La célébration de la semaine de la femme est une occasion propice au lancement des code clubs pour les filles vulnérables du Sénégal et les jeunes femmes en Afrique plus généralement, afin de doter celles-ci de plus de chance d’acquérir des compétences technologiques vitales pour leur survie grâce à ce projet pilote innovateur, lancé par l’organisme anglais Theirworld.

Les code clubs sont des espaces de formation, d’échanges, d’apprentissage et de familiarisation avec le langage informatique utile à la programmation.

Ce projet pilote est conçu pour incarner un espace de partage, booster la créativité et les compétences techniques/managériales des groupes cibles (entre 600-700 femmes âgées de 5 à 24) au Kenya, en Ouganda et au Sénégal.

L’expansion dans trois autres pays est prévue pour plus tard en 2016. Les code clubs sont actuellement en phase de lancement par l’organisme Theirworld en partenariat avec les entreprises Kano, Codecademy et Africa Gathering dirigé par la sénégalaise Marieme Jamme.

Le modèle de ces écoles (code clubs) est peu coûteux, durable et constitue un haut lieu d’échanges dynamiques où les filles peuvent construire, apprendre et créer grâce à la technologie, l’innovation et le codage.

Malgré les milliers d’emplois créés dans les Sciences, la Technologie, l’Ingénierie et les Mathématiques (STIM) à travers l’Afrique, la discrimination entre les sexes, le manque d’accès à l’éducation et à la technologie sont des preuves que les filles sont défavorisées sur le marché du travail et incapables de briser le cycle de la pauvreté et de la création de richesse.

Pour son initiatrice Sarah Brown, Femme de l’ancien Premier Ministre britannique Gordon Brown (Ambassadeur des Nations Unies pour l’Education) et Présidente de Theirworld, “Avec un espace sûr pour apprendre et jouer, un mentor pour inspirer, et l’accès à la technologie pour être en mesure d’explorer, de créer, et le code, nous pouvons accroître les possibilités d’apprentissage et outiller les filles pour exprimer leur potentiel. Chaque fille doit avoir la possibilité d’aller à l’école, d’apprendre, de grandir, et d’avoir un avenir qu’elle choisit”.

Les code clubs dont le premier a été financé par Facebook, fonctionneront suivant un modèle en alternance. Le code club sera ouvert une fois par semaine après l’école sur une période de six mois.

Les filles inscrites recevront un programme autour du codage et de la programmation en ligne par un enseignant et un mentor formé. Grâce à l’accès au numérique, elles seront aussi formées sur quelques autres matières comme l’art et la musique pour soutenir leur éducation formelle.

Les kits informatiques Kano, qui seront utilisés dans les clubs ont un faible coût et sont des mini ordinateurs faciles à assembler par les jeunes filles et qui sont mobiles et transportables avec plusieurs applications utiles préinstallées.

Pour la Sénégalaise Marieme Jamme, Co-fondatrice de Africa Gathering basé à Londres et Fondatrice de Jjiguene Tech Hub Sénégal : “L’Afrique plaide pour que les jeunes femmes aient des compétences et des connaissances sur les STIM. Le décalage entre les compétences des jeunes Africaines et ce dont les entreprises ont besoin est entrain de s’élargir. En conséquence, de nombreux jeunes africains, en particulier les femmes, se retrouvent au chômage ou, plus fréquemment, sous- employées dans des emplois informels sans développement économique. “

L’objectif final d’une telle démarche est d’une part de permettre à des mentors de mettre en place et gérer leurs propres centres d’enseignement de la technologie. D’autre part, pour les filles qui ont suivi le cours, elles seront encouragées à revenir pour encadrer la prochaine cohorte de jeunes filles, ce qui permet de construire un modèle durable avec le soutien de la communauté, pour augmenter la pérennité du projet.

Aujourd’hui, Theirworld lance une campagne #RewritingTheCode, une vaste campagne d’engagement des femmes avant la Journée internationale de la femme le 8 mars.

La campagne vise à sensibiliser sur les préjugés que subissent les filles, afin qu’ensemble nous puissions nous mobiliser et changer les stéréotypes de genre et les valeurs discriminatoires pour une génération de jeunes femmes pleinement épanouies.

Les Fondateurs du projet :

Kano – La technologie pour alimenter les hubs – est un ordinateur de bricolage et kit de codage pour tous les âges. Il est un moyen simple pour jouer avec la technologie, construire un ordinateur, jouer, créer de la musique et des œuvres d’art, et vous exprimer avec le code. Kano a un coût accessible, est facilement transportable, peut être reconstruit et est utilisable dans les zones de conflit où il peut y avoir une faible connectivité. Kano est un membre de la Coalition mondiale des Entreprises pour l’éducation.

