent avoir des obligations de couverture qui courent entre 5 et 10 ans.

Votre terminal sera-t-il compatible ?

Oui et Non ! Si vous avez un terminal de dernière génération, vous aurez de fortes chances d’avoir accès à la 4G directement dessus. Par contre, tous les terminaux qui sont compatibles 3G ne le sont pas forcément en 4G. Les opérateurs proposent sur leurs sites web des pages dédiées pour vérifier si votre terminal est compatible 4G ou pas. Les clés ou dongles 4G comme c’est le cas avec la 3G sont également commercialisés par les opérateurs.

La carte SIM, va-t-elle être changée ?

La technologie 4G est très différente de celles 2G et 3G. Sa spécificité oblige les abonnés à acquérir de nouvelles cartes SIM. Le changement de la carte SIM 2G/3G vers la carte SIM 4G peut être gratuit chez certains opérateurs ou coûter le prix d’un nouvel abonnement en vigueur (entre 500 et 1000 F CFA).

Entre le lancement de la phase test de la 4G au Sénégal et l’attribution effective à au moins un opérateur pour sa commercialisation, les Sénégalais ont perdu beaucoup de temps.

Pour rappel, c’est en octobre 2013 que l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) a décidé d’octroyer des autorisations temporaires aux trois opérateurs de téléphonie titulaires de licence au Sénégal (Sonatel, Sentel Gsm et Expresso), pour leur permettre de tester les nouveaux services mobiles 4G. Les tests devaient se dérouler jusqu’au 31 décembre 2014 et pendant cette période, l’utilisation des ressources spectrales par les opérateurs devaient être gratuite.

Une phase test qui aurait dû être plus utile

Les opérateurs, Orange en premier, avaient lancé une vaste campagne de communication annonçant l’arrivée de la 4G au Sénégal. A l’époque, nous fustigions même l’attitude de l’opérateur Orange/Sonatel en attirant l’attention des Sénégalais qu’il ne s’agissait que d’une phase test et que la 4G ne pouvait pas être commercialisée avant fin 2015, début 2016, (lire l’édito ici).

L’opérateur Tigo a dû attendre plus d’un an, soit jusqu’en décembre 2014, pour lancer à son tour sa phase pilote de la 4G. Quant à Expresso, aucune information n’avait été livrée s’agissant de l’effectivité ou non d’un test de la 4G à son niveau.

Cette phase pilote devait se terminer le 31 décembre 2014. L’Etat du Sénégal en avait décidé autrement en annonçant une prolongation jusqu’au 31 mars 2015.

D’ailleurs cette décision de prolonger cette phase test qui viendrait du Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne avait été critiquée par plusieurs acteurs du secteur. Pour notre part, il ne s’agissait, ni plus, ni moins, que d’un cafouillage au sommet de l’Etat, (lire notre analyse ici).

Il aura fallu attendre le mois de mai 2015 pour que le processus de recrutement de cabinets d’étude sur l’attribution de la 4G soit lancé, pour qu’enfin le 16 novembre 2015 que l’appel à candidatures pour l’attribution de la licence 4G ne soit publié par l’ARTP.

Les opérateurs avaient un délai de 60 jours pour déposer leurs offres. Ce qui ne fût point le cas. La suite, on l’a connait… Les opérateurs ont boycotté l’appel à candidature, les autorités ont fait dans la menace, etc.

Un fiasco total dans tout le processus

Non seulement, l’Etat du Sénégal et le régulateur n’ont pas profité de la phase test pour passer toutes les études concernant l’attribution de la licence 4G, mais le processus de gestion de l’appel à candidature s’est soldé par un fiasco total.

Du temps perdu, un manque à gagner énorme

Finalement, il aura fallu attendre le mardi 21 juin 2016, pour que l’ARTP annonce, à la surprise totale, l’attribution de la licence 4G à l’opérateur Sonatel, celle-ci couplée avec le renouvellement de la concession.  En attendant, l’Etat a entamé des discussions avec les deux autres opérateurs (Tigo et Expresso) afin qu’ils obtiennent, dans les mêmes conditions, la licence 4G à leurs tour.

A l’heure actuelle, si la 4G avait déjà été commercialisée, les consommateurs Sénégalais n’en seraient que plus que ravis. Cette avancée technologique qui fait déjà le tour de l’Afrique est un vrai levier pour booster la croissance économique, surtout celle numérique, pour notre pays.

