L’entente manifeste entre opérateurs téléphoniques pour boycotter l’appel d’offres lancé par l’Agence de régulation des postes et des télécommunications (ARTP) pour l’attribution d’une licence 4G, constitue un chantage inacceptable. Ces opérateurs voudraient payer le prix qu’ils décident de payer comme l’indique Orange dans sa réplique au Directeur général de l’ARTP. Seulement Orange est assez effrontée en se justifiant pour dire avoir payé la licence 4G à 2 milliards de francs Cfa en Guinée-Bissau, un marché inférieur à celui de la seule région de Ziguinchor ! Aussi, elle ne dit pas qu’elle a déjà payé, depuis le 15 décembre 2015, au Trésor public ivoirien, la somme de 50 milliards de francs Cfa en acompte sur un montant de 100 milliards de francs Cfa fixé par l’Etat ivoirien comme prix de cession de la licence 4G et de renouvellement de la convention d’exploitation.
De son côté, son principal concurrent, le Sud-africain Mtn, a déjà décaissé la somme de 75 milliards de francs Cfa. Ces mêmes sociétés, avec un chiffre d’affaires cumulé de 500 milliards en 2014, ont aussi chacune payé 75 milliards de francs Cfa à l’Etat camerounais pour le renouvellement de leurs licences 3G et 4G en mars dernier. En Côte d’Ivoire, Orange revendique 9 millions d’abonnées avec un chiffre d’affaires de 370 milliards en 2014 et 7 millions d’abonnés au Cameroun contre 8 millions d’abonnés au Sénégal. Alors pourquoi au Sénégal, Orange, Tigo et Expresso refusent-t-ils de payer quelques pauvres 30 milliards de francs Cfa pour une licence sur 20 ans ? Dire qu’Orange par exemple réalise chaque année sur le marché sénégalais un bénéfice annuel net en constante progression de plus de 130 milliards sur un chiffre d’affaires en 2014 de 816 milliards qui agrège les recettes au Sénégal, au Mali et en Guinée-Bissau ! Les patrons des banques de Dakar ont toujours le blues au lendemain de la réunion bilan du Conseil d’administration d’Orange en raison des gros transferts de fonds à opérer en direction de l’étranger. Comment avec de telles plus-values, une entreprise, soucieuse de développer son marché et surtout préoccupée par la qualité de ses services, rechignerait-elle à consentir un investissement équivalent à moins de 1% de ses bénéfices sur 30 ans ? Même au cas où le retour sur investissement ne serait pas garanti sur le produit 4G comme le prétend Orange, une politique d’amélioration de la qualité du service commanderait un tel investissement.
A la vérité, les opérateurs de téléphonie veulent exploiter les propres turpitudes de l’Etat du Sénégal. Orange avait écrit à l’ARTP, avec ampliation au Premier ministre, pour savoir le prix à payer pour la prolongation de la phase-test de l’exploitation des services de la 4G. Le Premier ministre, Mahammed Dionne, avait estimé devoir répondre pour donner instruction au Directeur général de l’ARTP de donner gratuitement la prolongation à Orange. La révélation de cette affaire par le journal Le Quotidien, dans son édition du 3 février 2015, avait provoqué un tollé et le Premier ministre avait dû s’en mordre les doigts pour cette méprise. La période cadeau a duré au total 18 mois.
Dans cette affaire, l’attitude du Directeur général de l’ARTP, Abdou Karim Sall, avait provoqué de grosses divergences pour ne pas dire des conflits entre lui et le Collège de régulation de l’ARTP. Des collusions ou des conflits d’intérêts, avec Orange, avaient été appréhendés dans les relations entre le Conseiller en télécommunications du Premier ministre et le Directeur général de l’ARTP. Ils viennent tous les deux de cette entreprise où, il faut le dire, ils occupaient des fonctions plus ou moins subalternes. Cette situation constitue sans doute un gros handicap pour eux quand ils sont en face de leurs anciens patrons.
Au demeurant, la licence 4G ne pourrait-elle pas être cédée au plus bas prix si ces opérateurs s’engagent à faire payer le prix le moins cher d’Afrique aux consommateurs ? Le Rwanda mène cette politique. Les opérateurs télécoms peuvent donc bien se permettre leur attitude, car ils ont toutes les raisons de considérer qu’ils auraient affaire à des interlocuteurs pour qui les intérêts du pays compteraient pour peu dans les négociations.
La première faute de l’Etat du Sénégal a été d’avoir circonscrit l’appel d’offres pour la 4G aux opérateurs présents sur son sol. Cette démarche viole les règles de concurrence au sein de l’Uemoa. Et puis, qui va accepter de payer au juste prix des services qu’on a l’habitude d’avoir gratuitement ? En outre, quand le Sénégal songe à accueillir un nouvel opérateur de téléphonie, c’est au sein du gouvernement que des voix d’avocats du diable se lèvent pour dire que le marché ne supporterait pas plus de trois opérateurs. Pourtant au Mali, au Cameroun, en Guinée, au Bénin, au Niger, au Gabon, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Burundi entre autres, le marché supporte plus de trois opérateurs.