– Codecademy – Le cours accrédité – donnera aux filles une base de compétences accréditées et le savoir-faire dans l’apprentissage en ligne. Codecademy repense l’éducation du bas vers le haut et crée une expérience éducative engageante. Les cours ont déjà été traduits en français et sont en cours de traduction en arabe.

– Afrique Gathering – le partenaire de mise en œuvre – assurera la mise en œuvre sur le terrain avec des mentors en technologie africains en utilisant leur vaste réseau de centres de technologie déjà établis et des programmes de mentorat. Africa Gathering est un membre de la Coalition mondiale des Entreprises pour l’éducation.

Theirworld – un organisme de bienfaisance au Royaume-Uni, estime que tous les enfants méritent partout le meilleur point de départ possible pour affronter la vie, et travaille pour un avenir où tous les enfants pourront naitre dans de bonnes conditions, avoir une bonne éducation et la chance de changer le monde.

via communiqué

Africa Internet Group (AIG), société mère de Jumia, le premier site de e-commerce en Afrique, sécurise plus de 300 millions d’euros auprès de MTN, Rocket Internet, AXA et Goldman Sachs.

AIG a annoncé aujourd’hui avoir sécurisé plus de 300 millions d’euros. Cette levée de fonds inclut le précédent investissement d’AXA, un leader mondial de l’assurance et de la gestion d’actifs. Ce tour de financement est mené par deux investisseurs existants, MTN et Rocket Internet, ainsi qu’un nouvel investisseur, Goldman Sachs. Le capital supplémentaire viendra renforcer le bilan d’AIG pour permettre au groupe de tirer profit de la croissance considérable de Jumia et de capitaliser sur les opportunités de développement en Afrique.

« Cet investissement est une reconnaissance du succès de Jumia et nous apporte une flexibilité stratégique essentielle pour soutenir nos efforts et pour offrir la meilleure experience de shopping en ligne à nos clients », ont déclaré Sacha Poignonnec et Jérémy Hodara, fondateurs et co-PDGs de Jumia et AIG. « Nous sommes très heureux de compter AXA et Goldman Sachs parmi nos investisseurs et sommes ravis du maintien de la confiance des investisseurs existants. Il s’agit pour nous d’une preuve de la qualité de nos services en Afrique et d’une affirmation du potentiel de croissance de Jumia ».

Jumia et l’ensemble des sites de e-commerce d’Africa Internet Group utiliseront ces fonds pour soutenir leur croissance et pour saisir les opportunités de développement grandissantes en Afrique.

Jumia, principale filiale d’AIG actuellement présente dans 11 marchés africains, offre la possibilité aux entreprises locales africaines de développer leurs ventes de produits et services à la classe moyenne africaine émergente. Les autres services comprennent Kaymu, une communauté de shopping en ligne, ainsi que les marketplaces leader dans le domaine de la livraison de nourriture (Hellofood), du voyage (Jovago) et des petites annonces immobilières (Lamudi), d’emploi (Everjobs) et de véhicules (Carmudi).

via communiqué

C’est à un atelier de partage d’informations et d’expérience que la plateforme de recrutement en ligne, pour les entreprises en Afrique, a invité des jeunes diplômés africains résidant en France pour leur présenter les nouvelles opportunités qu’offre le continent mère. Initiée par un jeune Sénégalais venu, il y a quelques années comme eux, faire ses études en France avant d’être confronté au choix cornélien du retour au pays ou à rester en France, Wutiko, la petite startup sénégalaise truste aujourd’hui dans la cour des grands cabinets de recrutement.

Avec un taux de 30% de réussite, dans le placement de jeunes diplômés et chercheurs d’emploi, Wutiko est en voyage de prospection en France depuis quelques jours, à la recherche de nouvelles têtes bien faites. «Riche d’un annuaire de plus de 10.000 entreprises : soit 40% au Sénégal, autant en Côte d’Ivoire et le reste répartis sur le continent», selon des chiffres donnés par son directeur général, Wutiko se positionne, aujourd’hui, comme l’un des plus proches partenaires des amicales estudiantines africaines en France.

Cette proximité lui a permis d’avoir «plus de 15.000 CV en ligne, soit une croissance de plus 100 candidatures par jour», selon Kémo Touré, le fondateur de la plateforme. Primée au concours des start-ups en octobre 2015, à Paris, et positionnée 2eme sur une soixantaine de candidatures, la petite plateforme de Dakar est en train de gagner le cœur des diplômés africains, de plus en plus nombreux à prendre le risque du retour au pays. Jadis prompts à rentrer au bercail après leurs études, de plus en plus de jeunes diplômés se résignent maintenant à devoir rester en France, faute d’espérer trouver un emploi idéal au pays.