 

 

 

Le 21 Juin 2016, l’ARTP a officiellement annoncé que la SONATEL payera à l’Etat du Sénégal 100 milliards de Francs CFA, dont 32 milliards de Francs CFA pour l’extension du périmètre de la licence à la 4G et 68 milliards de Francs CFA pour la prolongation de la convention de concession pour une durée de 17 ans.

Pour justifier le prix d’extension de la licence à la 4G, le Gouvernement du Sénégal, par l’intermédiaire de l’ARTP, avance la réduction des quantités de fréquence proposées en retirant la bande de fréquence 700 de l’offre. Ainsi, la SONATEL obtient 20 M (10 dans la bande 1800 et 10 dans la bande 800).

Quant à la prolongation de la concession, le prix a été fixé sur la base d’une évaluation d’un cabinet français Micro Economics, qui est adossé à Béta Finances, un cabinet sénégalais.

L’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (ASUTIC)­ s’interroge, d’abord, sur les motivations qui justifient aujourd’hui l’extension du périmètre de la licence et la prolongation d’une concession de 20 ans qui devait expirer dans quelques mois. Pourquoi tant de précipitation gouvernementale pour prolonger une concession, dont le terme aurait dû constituer une occasion unique pour faire une évaluation et une réforme en profondeur du secteur des télécommunications au profit du Peuple Sénégalais ? ­

En réalité, la fin de la validité de cette concession aurait obligé le Gouvernement à procéder au renouvellement de ladite concession dans des conditions contraignantes, qui préserveraient les intérêts du Sénégal. Pour éviter une telle situation, le Gouvernement a préféré s’engager dans une procédure de révision de la convention de concession en cours de validité dans des circonstances douteuses et selon des conditions peu avantageuses pour le Peuple Sénégalais.

Pour rappel, au lendemain du fiasco de l’appel d’offre sur la 4G en Janvier 2016, ASUTIC titrait dans un communiqué­: «­Orange crache sur le prix dérisoire fixé par l’ARTP pour démarrer le bras de fer avec l’Etat afin d’obtenir un vil prix pour le renouvellement de sa licence en 2017­».
Aujourd’hui nous constatons que la SONATEL a exigé et obtenu ce qu’elle voulait.

En effet, une extension du périmètre de la licence de la SONATEL à la 4G, qui aurait dû coûter au minimum 100 milliards de Francs CFA, compte tenu de la quantité des fréquences, de leurs qualités mais surtout du parc d’abonnés mobiles et de la rentabilité du marché, a été finalement cédé en catimini par le Gouvernement à 32 milliards de Francs CFA. Plus scandaleux encore, la prolongation de la concession a également fait l’objet d’un bradage pire que le pillage des ressources nationales de l’époque coloniale par la France.

En 1997, au moment où la SONATEL faisait un chiffre d’affaires d’environ 77 milliards de Francs CFA, France Télécoms avait payé 70 milliards de Francs CFA pour obtenir la concession. 20 ans après, le Gouvernement nous annonce qu’elle ne vaut maintenant que 68 milliards de Francs CFA alors que la SONATEL a fait uniquement sur le marché national en 2015, un résultat net de 92 milliards de Francs CFA pour un chiffre d’affaire de 438 milliards de Francs CFA.

Il faut aussi rappeler que 9 ans plus tôt, en 2007, l’opérateur EXPRESSO avait payé environ 100 milliards pour obtenir sa licence en tant que nouvel entrant dans le marché des télécoms au Sénégal.

Enfin en partant du fait que la valeur d’une ressource est étroitement liée aux bénéfices qu’on en tire, l’évaluation de la valeur de la concession de la SONATEL, qui n’est pas un nouvel entrant, ne saurait être dissociée de ses résultats annuels. Les bénéfices nets de la SONATEL dans le marché national sur les trois dernières années (2013, 2014, 2015) sont en moyenne d’environ 96 milliards de Francs CFA. Ainsi sur 17 ans, la SONATEL peut réaliser potentiellement un bénéfice net d’au minimum 1600 milliards de Francs CFA sur le dos du Peuple Sénégalais.

Comment peut-on vendre une ressource qui rapporterait à son propriétaire 1600 milliards de Francs CFA à seulement 68 milliards­de francs CFA­?