Il s’y ajoute qu’on trouve dans l’entourage du président de la République, de nombreuses personnes qui craindraient fortement de prétendues représailles de la France au cas où les intérêts économiques de l’Hexagone seraient menacés au Sénégal. Il convient de savoir raison garder car la France défend ses intérêts et ceux de ses entreprises comme le Sénégal devrait défendre les siens. Il n’est nullement question ici d’une quelconque susceptibilité de souveraineté nationale ou de chauvinisme mais l’expérience enseigne que les autorités françaises ne montrent du respect et de la considération qu’à leurs interlocuteurs qui sont farouchement attachés à la préservation de leurs intérêts nationaux. Tant qu’un gouvernement reste dans la ligne de défense des intérêts exclusifs de ses populations, aucun gouvernement étranger, France ou on ne sait quelle autre puissance, ne pourra lui tordre le bras. Le pays de Marianne, avec ses sociétés Orange et autres, doit être traité comme un partenaire économique, certes important et sans doute privilégié, mais pour autant, le Sénégal ne devrait point sacrifier ses intérêts économiques vitaux. Le Sénégal est en droit d’obtenir le maximum de la société Orange et il ne faudrait pas hésiter d’engager un bras de fer. Le contexte est on ne peut plus favorable pour l’Etat du Sénégal car la convention globale de téléphonie consentie à Orange arrive à expiration et si Orange ne voudrait pas comprendre les enjeux économiques du Sénégal, notre pays devra envisager de lui trouver un remplaçant. Les candidats ne manqueraient pas dans un tel secteur. Il y a des combats qui méritent d’être engagés.
Orange, Tigo et Expresso n’ont pas soumissionné à l’appel d’offre pour l’attribution de la licence 4G, lancé le 16 Novembre 2015, arguant que le prix de réserve est trop élevé. Par ce refus, les opérateurs ont infligé un véritable camouflet à l’ARTP, à l’Etat et au Peuple Sénégalais. Si ce n’est pas un complot contre la Nation, ça en a tout l’air.
Depuis lors, Tigo et Expresso se sont emmurés dans un silence coupable, tandis qu’Orange a pris son courage à deux mains pour s’expliquer par un communiqué. Cette démarche d’Orange a le mérite d’être un signe de respect envers le peuple sénégalais. Il en est tout autre de Tigo et d’Expresso qui comme d’habitude rasent les murs afin de se faire invisible et inaudible.
Il est utile de rappeler que ces opérateurs, qui ont posé ces actes de défiance, dégradant l’image de nos autorités dans le monde, ont toujours bénéficié du laxisme, de la complaisance voire de la complicité de ces mêmes autorités au détriment du Peuple Sénégalais, et cela depuis leurs installations au Sénégal. En effet les autorités n’ont jamais sévi contre ces opérateurs malgré les innombrables manquements, irrégularités, arnaques, tromperies, etc., dont les populations sénégalaises sont victimes. En plus de cela, les autorités ont habitué les opérateurs à acquérir des licences à des prix très bas. Par conséquent, ce flop inédit et historique était prévisible, il est tout sauf surprenant.
Ce qui est arrivé aujourd’hui aux autorités, les citoyens-consommateurs le vivent au quotidien avec les opérateurs car ils ont toujours utilisé l’entente illicite pour mieux les gruger. Aussi, ce qui est nouveau, ce n’est pas ce fait, mais qu’ils osent plutôt le faire aux autorités.
Les arguments avancés par Orange sur la base d’une analyse comparative avec le Maroc pour évaluer la licence 4G à 14,5 milliards frs CFA ne sont pas du tout pertinent donc irrecevables. D’abord au Maroc les fréquences basses «appelées fréquences en or» comparables à celles que l’ARTP voulait céder à Expresso, Orange, et Tigo étaient achetées par l’opérateur Maroc Telecom à 60 milliards de Franc CFA. Les deux autres opérateurs Meditel et Wana ont acheté à 30 milliards, les fréquences de moindre qualité. En plus, ces 3 operateurs ont déboursé, chacun, 18 milliards pour les frais de réaménagement des fréquences libérées. Au final les licences 4G ont couté aux operateurs 78 et 48 milliards au Maroc. Ensuite, pour avoir une analyse plus fine et objective, Orange devait considérer le parc d’abonnés mobiles, plutôt que la population. Et sur ce plan, la différence n’est pas énorme: 9 millions au Maroc (source: rapport ANRT mars 2015) et 7,3 millions au Sénégal (source: rapport ARTP Juillet-Septembre 2015). Enfin, les marges bénéficiaires des opérateurs sont plus élevées au Sénégal qu’au Maroc. Et last but not least, au Maroc, les tarifs de communication baissent régulièrement (22% en 2014, et 68 % de baisse de 2008 à 2013 source rapport ANRT) au profit des citoyens-consommateurs, ce qui n’a jamais été le cas au Sénégal, les opérateurs augmentent plutôt leurs tarifs.