Décision parfois difficile à prendre, le retour au pays n’est toujours pas sans illusion. Ndèye Yatta Fall, une doctorante en BTP l’avait essayé. « Mais, à l’en croire, je n’ai trouvé que des portes fermées devant moi. J’ai, certes, eu des stages. Mais jamais des propositions d’emploi, alors que mon rêve était de rentrer après mon master 2, en Génie civil, réalisé en France». Comme elle, nombreux sont les diplômés africains qui ont mis une croix sur leur rêve de rentrer servir leur pays.

Pour changer cette vision négative du continent qu’ont de lui ses propres enfants, Massamba Kane, le concepteur de Senenews et Advert.sn était invité, aux côtés de Cheikh Sadibou Dème le CEO de Somone, une société d’informatique, à partager l’expérience de leur retour sur le continent. Natifs du Sénégal, les deux patrons de ces sociétés ont fait savoir que bien que vivants en France, ils ont créé des emplois au Sénégal et encouragé les jeunes à se lancer sur ce continent qui est le seul à afficher de fort taux de croissance.

«Si les société françaises sont très excitées d’aller en Afrique, c’est que les choses vont très vite», a témoigné M. Dème. Pour sa part, Massamba Kane a soutenu que le plus compliqué dans son expérience, «c’est de trouver des personnes de confiance à qui confier ses affaires. Si vous vous reposez sur des personnes et que vous leur laissiez les commandes de tout, vous risquez de vous retrouver sur le carreau.»

Le manque de relations dans le milieu des entreprises, le défaut de connaissance des réalités du marché en serait les causes.

«Ces barrières peuvent sauter. Notre rôle c’est de trouver ces entreprises et de venir vous chercher pour vous mettre à leur disposition» a déclaré Kémo Touré. Pour le directeur général de Wutiko, «c’est l’Afrique qui offre les meilleures opportunités d’affaires à l’économie mondiale. Et, puisque tout le monde est en train de se lancer sur ce marché là, ce serait dommage que les jeunes africains se privent de ces opportunités.»

Partenaire de cette opération, ADN-TECH, une société sénégalaise de conseils en informatique, une autre start-up est aussi de la partie. «Nous voulons leur faire comprendre qu’il y a de réelles opportunités au Sénégal et en Afrique et les salaires sur le terrain n’ont rien à envier à ceux d’ici. Les garanties c’est le marché et c’est pourquoi nous invitons les jeunes à venir avec nous pour prendre ces opportunités». A l’endroit de ceux qui sont encore tenté par l’hésitation, Momar Diop, son directeur général a déclaré qu’il ne faut pas avoir peur. «C’est à nous de construire ce continent et il a besoin de nous et saura reconnaître votre talents».

Source : SeneNews

 

Ces agréments permettent à l’opérateur télécoms de devenir établissement émetteur de monnaie électronique au Sénégal, au Mali, en Côte d’Ivoire et en Guinée.

Orange franchit un nouveau pallier en matière de services financiers.

Le groupe télécoms français a obtenu auprès de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) trois agréments pour devenir établissement émetteur de monnaie électronique au Sénégal, au Mali et en Cote d’Ivoire, a indiqué à Jeune Afrique Marc Rennard, le tout nouveau directeur général adjoint d’Orange chargé de l’expérience client et des services financiers sur mobile et ancien directeur exécutif Afrique, Moyen-Orient et Asie du groupe français de télécoms pendant dix ans (de 2006 à hier, lundi 29 février).

Le groupe français a également obtenu un agrément similaire auprès de la Banque centrale de la Guinée.

Concrètement, ces agréments d’émission de monnaie électronique permettront au groupe télécoms de gérer sans partenaire bancaire le paiement de factures ou des transferts d’argent à partir des comptes Orange Money de ses clients. Orange avait engagé dès fin 2014 les démarches afin d’obtenir de tels agréments, comme l’avait révélé Jeune Afrique.

Réglementation

« Ces agréments sont devenus nécessaires du fait de l’évolution de la réglementation. Ils vont nous permettre plus de flexibilité pour le développement de nouveaux services et nous donnent également davantage de responsabilités pour le bon respect du KYC [Know your customer, les processus de vérification d’identité des clients, Ndlr] », explique Marc Rennard.

Présent dans une vingtaine de pays d’Afrique et du Moyen-Orient, le groupe français y comptait 110 millions de clients au 31 décembre 2015, pour 16,4 millions de clients de sa solution de paiement mobile Orange Money (+31 % en un an).

En 2014, environ 4,5 milliards d’euros de transactions avaient été réalisées via Orange Money.