Au regard de toutes ces considérations, l’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (ASUTIC) estime que l’extension du périmètre de la licence de la SONATEL à la 4G, ainsi que la prolongation de la concession ont été bradées par le Gouvernement du Sénégal.

Le Gouvernement du Sénégal, en cédant nos ressources nationales à vil prix, perpétue une pratique, constatée dans plusieurs domaines­depuis 2012 : la protection et la sauvegarde des intérêts de la France au détriment de ceux du Peuple Sénégalais. Ainsi, nous comprenons les propos laudatifs de France Télécoms/Orange, qui se dit être prête à soutenir le PSE. Suivez notre regard­!

En dernière analyse, en permettant à la SONATEL de pouvoir commercialiser la 4G dès le mois de juillet 2016, ce qui lui donne une longueur d’avance de plusieurs mois sur ses concurrents que sont EXPRESSO et TIGO, le Gouvernement rompt le principe d’égalité devant le service public. Le parti pris notoire pour SONATEL, est flagrant, et ce n’est pas nouveau. En effet, la SONATEL a toujours été protégée par le Gouvernement. Tout le contraire pour EXPRESSO et TIGO. Le constat implacable est que le Gouvernement du Sénégal, censé être le garant des conditions d’une concurrence saine et loyale, en est le premier pourfendeur.

L’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (ASUTIC)­:

  • S’indigne du bradage flagrant de ressources rares du Peuple Sénégalais à la FRANCE­;
  • Constate, avec amertume, que le Gouvernement actuel, par la sauvegarde et la protection des intérêts français au détriment de ceux du Peuple Sénégalais, nous fait vivre une situation pire que celle correspondante à l’époque coloniale ;
  • Dénonce le favoritisme du Gouvernement du Sénégal envers la SONATEL au détriment d’EXPRESSO et de TIGO­;
  • Invite Son Excellence le Président Macky SALL à reconsidérer le projet de prolongation de la concession et d’extension de la licence de la SONATEL à la 4G, qui a été élaboré contre les intérêts du Sénégal.
  • Demande solennellement à Son Excellence le Président Macky SALL de ne pas signer dans ces conditions le décret portant approbation de la convention de concession et du cahier des charges de la SONATEL.
  • Appelle le Peuple Sénégalais, en cas de signature du décret, à constater avec nous et tirer toutes les conséquences des actes antipatriotiques posés par le Gouvernement du Sénégal, qui avait promis d’opérer des ruptures fortes au lendemain de la seconde alternance de Mars 2012.

Fait à Dakar, le 26 Juin 2016
Le Président Ndiaga Gueye
Courriel­: infos@asutic.org

Africa Internet Group connecte aujourd’hui l’ensemble de ses entreprises sous une seule marque, Jumia. Avec pour vision “Vous ouvrir de nouveaux horizons”, l’écosystème Jumia donne accès à l’ensemble des produits et services de ses 9 sites référents.

En 4 ans, Africa Internet Group, aujourd’hui Jumia, s’est imposé comme le n°1 du e-commerce en Afrique, en construisant et développant ses services, couvrant l’ensemble des secteurs de l’économie digitale et devenus leaders sur leurs marchés.

Nous nous sommes lancés dans cette aventure car nous sommes convaincus qu’internet peut transformer la vie des gens en Afrique. En unissant l’ensemble de nos services, nous serons à même de mieux répondre aux aspirations de nos clients. Nous rendons cela possible en mettant à leur disposition des sites et des applications conçus pour leur donner un accès facilité à l’ensemble de nos produits et services, et en leur garantissant une offre de qualité et au meilleur prix dans un cadre fiable et pratique”, déclarent Sacha Poignonnec et Jérémy Hodara, fondateurs et co-CEOs de Jumia.

Sacha Poignonnec et Jérémy Hodara, fondateurs et co-CEOs de Jumia.

Les clients trouveront ainsi sur Jumia tout ce dont ils peuvent avoir besoin dans leur vie de tous les jours : Grandes marques de mode et d’électronique sur Jumia Produits de mode et d’électronique sur Jumia (préc. Jumia et Kaymu), produits issus des commerces locaux sur Jumia Market (préc. Kaymu), réservation d’hôtels sur Jumia Travel (Jovago), livraison de repas sur Jumia Food (Hellofood), petites annonces sur Jumia Deals (Vendito), immobilier sur Jumia House (Lamudi), emplois sur Jumia Jobs (Everjobs), voitures sur Jumia Car (Carmudi), sans oublier les solutions logistiques sur Jumia Services (AIGX).