Au regard de toutes ces considérations, l’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (ASUTIC) estime que le prix de réserve fixé par l’ARTP est dérisoire et que chaque operateur devrait débourser au moins 100 milliards pour obtenir une licence 4G au Sénégal.
Au lieu de se jeter sur cette offre mirobolante de l’ARTP, les opérateurs ont préféré refuser collectivement de soumissionner jetant ainsi le discrédit sur nos autorités.
En réalité, par cet acte, Orange/Sonatel débute le combat qui sera long et difficile pour obtenir des autorités sénégalaises un prix très bas lors du renouvellement de sa licence en 2017. Cette licence qui vaut plus que de l’or pour Orange/Sonatel car sa survie en dépend. Une licence juteuse qui vaut au minimum 600 milliards frs CFA pour une durée de 20 ans. Ainsi, le véritable enjeu financier pour Orange/Sonatel, c’est le renouvellement de la licence globale et non la licence 4G. Et Orange/Sonatel n’est nullement dans les dispositions pour payer un tel montant afin d’acquérir à nouveau la ressource. C’est la véritable raison pour laquelle cet opérateur lance les hostilités, tentant, dès à présent, de mettre la pression sur les autorités sénégalaises.
Nous savons tous de quoi Orange/Sonatel est capable et sa force de frappe pour préserver ses intérêts. L’histoire de la surfacturation des appels entrants et les velléités de blocage des OTT, comme Skype, Viber et Whatsapp sont là pour nous édifier. Aussi, les autorités sont-elles, d’ores et déjà averties.
L’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (ASUTIC):
Dénonce de la manière la plus forte le manque d’élégance des opérateurs envers nos autorités. Une telle attitude ne saurait être accepté quelques soient les enjeux,
Invite les autorités à tirer toutes les conséquences des actes posés par les opérateurs,
Souligne à l’intention d’Expresso, Orange et Tigo que le temps de la cession des licences à bas prix, dans des conditions opaques est révolu,
Prend acte de la volonté déclarée de l’ARTP de travailler dans la rigueur et la transparence afin que qu’aucune licence ne soit plus bradée, mais aussi de se tourner vers le marché international pour l’attribution d’une licence globale incluant la 4G,
Recommande à l’ARTP de veiller à ce que le réseau 3G en usage soit de qualité, compte tenu du fait que la majorité des sénégalais ne dispose pas encore d’un téléphone compatible 4G, encore moins de puce 4G ;
Exhorte l’ARTP à travailler pour le dégroupage de la boucle locale. Sonatel/Orange, en tant qu’opérateur historique dispose en monopole du réseau filaire (l’ADSL et le fixe aux particuliers). Certes l’opérateur y a investi mais il a été surtout construit avec l’argent du contribuable sénégalais. Le partage et la mutualisation des infrastructures sont consacrées par le code des télécoms de 2011. Aussi Sonatel/Orange doit faire une offre technique et tarifaire de dégroupage à Expresso et Tigo.
Rappelle au gouvernement que le financement du développement se fait d’abord sur la base de nos ressources propres avant tout emprunt sur les marchés financiers. Aussi, le renouvellement de la licence de Sonatel/Orange, est une question d’intérêt national et que sa valeur ne saurait être sous-évaluée ;
Lance un appel aux travailleurs sénégalais de Sonatel/Orange pour qu’ils se mobilisent afin que ce groupe qu’ils ont développé soit enfin au service du Peuple Sénégalais. Nous restons convaincus qu’ils entendront notre message vu les combats épiques qu’ils ont eu à mener dans un passé récent pour protéger ce groupe des étrangers.
Fait à Dakar, le 24Janvier 2016 Le Président Ndiaga Gueye Courriel: infos@asutic.org Tél: 77 307 18 18 / 70 785 85 85 / 76 650 63 63
A PROPOS DE ASUTIC
L’Association Sénégalaise des Utilisateurs des Technologies de l’Information et de la Communication en abrégée « ASUTIC », est une association à but non lucrative fondée à Dakar en Septembre 2014 qui a obtenu son récépissé en Mai 2015. L’objectif de l’association est de représenter et protéger les droits et les intérêts socio-économiques des consommateurs des produits et Services des technologies de l’information et de la communication pour des services de qualité, au meilleur prix, accessible à tous les Sénégalais.
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Le Directeur de la communication du groupe Sonatel est revenu sur le débat relatif à l’attribution de la licence 4G au Sénégal. Selon Abdou Karim Mbengue, la Sonatel qui est accusé par l’autorité de régulation des télécommunications et des postes « d’entente illicite » avec les autres opérateurs n’a jamais eu l’intention d’entrer dans une quelconque combine. Toutefois, il juge le de prix de la réserve sur la 4G très élevé et invite les autorités à appeler les trois opérateurs à la table de négociation.