Source : Jeune Afrique

Le 18 janvier 2016 qui devait marquer l’apothéose du processus d’attribution des licences et fréquences 4G s’est finalement transformé en un formidable fiasco. En lieu et place de l’annonce des noms des heureux élus et du calendrier de mise en œuvre de la 4G, nous avons assisté à un boycott du processus par les opérateurs, suivi d’une guerre des mots et des chiffres entre la Sonatel et l’ARTP, avec en toile de fonds des menaces de sanctions. C’est comme si, pour la troisième fois en l’espace d’une vingtaine d’années, le Sénégal avait été frappé par la malédiction touchant à l’attribution de licences de télécommunications. Une première fois, en 1997, la Société nationale des télécommunications du Sénégal (SONATEL) s’était vue privatiser dans des conditions pour le moins opaques. D’abord adjugée au groupe suédois Telia Overseas, le tiers de son capital avait été finalement vendu à France Câbles et Radios (FCR), filiale de France Télécom, pour un montant d’environ 65 milliards de FCFA. A l’époque, nombre de Sénégalais estimèrent que la Sonatel avait été bradée car outre la valeur intrinsèque de l’entreprise, ce prix comprenait l’attribution d’une licence 3G. Ce pressentiment sera confirmé quelques années plus tard lorsqu’un responsable de France Télécom avouera que les résultats financiers de la Sonatel étaient vingt-cinq fois supérieurs à ce qui avait été projeté au moment de son acquisition. En 1998, les autorités adjugèrent une deuxième licence de téléphonie mobile à Millicom International Cellular (MIC) pour un montant de cinquante millions de FCFA, suite à un d’appel d’offres international dont personne n’avait jamais entendu parlé ! Résultat, en 2000 avec l’arrivée d’Abdoulaye Wade au pouvoir, un bras de fer s’engagera entre MIC et l’Etat qui aboutira à la suspension de la licence de Sentel et au déclenchement d’une procédure devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Finalement, ce n’est qu’en 2012, avec l’élection de Macky Sall, que le contentieux sera vidé avec l’extension de la licence de Sentel jusqu’en 2028 pour un montant de 50 milliards de FCFA. Entre temps, en 2007, la malédiction avait encore frappé avec l’affaire Sudatel dans le cadre de laquelle l’ARTP avait lancé un appel d’offres avec un délai de réponse fixé à quatorze jours avec au final le choix d’un opérateur quasi inconnu. L’histoire se transformera en un scandale politico-financier lorsque l’on apprendra que la licence avait été attribuée avant même la publication de l’appel d’offres et que des commissions avaient été versées à divers intermédiaires. Dès lors, l’échec du processus d’attribution des licences et fréquences 4G ne constitue pas une surprise en soi. Cependant, la nouvelle tombe mal tant était attendu, par les personnes physiques comme par les personnes morales, le déploiement de cette technologie déjà disponible dans nombre de pays africains. Pire, elle survient au moment même où le Président de la république vient de demander la tenue d’un Conseil présidentiel sur le « Sénégal numérique » afin de donner un nouvel élan à la stratégie nationale de développement de l’économie numérique. Il faut dire que, dès le départ, les choses avaient été mal engagées avec le tour de passe-passe de l’ARTP consistant à éliminer d’office tous les cabinets conseil du monde pour s’en limiter à une consultation restreinte aux seuls cabinets marocains et tunisiens. Personne n’aurait imaginé que la défiance des opérateurs se traduirait par un boycott de la procédure, mais cet acte s’explique aisément par la faiblesse dont le régulateur a régulièrement fait montre envers ces derniers, en confortant le quasi-monopole de l’opérateur historique en matière de fourniture de services Internet, en retardant jusqu’à ce jour le dégroupage de la boucle locale radio, après avoir gelé la mise en œuvre de la portabilité des numéros jusqu’à ce que la Sonatel consente à bien vouloir l’accepter, en fermant les yeux sur la piètre qualité et la pauvreté des services fournis, en observant un silence radio assourdissant au sujet du lancement de l’appel d’offres pour la sélection de trois fournisseurs d’accès internet (FAI), etc. Dans un tel contexte, il n’est pas surprenant que les opérateurs, et plus particulièrement la Sonatel, aient fini par croire qu’ils pouvaient tout se permettre y compris de fixer eux-mêmes le prix des licences allouées par l’Etat ! Pour mettre fin à cet état de chose, il faut rompre définitivement avec les mauvaises habitudes du passé et comprendre qu’il ne peut y avoir émergence qu’en misant, en permanence, sur l’exigence et la transparence.

Alex Corenthin
Secrétaire aux relations internationales
OSIRIS