Africa Internet Group rebaptise toutes ses marques africaines en Jumia

Les vendeurs et partenaires de Jumia vont également bénéficier de ce changement, avec la garantie de plus de visibilité et d’opportunités. Chaque jour, des milliers de restaurants, d’hôtels, de petits commerçants, de marques, d’agents immobiliers, de concessionnaires, de grandes entreprises et de sociétés de livraison trouvent de nouveaux clients grâce à Jumia, avec pour conséquence un développement de leur business et un impact positif pour l’économie africaine.

Opérer sous une seule marque nous permet de proposer davantage de services à nos clients et partenaires. Nous souhaitons établir une marque inspirant de la confiance et de l’attachement à l’ensemble de nos clients et partenaires en Afrique”, complètent les deux fondateurs.

La nouvelle vision de Jumia, «Expand your horizons», exprime l’ambition du groupe de transformer la vie des gens en surmontant les défis technologiques et d’offrir à tous les Africains la possibilité d’accéder à des services et des produits de grande qualité quel que soit l’endroit où ils se trouvent.

via communiqué

Orange annonce aujourd’hui avoir réalisé conjointement avec sa filiale Orange Côte d’Ivoire, l’acquisition de 100% de l’opérateur mobile Airtel au Burkina Faso auprès de Bharti Airtel International (Netherlands) BV (“Airtel”). Depuis la signature en janvier 2016, Orange a obtenu les accords nécessaires des autorités pour conclure cette acquisition.

Airtel est le 2ème opérateur mobile burkinabè avec près de 4,6 millions de clients (sur une base des clients actifs sur les 30 derniers jours). Sur le marché des services financiers sur mobile, Airtel est le leader incontestable et dispose déjà d’une interconnexion avec Orange Money dans les pays avoisinants permettant les transferts internationaux. Avec le déploiement de la 3.75G dans plus de 100 localités, Airtel se positionne résolument comme le premier fournisseur d’accès à Internet.

airtel logo mur

Avec 18 millions d’habitants et un taux de pénétration mobile relativement élevé pour la région (80% de la population), le Burkina Faso devient le 20ème pays en Afrique et au Moyen-Orient à rejoindre le groupe Orange.

Les investissements d’Orange sur les prochaines années permettront aux clients burkinabè de profiter de l’expertise et du dynamisme du groupe Orange en termes d’innovation et de développement de l’écosystème numérique, répondant ainsi à une attente forte des clients du Burkina Faso.

Intervenant dans l’un des pays à plus forte croissance (avec un taux de croissance annuelle du PIB de 5,8%) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), cette acquisition renforce les positions d’Orange en Afrique en confirmant sa stratégie offensive sur le marché africain.

A propos de cette acquisition, Bruno Mettling, Directeur Général Adjoint du groupe Orange et Président-Directeur général d’Orange MEA (Afrique et Moyen-Orient) a déclaré : « Nous sommes heureux d’annoncer la finalisation de l’acquisition de l’opérateur mobile Airtel au Burkina Faso. Cette nouvelle acquisition vient renforcer les positions stratégiques du Groupe sur le continent africain. »

via communiqué

Pour l’association sénégalaise des utilisateurs des Tics (ASUTIC), le gouvernement du Sénégal a privilégié Orange dans l’octroi de la licence 4G, au détriment des autres opérateurs de téléphonie.

«Nous nous rendons compte que l’autorité s’est précipitée à vendre la licence 4G à Orange au détriment d’Expresso et de Tigo alors que l’appel d’offre a été lancé pour les 3 opérateurs. Qu’est ce qui justifie aujourd’hui que l’autorité négocie en catimini avec la Sonatel pour lui accorder la licence au détriment de Tigo et Expresso ? Voilà une autre preuve que nos autorités roulent pour les intérêts du peuple français», déplore Ndiaga Guèye, président de l’Asutic tout en laissant entendre que la Sonatel, depuis sa présence au Sénégal, a été hyper privilégiée.