La Sonatel n’a pas procédé à une « entente illicite » avec les autres opérateurs afin de ne pas soumissionner à l’appel d’offres lancé par l’Etat dans le cadre de l’attribution de la 4G au Sénégal. C’est la position réaffirmée par le Directeur de la communication et des relations publiques de la Sonatel. Après un premier communiqué de presse, au lendemain de la sortie du Directeur de la communication et des relations publiques de la Sonatel. Après un premier communiqué de presse, au lendemain de la sortie du Directeur de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), Abdou Karim Sall, qui avait accusé la Sonatel et ses concurrents Tigo et Expresso, Abdou Karim Mbengue a profité hier d’une rencontre entre Sonatel et le Conseil des entreprises du Sénégal (Cdes) pour revenir en long et en large sut ce contentieux. D’après M. Mbengue, cette lettre commune que ces 3 opérateurs ont adressée au régulateur a été faite dans le seul but de lui poser deux problèmes majeurs : « le prix de la réserve et un problème technique ».
Cependant, il souligne que c’est la 5e fois qu’Orange, Tigo et Expresso écrivent à l’Etat à travers une correspondance commune. Les opérateurs, dit-il l’ont fait sur sur la portabilité et lorsqu’il s’est agi d’une taxe que l’Etat voulait instaurer en 2014, entre autres. « Ce n’était pas de notre intention de faire de l’illicite, mais juste une préoccupation commune. Comme ca se fait dans beaucoup de pays, les opérateurs mènent des actions communes. A chaque fois qu’il y a des problématiques qui concernent le secteur, les opérateurs adressent une lettre aux autorités pour dire Mbengue.
« Avec 30 milliards, on a une 4G dégradée »
S’agissant du prix de la réserve qui est fixée par l’Etat à 30 milliards de F CFA, le Directeur de la communication de Sonatel renseigne qu’avec cette somme, on ne peut pas avoir une 4G normale ». « Avec 30 milliards, on a une 4G dégradée. La 4G, pour l’avoir au Sénégal, ce n’est pas avec 30 milliards, il faut le dire : c’est très cher », s’offusque-t-il. Ainsi, Sonatel demande aux autorités de revoir ce prix à la baisse . La 4G, poursuit Abdou Karim Mbengue, demande beaucoup « d’investissements » dans le pays avec des « terminaux compatibles qui coutent excessivement cher ». « En tant qu’opérateur, c’est difficile de la rentabiliser. C’est pourquoi, la question du prix est importante. Pour nous Sonatel, c’était important aussi parce qu’on va renégocier la concession en 2017. « Il ne faut pas payer 30 milliards pour la 4G et revenir encore renégocier la concession sachant que la 4G n’est qu’une partie de tout ce dont on a besoin pour développer le secteur », fait-il savoir.
A titre de comparaison, il cite un pays comme la Côte d’Ivoire où Orange a obtenu et la licence 4G et le renouvellement de sa concession sur une durée de 17ans à 100 milliards de FCFA. Abdou Karim Mbengue ajoute que la 4G va être dépassée très vite et dans un an et demi, sera lancée la 5G. c’est pourquoi il reste persuadé que « les autorités vont appeler à table de négociation tous les opérateurs pour trouver une solution ». Car à l’en croire, pour développer le Sénégal numérique, il faut être à la pointe de la technologie.
34 personnes ont le choix entre Sonatel et le GNOC
Abdou Karim Mbengue est aussi revenu, au cours de cette rencontre avec le Cdes, sur le projet d’externalisation de certaines de leurs activités. Depuis quelques temps, le Syndicat national de Sonatel effectue des sorties pour dénoncer ce projet qui, selon les travailleurs risquent d’envoyer beaucoup d’entre eux au chômage. Sur cette question, le Directeur de la communication de la boîte a tenu à apporter ses précisions. Et d’après M. Mbengue, Sonatel a décidé de mettre en place un centre commun de supervision de son réseau cœur.
Ce centre est appelé GNOC (Global Network Operating System) ou « réseau global de système d’opération ». Il sera implanté à Dakar et va concerner 9 filiales du groupe Orange en Afrique. « Il faut se féliciter que ce centre commun soit créé au Sénégal parce que c’est une opportunité de création d’emplois et ce n’était pas évident parce que d’autres pays voulaient qu’on le crée chez eux. Sonatel s’est battue pour que ce centre soit implanté ici au Sénégal. », Se réjouit-il. Avec le GNOC, Orange veut rattraper son retard dans l’externalisation de son réseau. Ainsi, à en croire M. Mbengue, Orange est très en retard dans ce domaine comparé à Mtn, Airtel et tous les autres grands opérateurs de télécommunication présent sur ce continent africain.
Mtn et Airtel sont entre 70 et 80% d’externalisation alors que le groupe Orange n’est qu’à 13%. Le service sera confié au groupe Huawei et Orange va lui transférer son activité. Ainsi, les 34 personnes qui assuraient quotidiennement ce service vont rejoindre le GNOC. Ce que le Syndicat national de Sonatel ne veut pas entendre. Pourtant, M. Mbengue rassure que ces personnes vont garder les mêmes privilèges qu’ils avaient à la Sonatel. Toutefois, le départ de ces 34 professionnels vers le GNOC est volontaire, clarifie-t-il. « Ne part que qui veut. S’ils ne partent pas, ils restent à Sonatel et on les redéploie quelque part parce que leur poste est transféré », dit-il. Il ajoute que ceux qui vont partir resteront toujours des « sonateliens » et ont toujours la possibilité de regagner la boite où ils seront redéployés vers d’autres activités. « Ceux qui ne veulent pas partir vont rester sachant que la décision de créer ce centre est déjà prise et elle va se faire. Il n’y a pas de volonté de réduire le personnel »conclut-il.
Tallybi.sn, une application disponible en téléchargement ayant pour but de soulager le trafic routier, a été lancée, hier, par le groupe presse en ligne PressAfrik.com.
Depuis jeudi dernier, les usagers de la route, disposant d’un smartphone, peuvent désormais consulter l’état de la circulation avant de sortir de chez eux. Cette prouesse technologique est désormais possible via l’application Tallybi.sn, disponible en téléchargeant sur App Store. Derrière cette initiative, le groupe de presse en ligne PressAfrik.com, avec à sa tête le journaliste Ibrahima Lissa Faye. Hier, lors d’un point de presse dans les locaux du site, il est revenu sur le contour de la création de la plateforme. Le journaliste et ses collaborateurs se sont inspirés de modèles américains, européens et ivoriens en le « tropicalisant »pour avoir un modèle sénégalais. « Tallybi.sn permet aux automobilistes de gagner du temps, elle donne des renseignements précis et fiables des informations sur les axes, un embouteillage, des travaux routiers, des manifestations, un accident », explique-t-il.
Si au Sénégal, il existe un média qui exploite déjà le filon, notamment en donnant des informations radiophoniques sur l’état de la circulation, Ibrahima Lissa Faye estime que son application va redonner un souffle nouveau à ce qui se fait déjà. « L’originalité réside dans le fait que les usagers de la route pourront eux-mêmes, via l’espace usager, poster des commentaires et donner des informations nécessaires susceptibles d’aider les autres usagers et ainsi proposer un raccourci ou un itinéraire », mentionne-t-il.
Au-delà de l’aspect utile mis en avant par l’équipe, les promoteurs assurent que le site jouera sa participation dans la lutte contre le chômage. « Pour les besoins de l’application, PressAfrik.com a recruté des jeunes pour les traitements, de la collecte et la diffusion des informations routières », fait-il savoir.
Pour l’heure, les agents sur le terrain sont au nombre de cinq. Répartis dans la ville, selon les axes que couvre la plateforme, à savoir tous les axes du centre-ville et sa périphérie. Comme l’explique l’un des agents Alioune Fall, le premier circuit va partir de Poste Thiaroye en passant par Bountou Pikine, Technopole, Croisement Cambérène, Patte d’Oie, EMG, Colobane, Malick Sy ; et au retour, le circuit partira du pont Colobane, Elton, route des HLM, Castor, zone de captage et Autoroute. Le second circuit, renseigne l’agent va partir de Nma, gendarmerie Hann, Cours Sainte Marie de Hann, Rond-point Khar Yalla… Le troisième partira de l’Ecole Dior, Brioche Dorée Diamalaye, Rond-point 26, Nord Foire, Rond-point avant pont Foire, Imprimerie Tandian…
Tallybi.sn montre, cependant une faiblesse. Les personnes qui n’utilisent pas de smartphones, ce qui est souvent le cas de la plupart des taxis et les autres transports en commun, ne peuvent pas jouir de l’application. Sur ce point, Ibrahima Lissa Faye pointe du doigt la lenteur administrative et l’omerta de certains opérateurs téléphoniques qui refusent l’accès aux codes USSD pouvant leur permettre d’accéder aux services sans smartphones.
L’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE) a entamé un vaste programme d’harmonisation des sites web du gouvernement et de ses démembrements. Il s’agit, a expliqué, Cheikh Bakhoum, directeur général de l’ADIE, d’une manière de répondre à l’absence d’harmonisation dans la gestion digitale des images du gouvernement. Ce programme, une fois bouclé, contribuera à la sécurité de ces plateformes. « La charte graphique des sites doit être unique pour toutes les administrations. C’est une façon de crédibiliser nos institutions sur le web », a-t-il laissé entendre.
Déjà, certains sites web comme celui du ministère en charge des Collectivités locales, la Brigade nationale des sapeurs pompiers, le Bureau organisation et méthode (Bom), la Société nationale de recouvrement, ont bénéficié de cette harmonisation. Une vingtaine d’autres sites sont en attente d’être mis en ligne.