Dans la foulée, il dénonce le fait que le groupe de cabinet Microéconomix qui a réalisé l’étude d’évaluation du renouvellement de la concession de la Sonatel, estimé à 68 milliards, soit un cabinet français. «Un cabinet français est appelé à évaluer les intérêts français. Les autorités dans leur démarche n’ont pas privilégié les intérêts des sénégalais. Ils ont procédé à un bradage systématique des intérêts du Sénégal. Et ceci n’est pas nouveau, je rappelle que ce même gouvernement en 2012 avait bradé une licence globale à Tigo pour 58 milliards», soutient-il.

Selon lui, comme toujours, la seule préoccupation de l’autorité quand il s’agit de vendre des licences, c’est l’aspect financier. «Combien de francs le trésor public a encaissé ? Le Sénégalais est totalement oublié dans tout le processus. Dans ce sens, on est totalement différent du Rwanda où l’autorité gouvernementale privilégie son citoyen. La preuve, au Rwanda en fin 2017, 95% de la population aura accès au haut débit à un prix très abordable. Où est donc la place du consommateur Sénégalais ?», s’interroge-t-il.

Apportant une réplique à Ndiaga Guèye qui déclare que l’autorité de régulation a toujours procédé à un parti pris pour Orange dans l’attribution des licences, Abdou Karim Sall se défend en ces termes : «je vous informe que la Sonatel a été le dernier à avoir la 3G. Par rapport à la chronologie, l’histoire a retenu que Sonatel a obtenu difficilement la 3G. L’autorité de régulation a toujours été à égale distance des opérateurs et elle continue toujours de l’être».

Ndeye Aminata CISSE
Source : Sud Quotidien

Suite à l’appel à candidature infructueux du mois de  novembre 2015 sur l’acquisition de fréquences 4G, des discussions ont été renouées avec l’Etat du Sénégal. Ces échanges ont porté sur le renouvellement de la concession  en même temps que l’acquisition des fréquences 4G.

Au terme des discussions, les deux parties ont convenu d’une prolongation de la licence de concession globale et l’attribution de fréquences 4G.

Ainsi, suite aux propositions de l’Etat, qui décide seul du  prix des ressources rares, le Conseil d’Administration  de Sonatel réuni le  20 juin 2016 a autorisé :

  • La signature des projets de convention de concession et de cahier des charges (pour une durée de 17 ans pour la concession fixe, 2G, 3G à compter du 8 août 2017 et 17 ans pour les fréquences 4G  à compter de la décision d’attribution de fréquences) ;
  • Le paiement à l’Etat du Sénégal d’un montant de 100 milliards de FCFA après publication au Journal Officiel de la République du Sénégal de la convention de concession et du cahier des charges et après signature de la décision d’attribution de fréquences 4G.

Une opportunité pour le développement de l’économie numérique au Sénégal

Sonatel se réjouit de cet accord et réaffirme sa volonté d’être le partenaire de l’Etat du Sénégal pour l’émergence numérique du pays à travers le Plan Sénégal Emergent (PSE).

A l’instar d’autres pays africains (Côte d’Ivoire et  Cameroun), l’accord porte sur le renouvellement de la concession et l’obtention de fréquences 4G. Même si le coût est conséquent, l’accord obtenu au Sénégal est satisfaisant pour toutes les parties prenantes et va créer pour Sonatel une véritable opportunité de soutenir son effort de développement du broadband mobile et des services basés sur les télécommunications.

Sonatel entend ainsi être le partenaire de la transformation digitale de l’Etat et de toutes ses parties prenantes.

Le lancement de la 4G par notre pays participe au rayonnement de l’image du Sénégal pour son dynamisme et son attractivité vis-à-vis des investisseurs nationaux et étrangers et du tourisme sénégalais.

Une année d’expérimentation de la technologie 4G réussie

Suite à l’autorisation de l’ARTP en 2013, Sonatel a pu dérouler avec succès  une phase pilote de 14 mois  qui s’est terminée le 31 mars 2015.  Sonatel a pu atteindre le débit maximal que permet d’offrir cette technologie 4G qui est de 150 Mégabits par seconde. Les objectifs que nous nous étions fixés en termes de couverture sont largement dépassés. Sonatel est le seul opérateur à avoir déployé la 4G dans 3 grandes villes du Sénégal (Dakar, Saly et Touba).