L’objectif, a expliqué Cheikh Bakhoum, est d’arriver à l’harmonisation de tous les sites web du gouvernement d’ici à la fin de 2016. Cela, dans le but de faciliter, conformément à la vision du président de la République, le rapprochement entre l’administration et les citoyens. « Nous voulons que le Sénégalais ne se perd plus pour trouver son information. Mais également éviter certains déplacements, en faisant en sorte que certaines formalités se fassent à partir des plateformes du web », a avancé le directeur général de l’ADIE.
Le Directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et postes indique que le prix de la 4G fixé est raisonnable et il est fixé pour permettre le développement rapide de la 4G, avec des opérateurs en bonne santé. Il soutient que le revenu des opérateurs des télécoms dépasse les 1.000 milliards de FCfa avec des marges de 20 à 50%. Les fréquences étant des ressources rares, Abdou Karim Sall affirme que l’Etat aurait tort de les brader.
Pourquoi l’attribution des licences 4G n’a pas eu lieu comme prévu le 18 janvier 2016 ?
L’attribution n’a pas eu lieu car la commission d’évaluation, sous la direction de l’Artp, a constaté, malgré un marché exclusivement réservé aux 3 opérateurs déjà présents au Sénégal, qu’aucune offre n’a été déposée.
L’Artp a-t-elle respecté toute la procédure d’appel d’offres ?
L’Artp a scrupuleusement respecté la procédure. Cette procédure avait elle-même été validée par la Dcmp et l’Armp. En revanche, à notre grande surprise, en violation des règles de la consultation, les opérateurs se sont concertés. J’ai reçu un courrier fin décembre cosigné par les trois opérateurs demandant une baisse du prix de la licence. Or, dans une procédure d’enchères comme celle que nous avons mis en place, c’est totalement interdit. J’ai rappelé à l’ordre et au respect des règles chaque opérateur. Il faut croire que nous n’avons pas été entendus.
Quelles sont les raisons évoquées par les opérateurs concernant leur non-participation, compte tenu, comme vous l’avez évoqué, de la démarche ouverte, transparente et collaborative adoptée par l’Etat à travers l’Artp ?
Nous n’avons pas d’informations sur les motivations des opérateurs. Dans leur courrier, ils évoquent le prix et l’attribution de licences spécifiques pour la 4G. Notre prix s’appuie sur une analyse de plus de 20 pays et la prise en compte des spécificités de la licence : nous attribuons une grande quantité et qualité de fréquences radio, les plus prisées par les opérateurs du monde entier pour la 4G et nos obligations de couverture sont tout à fait raisonnables. L’attribution de licences est nécessaire car les licences actuelles ne permettent pas la 4G. Sur le fond, notre approche de consultation transparente, moderne, avec des enchères aux meilleurs standard mondiaux, est tout à fait indiscutable. Est-ce que certains sont gênés parce que notre démarche est moderne et transparente ?
Et concernant le prix, pensez-vous qu’il était raisonnable ?
Notre prix de 30 milliards de FCfa est raisonnable. Il est fixé pour permettre le développement rapide de la 4G, avec des opérateurs en bonne santé, sans brader les licences et les fréquences. Le revenu des opérateurs des télécoms dépasse les 1.000 milliards de FCfa avec des marges de 20 à 50 %. Les fréquences sont des ressources rares, elles appartiennent à tous les Sénégalais, l’Etat aurait tort de les brader. Tous les Etats, dans le monde entier, sont soucieux de valoriser leurs ressources au juste prix. Il n’y a pas de raison que le Sénégal fasse exception.
Dans ces circonstances, qu’est-ce que l’Etat prévoit de faire ?
Il y a d’abord la question des sanctions. Le manquement est indiscutable et particulièrement grave. Nous allons examiner les mesures qu’il y a lieu de prendre eu égard à la gravité des fautes commises et du préjudice subi par l’Etat. Mais le plus important, c’est la 4G ! Notre travail, à la demande de l’Etat, c’est de rendre la 4G disponible rapidement pour tous les Sénégalais, pour accélérer le développement numérique du pays, et répondre aux attentes de tous les Sénégalais ! Nous allons relancer le processus rapidement. Ce processus sera tout aussi ouvert et transparent. Cette fois-ci, et c’était clairement exprimé dans cette consultation, il sera ouvert à un nouvel opérateur international intéressé par le marché de la téléphonie et de l’Internet mobile au Sénégal.
Dans quel délai l’Etat compte relancer la procédure ?
Très rapidement ! Car c’est l’intérêt du pays, des Sénégalaises et des Sénégalais.
Propos recueillis par Cheikh THIAM Source : Le Soleil
L’octroi de la 4 G n’est-il que la face visible de l’iceberg ? Les raisons de la brouille entre l’Etat (ARTP) et les opérateurs de téléphonie se trouveraient ailleurs. Selon des sources concordantes, les trois opérateurs ne seraient pas dans les dispositions d’acquérir cette licence à 30 milliards à cause d’un problème de rentabilité. D’autres en revanche, estiment l’Etat aurait opté pour un 4ème opérateur, prêt à casser la tirelire. Mieux, cet opérateur serait en ligne de mire depuis belle lurette.