Avec le pilote 4G, Sonatel a pu couvrir des évènements majeurs comme le Sommet de la Francophonie de Dakar en 2014 et le Grand Magal de Touba, ce qui a participé à renforcer l’image de marque de notre pays dans le domaine de l’innovation technologique.

Offrir une couverture 4G la plus large du marché

En proposant une large couverture de la population ainsi que le déploiement progressif de son réseau 4G sur le territoire national, Sonatel entend offrir la meilleure expérience client et continuer à être un acteur moteur de la couverture numérique du pays.

Lancement commercial en juillet 2016

Conformément à son ambition de faire vivre à toutes ses parties prenantes une expérience incomparable, Sonatel procédera au lancement commercial de la 4G dès le  mois de juillet 2016.

via communiqué

La Commission de protection des données personnelles (CDP), autorité administrative indépendante, instituée par la loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008, est  chargée de vérifier la légalité de la collecte et du traitement des données personnelles  des sénégalais et de s’assurer que toutes les précautions sont prises pour qu’elles  soient sécurisées.

Dans cette perspective, au cours de ce premier trimestre de l’année 2016, et conformément à son programme d’activités annuel, la CDP a lancé plusieurs appels à la déclaration aux responsables de traitements des secteurs public et privé, examiné plusieurs dossiers de demande d’autorisation, reçu des plaintes et rendu visite à des acteurs clés dans le mécanisme de protection des informations nominatives au Sénégal.

Ainsi, conformément à l’article 43 du Règlement intérieur de la Commission, et après en avoir délibéré en sa séance plénière du 03 Juin 2016, la CDP rend public le présent avis trimestriel qui décrit la situation actuelle de la protection des données personnelles au Sénégal.

1 – Compte rendu des activités 

Au cours de ce premier trimestre, la CDP a reçu 26 structures qui sont venues s’imprégner de la législation sur les données personnelles et connaitre leurs obligations déclaratives.

La Commission a traité 51 dossiers dont 28 déclarations et 23 demandes d’autorisation portant sur :

  • La vidéosurveillance ;
  • Les Base de données clients ;
  • Les Bases de données du personnel ;
  • Les Jeux sms
  • Les Sites Internet
  • La Biométrie ;
  • Le Cloud ;
  • Les Plateformes de transfert d’argent ;
  • Les Enquêtes

A l’issue des  04 sessions plénières tenues à la CDP, 26 récépissés de déclaration et 16 autorisations ont été émis.

26 récépissés de déclaration délivrés

Structure Dénomination du traitement N° Récépissé
01 SDE Facturation, recouvrement et traitement des demandes et réclamations des clients 2016–00283
02 Gestion des ressources humaines 2016–00284
03 DAKAR TERMINAL Vidéosurveillance 2016–00285
04 Monsieur M. H.(un particulier) Newsletter pour les prospects, consommateurs et partenaires 2016–00286
05 BGFI BANK Fichier du personnel 2016–00287
06 OPTIC Mise en place d’une base de données à partir du site web pour les besoins du SIPEN 2016–00288
07 COFINA Badges du personnel 2016–00289
08 Registre des entrées et des sorties des visiteurs 2016–00290
09 CASH POINT SERVICES Badges du personnel 2016–00291
10 SDE Géolocalisation des équipes techniques de la SDE 2016–00292
11 OFNAC Contrôle des entrées et sorties des visiteurs 2016–00293
12 INSTITUTION ISLAMIQUE SOCIALE Site internet informatif qui présente leurs activités 2016–00294
13 ATAC SUPERMARCHE Caméra de vidéosurveillance 2016–00295
14 Dossier du personnel 2016–00296
15 DAGE (MESR) Mise en place d’un système de vidéosurveillance 2016–00297
16 GROUPE MOURCHID COMMUNICATION (GMC) Registre des entrées et des sorties 2016–00298
17 Gestion du personnel 2016–00299
18 Jeu SMS via le numéro court 26053 2016–00300
19 Monsieur O. G.(un particulier) Vidéosurveillance domicile 2016–00301
20 TOSTAN INTERNATIONAL Registre des entrées et sorties 2016–00303
21 AUTOLAQUE SARL Système de vidéosurveillance 2016–00304
22 INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES (ISRA) Système d’information de l’ISRA (gestion du personnel, Sage paie, Sage ligne 500) 2016–00305
23 Déclaration du portail web de l’ISRA www.isra.sn 2016–00306
24 POOL TPV Fichier du personnel 2016-00307
25 RESTAURANT LE PALACE Système de vidéosurveillance 2016-00308
26 RESTAURANT LE PALACE SUCCURSALE Système de vidéosurveillance 2016-00309