Les trois opérateurs de téléphonie mobile qui opèrent actuellement au Sénégal, ont refusé de soumissionner à l’appel public à candidatures pour l’attribution de licences et de fréquences autorisant l’utilisation des technologies mobiles, 4ème génération en vue de l’exploitation de réseaux publics des télécommunications 4G au Sénégal.
Jusqu’à lundi 18 janvier date de clôture, aucun des trois opérateurs n’a déposé d’offres pour décrocher le jackpot moyennant 30 milliards de F Cfa. A la place d’une offre, les trois opérateurs ont plutôt saisi l’ARTP via une note pour exprimer leurs craintes et leur refus de soumissionner.
Une attitude que déplore la directeur de l’autorité de régulation qui y voit, une volonté manifeste des opérateurs de tordre le bras à l’Etat afin qu’il revoie sa copie.
Sud Quotidien a voulu en savoir un peu plus dans le but d’éclairer la lanterne des sénégalais.
PROBLEMATIQUE DE LA RENTABILITE
Selon des sources généralement bien informées, les trois opérateurs auraient de sérieux problèmes pour rentabiliser la 3G qu’ils ont acquis à coup de milliards. «Plus de 88 % de leur parc fonctionnent encore avec la 2G. Autrement dit, plus de 88% de leurs abonnés n’ont pas de téléphone compatible avec la 3G. Du coup, ils n’ont pu rentabiliser leur investissement», confie une source. Ce qui explique leur prudence.
LA BONNE AFFAIRE DE L’ETAT AVEC LA 3G
L’Etat du Sénégal a fait preuve d’intelligence dans l’octroi de la 3G. Et pour cause, rappelle notre source, « les autorités avaient cédé la 3G à 2, voire 3 milliards. Mais, elles touchent une redevance sur les recettes annuelles des opérateurs. Ce sont des milliards que l’Etat brasse chaque année dans cette opération très intelligente». Et notre interlocuteur de signaler que des opérateurs comme Tigo et Expresso restent encore dans les grands départements. Ils ne couvrent pas l’étendue du territoire national. Même Orange n’est pas à 100 % de couverture, ajoute-t-il.
PROBLEME D’EQUIPEMENTS
Selon nos sources, il se pose également aux opérateurs, la question des équipements. «S’ils prennent la 4G, ils seront encore appelés à réinvestir sur 40 % du territoire national. Même à Dakar, beaucoup de gens n’auront pas la 4G, parce que n’étant adaptée que sur certains téléphones de dernière génération. Exceptées les entreprises, seuls quelques clients “haut de gamme“ vont y accéder. Les opérateurs savent donc, qu’ils ne gagneront rien d’ici huit ans», soulignent nos sources, parce que «technologiquement, la 4G n’a rien à voir avec la 3G».
UN 4EME OPERATEUR EN LIGNE DE MIRE
Conscient que les opérateurs seront dans l’impossibilité d’accepter l’offre de 30 milliards, l’Etat compte s’engouffrer dans cette brèche pour octroyer une licence à un 4ème opérateur qui était aux aguets depuis longtemps. D’aucuns parlent de l’arrivée imminente de marocains. D’autres pensent que c’est un grand homme d’affaires sénégalais qui serait intéressé.
Toujours est-il que notre interlocuteur estime que l’Etat gagnerait à adopter le système de redevance comme ce fut le cas avec la 3G, quitte à prévoir une renégociation dans quelques années. En revanche, d’autres estiment que l’enjeu dépasse la 4G. Selon eux, il y a aussi la problématique de la fin du contrat de concession de Orange en 2017 et qui devrait être renégocié.
Le Président du Réseau des Journalistes en TIC (REJOTIC), Ismaïla Camara nous présente son organisation et dévoile les activités qu’ils vont tenir cette année autour de l’économie numérique.
Le quatrième trimestre de l’Année 2015 est marqué sur le plan international par l’intensification de la collecte des données personnelles devenues l’or du 21ème siècle. L’avènement et l’engouement suscités par les Smartphones, les tablettes, les objets connectés, les réseaux sociaux et la téléphonie gratuite sur Internet via Skype, Viber ou WhatsApp entre autres, ont eu le mérite de renforcer l’intérêt sur la question de la protection de nos données personnelles qui est plus que jamais d’actualité.
Au plan national, la Commission de protection des données personnelles (CDP), chargée de veiller à la légalité de la collecte et le traitement des données personnelles, continue d’assurer résolument sa mission.
Ainsi, au cours de ce dernier trimestre de l’année 2015, la CDP a, par le moyen d’appels à déclaration adressés aux responsables de traitements des secteurs public et privé, examiné plusieurs dossiers de demande d’autorisation tout en assurant le traitement diligent des plaintes. Aussi, la collaboration avec des partenaires sénégalais et africains impliqués dans les mécanismes de protection des informations nominatives se déroule normalement.
A cet effet, conformément à l’article 43 du Règlement intérieur de la Commission, et après en avoir délibéré en sa séance plénière du 08 Janvier 2016, la Commission publie le présent avis trimestriel qui rend compte de la situation actuelle de la protection des données personnelles au Sénégal.
1 – Compte rendu des activités
La CDP a accueilli dans le courant du dernier trimestre de l’année 2015 trente-cinq (35) structures venues procéder à la déclaration de leurs fichiers. Elle a également reçu et traité plusieurs déclarations et demandes d’autorisation relatives à la vidéosurveillance, aux bases de données des clients ou des fournisseurs, aux données de santé, aux formulaires de collecte de données personnelles sur Internet, aux registres des entrées/sorties, aux systèmes de géolocalisation ou de contrôle biométrique, aux demandes de transferts de données des Sénégalais vers des pays tiers, etc.
Après examen des dossiers, la session plénière a délivré 41 récépissés de déclarations, 33 autorisations de traitement et prononcé une mise en demeure à l’encontre d’une société pour atteinte à la vie privée des salariés à la suite de l’installation irrégulière d’un logiciel d’espionnage sur les ordinateurs de travail.
Par ailleurs, la prise de conscience progressive des citoyens sénégalais relativement aux abus dont ils sont susceptibles d’être victimes dans l’utilisation de leurs données personnelles, s’est traduite par la réception de dix (10) plaintes en trois mois. Celles ci concernent le piratage de comptes de messagerie, la violation de la confidentialité de données, la réception de sms d’un opérateur téléphonique à des heures indues, l’installation de caméras dans un immeuble à usage d’habitation sans aucun signalement, etc. Les mesures prises à cet effet ont eu le mérite d’aboutir à la cessation immédiate du préjudice subi ou à l’adoption des mesures correctives appropriées.
Dans le cadre des rencontres avec les acteurs, la CDP a reçu l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP) du Mali, les responsables de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), de la société suédoise SAMRES International (Centre d’appels), l’Agence principale de la BCEAO et la Direction de la monnaie et du crédit (DMC).
La Commission a rendu visite aux officiers de l’Etat-major Général des Armées au Quartier Dial Diop pour présenter le cadre de protection des données personnelles et initier une concertation sur l’opportunité de la création et de la conservation des fichiers de sécurité et de défense.
Au plan de la communication, la CDP a mené plusieurs actions : une campagne de sensibilisation des élèves de dix établissements de la région de Dakar sur le thème ‘’Internet c’est moi qui décide’’ en collaboration avec le Groupe Computech, une participation au Salon international des professionnels de l’économie numérique (SIPEN) en marge des Assises de l’Entreprise et au colloque international sur la cybercriminalité organisé par la Gendarmerie nationale.
Enfin, dans le cadre de la formation, la CDP a eu à organiser une session au profit des agents de la Sonatel.
2 – Observations / constats
Lors de l’examen des dossiers reçus, la CDP a eu à relever quelques manquements dans le traitement des données personnelles. Il s’agit notamment :
de la violation de la vie privée d’une employée par l’installation d’un logiciel d’espionnage sur son ordinateur de travail ;
du non-respect des droits à l’information préalable, d’accès de rectification et de suppression de clients et de salariés ;
l’absence de contrat de confidentialité entre certains responsables de traitements et leurs sous-traitants.
La Commission a par ailleurs censuré certains manquements relatifs notamment :
à la collecte de données portant sur la religion et à l’appartenance ethnique dans le cadre d’une enquête démographique ;
au relevé de données à caractère personnel manifestement disproportionnées au regard de la finalité déclarée ;
à la communication de données à des structures qui ne sont pas en règle avec la loi sur la protection des données personnelles.
3 – Recommandations
A la lumière des dossiers traités, la CDP formule à l’intention des responsables de traitement des secteurs public et privé, des organismes ainsi que de tous les autres acteurs, les recommandations suivantes :
s’abstenir de collecter des données sensibles telles que les convictions religieuses ou philosophiques, l’origine raciale et ethnique, les opinions politiques, la vie sexuelle ou l’appartenance syndicale sauf dispositions législatives ou réglementaires contraires ;
se garder d’installer un système d’espionnage assurant l’accès frauduleux aux contenus de la messagerie personnelle des salariés ;
informer les employés de l’utilisation d’un système de géolocalisation sur le véhicule mis à leur disposition et procéder à la désactivation du dispositif en dehors des horaires de travail ;
Informer les personnes concernées de la présence de caméras de vidéosurveillance (affiches avec indication du numéro du récépissé de la CDP) en s’assurant notamment que les caméras ne filment que les parties communes.
La Commission de Protection des Données Personnelles du Sénégal (CDP) www.cdp.sn