 

16 autorisations accordées

Structure Dénomination du traitement N° de délibération
01 DAKAR TERMINAL Mise place d’un système de pointage biométrique 2016–00181/CDP
02 INDUSTRY FOR PACKAGING AND CONSTRUCTION (IPC) Mise place d’un système de pointage biométrique pour les employés et les travailleurs journaliers 2016–00182/CDP
03 UBA Mise en place du traitement de la base de données des empreintes biométriques des membres du personnel 2016–00183/CDP
04 TOSTAN INTERNATIONAL Système de pointage biométrique 2016–00184/CDP
05 WUTIKO Plateforme de recrutement en ligne 2016–00185/CDP
06 OFNAC Réception, enregistrement, exploitation, contrôle et archivage des déclarations de patrimoine 2016–00186/CDP
07 Réception et analyse des plaintes 2016–00187/CDP
08 Réception et classement des CV, demandes d’agrément, procédure de recrutement, réception et traitement des dossiers liés à l’assurance maladie 2016–00188/CDP
09 ATAC SUPERMARCHE Mise en place d’un système de pointage biométrique 2016–00189/CDP
10 Ministère de la Santé et de l’Action Sociale Demande de renouvellement de l’autorisation accordée par la CDP relative au programme m-diabète 2016–00190/CDP(Demande d’autorisation modificative)
11 Monsieur M. F.(un particulier) Dynamique de la sociabilité en milieu rural et action collective 2016–00191/CDP
12 PAYDUNYA SARL Plateforme de paiement en ligne PAYDUNYA 2016–00192/CDP
13 SOLID Gestion du profil des clients/abonnés sur le site www.musikbi.com 2016-00193/CDP
14 Site internet www.musikbi.com 2016-00194/CDP
15 ORANGE FINANCES MOBILES SENEGAL Plateforme de gestion de monnaie électronique 2016-00195/CDP
16 DIAMOND BANK SA SENEGAL Enrôlement biométrique des clients 2016-00196/CDP

Au titre des signalements et des plaintes, la CDP a enregistré trois (03)  SMS de prospection sans autorisation  et un (01) déploiement de vidéosurveillance sans information préalable.  Ces cas d’atteinte à la vie privée ont donné lieu à des demandes d’explication qui ont abouti à des déclarations et régularisations devant la CDP. Par ailleurs, la CDP a prononcé  une (01) mise en demeure à la société ABDXMEDIA pour manquements à la législation sur la protection des données personnelles.

 

1 refus de délivrance de récépissé de déclaration

Structure ABDXMEDIA
Dénomination du traitement Site web abdxmedia.com qui présente les formations proposées et organisées, image des participants
Motifs du rejet ·     la collecte déloyale des données personnelles à partir de recherches d’adresses sur des pages web et réseaux sociaux ;

·     l’absence d’information préalable des personnes concernées par la collecte de leurs données personnelles et de la finalité de ladite collecte ;

·     l’envoi de courriers électroniques de prospection commerciale en violation des exigences légales en matière de prospection directe.N° de délibération2016-00302/CDP – Session plénière du 19 Février 2016Autres observationsEn application des articles 29.2 et 31.3 de la loi n°2008-12, la CDP met en demeure la société ABDXMEDIA

 

 

01 plainte

Date Plaignant Mis en cause Motifs Observations
01 18 mars 2016 Madame H. D. Monsieur O. D. Publication de photo sur Facebook sans consentement La photo a été enlevée suite à une demande de suppression adressée au mis en cause

 

 

03 signalements

Date Mis en cause Motifs Observations
01 09 février 2016 Utilisateur Facebook anonyme Tentative d’extorsion de fonds sur le réseau social La CDP n’étant pas compétente en la matière, a transmis le dossier à la Brigade Spéciale de Lutte contre la Cybercriminalité
02 22 janvier 2016 Novotel Installation d’un système de vidéosurveillance non déclaré à la CDP Novotel a procédé à la déclaration du système de vidéosurveillance et un récépissé lui a été délivré.
03 05 février 2016 Eiffage Envoi de mail de prospection pour une participation au Marathon Eiffage de l’Autoroute de Dakar La société Eiffage s’est rapprochée de la CDP pour déclarer son site internet

 

2- Volet sensibilisation, Relations extérieures et collaboration avec d’autres organismes

La CDP a, comme à son habitude, mené des actions de communication dans le but de promouvoir et faire mieux connaitre la législation sur les données personnelles.

L’Institut de Recherches pour le Développement (IRD) a reçu le Mardi 12  Janvier 2016 une délégation de la Commission de protection des Données Personnelles (CDP) pour une journée de sensibilisation axée sur le traitement des données personnelles à des fins scientifiques.

La CDP a célébré à l’instar de la communauté internationale la Journée mondiale de la protection des données à caractère personnel le Jeudi 28 Janvier 2016. Une occasion mise à profit pour recevoir dans ses locaux le représentant de Google Afrique Francophone qui a animé un débat sur le thème ‘’les services de Google et la protection des données personnelles’’ avec comme invités les étudiants des principaux instituts supérieurs d’enseignement de Dakar. A cet effet, la CDP a publié une délibération portant sur la vidéosurveillance.

Au lendemain de la passation de service entre le Président sortant, Dr Mouhamadou Lo et Mme Awa Ndiaye, la nouvelle Présidente, cette dernière a entamé une série de visites à des acteurs majeurs dont l’ARTP et l’ADIE. Ceci dans le but de développer des partenariats pour la réussite des missions de la CDP.

La Présidente de la CDP, Mme Awa Ndiaye a également pris part le 10 Mars 2016 à la cérémonie de lancement de l’Autorité de Protection des Données Personnelles du Mali (APDP). Occasion d’entretenir les autorités de protection sœurs des avancées sur la mise en place du Réseau africain des autorités de protection des données personnelles.

La CDP a assisté aux journées de la cybersécurité, les ‘’Security Day’’, les 15 et 16 mars, organisées par Kubuk et l’Ambassade de France et qui ont connu un grand succès. Enfin, la CDP a accueilli des membres de l’Autorité Malienne de Protection des Données Personnelles(APDP) pour une formation axée sur le volet juridique et technique des traitements des données personnelles.

3 – Observations/ Constats                          

A la lumière de l’instruction des dossiers traités, il a été relevé différents manquements à la législation :

  • la collecte déloyale des données personnelles à partir de recherches d’adresses sur des pages web et réseaux sociaux ;
  • l’absence d’information préalable des personnes concernées par la collecte de leurs données personnelles et de la finalité de ladite collecte ;
  • l’envoi de courriers électroniques de prospection commerciale sans le consentement des personnes concernées ;
  • l’utilisation d’une base de données non déclarée à des fins de prospection ;
  • la durée inexacte de conservation des données traitées ;
  • l’installation d’une caméra dans une cuisine d’un restaurant ;
  • le déploiement d’un système de vidéosurveillance non déclaré ;
  • la publication de photo dans un réseau social sans le consentement de la personne concernée ;

L’absence d’un engagement de confidentialité du sous-traitant vis-à-vis du  responsable de traitement.

  1. Recommandations

Se basant sur les dossiers traités, la CDP formule à l’intention des responsables de traitement des secteurs public et privé, des organismes de la société civile ainsi que de tous les autres acteurs, les recommandations suivantes :

  • Ne pas installer de caméras de surveillance sur un poste de travail et dans des lieux privés ;
  • Demander le consentement des personnes et les informer préalablement à la collecte de leurs données personnelles sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn, Viadeo, etc.) sur des pages web à des fins de prospection commerciale ;
  • Mettre à la disposition des prospects un canal de désinscription simple et gratuit à toute campagne de prospection ;
  • Déclarer préalablement toute base de données destinée à la prospection directe et se conformer à la délibération n°2014-20 du 30 mai 2014 sur les conditions de la prospection directe publiée sur le site Internet de la CDP ;
  • Définir une durée limitée de conservation des données traitées ;
  • Signer un engagement de confidentialité avec les sous-traitants ;
  • Déclarer tout système de vidéosurveillance avant son déploiement.

 

La Commission de Protection des Données Personnelles du Sénégal (CDP)
www.cdp.sn